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Nara, période de

Publié le 07/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Nara, période de, deuxième période historique du Japon, dont la capitale impériale est Nara (710-794) ; faisant suite à la période d'Asuka, la période de Nara est caractérisée par le développement d’un régime bureaucratisé.

2   LE MODÈLE BUREAUCRATIQUE CHINOIS

Après la mise en place progressive de « l’État régi par les codes « à l’époque précédente, le Japon connaît une période marquée, dès le début du viiie siècle, par l’application de l’idéal bureaucratique chinois. Toute la population (évaluée à sept millions d’habitants) dépend alors théoriquement de la cour et les terres irriguées sont réparties équitablement entre les sujets.

En 710, la capitale est définitivement fixée à Heijo-kyo (actuelle Nara), conçue selon un plan à damier imité de la ville chinoise Chang’an (aujourd’hui Xi’an). L’empereur régnant porte le titre de tenno (« étoile polaire «, c'est-à-dire axe du ciel autour duquel s’organise l’Univers), tandis qu’au sommet de l’État se trouvent le « ministre des Affaires suprêmes « (daijodaijin), puis le ministre de gauche (sadaijin) et le ministre de droite (udaijin), qui gouvernent avec l’aide de conseillers choisis parmi les plus hauts dignitaires. Au début du viiie siècle, la famille impériale tente de s’assurer la prééminence, mais les descendants de Nakatomi no Kamatari (614-669) — à qui le nom de Fujiwara a été accordé — influencent de plus en plus les affaires de la cour. Les soixante-huit provinces sont dirigées par des gouverneurs nommés parmi les fonctionnaires des rangs moyens et inférieurs. Cependant, peu nombreux face aux populations qu’ils doivent administrer, ils se contentent souvent de percevoir les impôts et doivent compter avec la coopération des puissants dirigeants locaux.

3   L’ESSOR DU BOUDDHISME ET DU SHINTO

Les relations avec la Chine des Tang (618-907) se poursuivent, donnant lieu à de fréquentes traversées, dont les ambassadeurs japonais rapportent livres, objets de culte, remèdes et tissus. Le bouddhisme, devenu religion officielle de la cour au siècle précédent, incite de nombreux moines à partir étudier en Chine et à en rapporter de nouveaux enseignements : c’est à cette époque que sont fondées les « six sectes de Nara « (Sanron, Jojitsu, Hosso, Kusha, Ritsu et Kegon). De leur côté, les souverains et les grandes familles continuent de protéger la religion des bouddhas : l’empereur Shomu, qui règne entre 724 et 749, décide notamment de la construction des temples provinciaux (kokubun-ji), parmi lesquels le plus important est le Todai-ji.

La prospérité du bouddhisme n’empêche pas celle du shinto, dont le culte est organisé : les dieux sont ainsi hiérarchisés et dotés de bureaux, tandis que les desservants sont fonctionnarisés. Cependant, au contraire de la Chine, le Japon conserve au ministère des Affaires divines la première place au sein du gouvernement, et le sanctuaire d’Ise est régulièrement consulté pour les décisions importantes de la cour, y compris celle qui concernent le bouddhisme. Les Japonais ne peuvent d’autre part se résoudre à l’idée des sacrifices : les offrandes aux dieux restent les traditionnels chevaux vivants, tandis que les prières offertes (norito) restent radicalement différentes du modèle chinois.

4   LA PROSPÉRITÉ CULTURELLE

Durant cette période, les arts et les lettres prospèrent. La volonté de conserver la mémoire de l’histoire mène à l’écriture du Kojiki (« Récit des faits anciens «, 712) et du Nihon Shoki (« Chroniques du Japon «, 720). La poésie nationale s’exprime pour sa part au travers de la compilation du Manyoshu (« Recueil des dix mille feuilles «, v. 760), qui se caractérise également par une écriture plus autonome, plus proche de ce que va devenir la langue japonaise. Outre l’architecture, florissante, la foi bouddhique permet l’adoption d’un grand nombre de techniques artistiques venues du continent.

En 784, la capitale est à nouveau transférée, d’abord à Nagaoka-kyo pour quelques années, puis à Heian-kyo (actuelle Kyoto). Ce nouveau changement marque le début de la période de Heian (794-1185).

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