Devoir de Philosophie

Negrín López, Juan

Publié le 23/02/2013

Extrait du document

juan

1   PRÉSENTATION

Negrín López, Juan (1887-1956), homme politique espagnol, chef du gouvernement républicain de 1937 à 1945.

2   UN SOCIALISTE MODÉRÉ

Né à Las Palmas, issu d’une famille aisée des îles Canaries, Juan Negrín López fait de brillantes études de médecine. Médecin réputé, il occupe la chaire de physiologie à l’université de Madrid, à partir de 1931. En 1929, il adhère au Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), puis, en 1931, est élu député aux Cortes. Membre de l’aile modérée qui rejette le marxisme, il ne participe pas, cependant, aux querelles internes opposant réformistes et radicaux. Cette neutralité lui vaut de devenir ministre des Finances dans le cabinet de Francisco Largo Caballero, en septembre 1936, après la victoire du Front populaire (Frente popular). Le gouvernement républicain doit alors faire face au soulèvement franquiste survenu en juillet. Surtout, le camp républicain est en proie à de nombreuses divisions.

Face aux anarchistes et aux trotskistes du Parti ouvrier d’unification marxiste (POUM), partisans d’une révolution sociale — seule capable à leurs yeux d’entraîner l’adhésion des masses dans la lutte contre le franquisme —, Negrín se prononce en faveur d’une politique économique et sociale modérée qui rassurerait les démocraties occidentales et permettrait d’obtenir leur soutien. Hostile à toute atteinte à la propriété privée et à l’économie libérale, il dirige la mise sur pied d’un corps de carabiniers efficace, qui devait par la suite jouer un rôle important contre les milices des anarchistes et du POUM. Dans le même temps, il se rapproche peu à peu des communistes, dans la mesure où ces derniers refusent toute idée de révolution et où l’Union soviétique est la seule puissance à soutenir les républicains espagnols. Face à l’avance des troupes franquistes, il décide ainsi de mettre à l’abri une grande partie de l’or de la Banque d’Espagne et de le faire transférer en Union soviétique.

3   LE GOUVERNEMENT NEGRÍN

À la suite de la défaite des anarchistes et du POUM à Barcelone, lors de l’insurrection de mai 1937, qui marque l’échec du courant révolutionnaire parmi les républicains, les communistes obtiennent le départ de Largo Caballero, jugé trop proche des révolutionnaires, et son remplacement par Negrín. Le nouveau gouvernement voit l’influence des communistes grandir fortement. Negrín oriente sa politique principalement dans trois directions. Tout d’abord, il s’attache à rétablir l’autorité de l’État. Ainsi sont annulées les mesures révolutionnaires, tandis que la Catalogne et l’Aragon, tenues par les anarchistes, sont mises au pas. Ensuite, il réorganise l’armée, lui donne un commandement unifié et ordonne une série d’offensives. Enfin, il essaie de rallier la France et la Grande-Bretagne à la cause des Républicains, en leur démontrant que la guerre d’Espagne est le prélude à un affrontement généralisé entre les démocraties occidentales et les dictatures nazie et fasciste.

Mais sa politique s’avère impuissante à enrayer l’avancée des troupes franquistes : la répression qui s’abat sur le courant révolutionnaire prive le camp républicain de nombreux combattants, les offensives se soldent par des échecs sanglants et les puissances occidentales préfèrent conserver leur attitude de neutralité.

Installé à Valence, puis à Barcelone, Negrín retourne à Madrid après la chute de la Catalogne et, persuadé de l’imminence de la guerre mondiale, il se montre partisan d’une lutte à outrance. Mais il est renversé le 5 mars 1939 par une coalition de militaires qui veulent négocier les conditions de reddition du camp républicain, et d’anarchistes hostiles aux communistes. Peu après, Negrín quitte l’Espagne et prend la tête du gouvernement républicain en exil jusqu’en 1945.

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Liens utiles