Montrez par des exemples en quoi consiste la politesse. Dites quels sont les sentiments qu'elle suppose et expliquez pourquoi il est nécessaire d'être poli.

En vous demandant en quoi consiste la politesse, on vous invite à analyser l'idée de politesse. En réalité c est une idée fort complexe. Elle consiste à faire ou à ne pas faire certains gestes, à adopter telles ou telles attitudes infiniment variables selon les lieux et les époques (en France on a gardé son chapeau sur la tête dans un salon, on embrassait là où nous nous serrons la main, etc.) — mais un certain nombre de ces gestes ou attitudes (un grand nombre étant d'ailleurs indifférents) sont destinés à traduire des sentiments que nous éprouvons ou sommes censés éprouver, par exemple le respect (on laisse passer devant soi des personnes plus âgées ou les dames ou ceux qui sont d'un rang supérieur; on leur laisse la meilleure place; on laisse parler sans interrompre, etc...) — ou la bienveillance, les bonnes dispositions (on serre la main, on s'informe de la santé, on complimente, etc.) — ou la réserve, la modestie, le désir de ne pas s'imposer aux autres, une sorte de renoncement à l'égoïsme (on se tient à sa place, on laisse parler les autres, on offre la meilleure part ou la meilleure place, etc.) — ou une sorte de dignité personnelle, de propreté matérielle et morale (on discute avec discrétion, on mange avec sobriété et avec tenue, etc...). On résoudra le problème posé en disant que la nécessité de la politesse correspond à la nécessité des sentiments qu'elle symbolise. Les habitudes de la politesse qui ne sont que des gestes conventionnels n'ont qu'une nécessité pratique (les gens qui les observent sont mieux reçus) et n'ont pas de nécessité morale — les sentiments de dignité personnelle, le souci de ne pas s'imposer aux autres sont des qualités et ces formes de politesse sont des qualités -- la bienveillance, la cordialité sont des qualités quand elles sont sincères, au moins en partie; mais très souvent les cordialités de la politesse mondaine sont des hypocrisies ; on serre la main d'un homme que l'on méprise ; on donne des compliments quand on ne pense que des critiques; et cette forme de politesse n'a qu'une utilité pratique; la vie sociale serait impossible si on était toujours sincère. Même remarque pour la politesse-respect qui peut être une qualité ou n'être qu'une hypocrisie nécessaire.