Périclès, siècle de

Périclès, siècle de, expression consacrée correspondant à l'apogée de la civilisation grecque dont Athènes constitue le joyau. Le « siècle de Périclès « coïncide en fait avec quelques décennies car il commence vers 454 av. J.C. et s'achève à la mort du stratège athénien Périclès, en 429 av. J.-C.

Après l'ostracisme de Cimon marquant l'échec définitif du parti aristocratique, la démocratie s'installe à Athènes. Pendant plus de trente ans, la personnalité de Périclès éclaire la vie de la cité. Même si le politicien limite l'accès à la citoyenneté — en imposant que la mère soit elle-même fille de citoyen (451 av. J.-C.) —, le métier de citoyen devient intense.

Celui-ci participe désormais à tous les pouvoirs : législatif (ecclésia), exécutif — chaque citoyen ayant la possibilité d'accéder à de hautes charges —, et judiciaire avec l'Héliée (tribunal populaire). De multiples magistratures lui sont ouvertes, qu'elles soient individuelles ou collectives. De surcroît, la pratique généralisée du tirage au sort et la rotation des charges laissent à chaque citoyen la possibilité d'exercer une fonction publique. Enfin, des mesures sociales — alimentées par les ressources de l'empire athénien et le tribut payé par ses alliés — permettent d'associer les plus pauvres au gouvernement, notamment à travers l'institution d'indemnités (misthoi) données aux citoyens occupant une fonction publique.

La création artistique de cette période exprime une émotion collective, civique et religieuse dans le cadre de la cité. Maître d'une Athènes au sommet de sa puissance, Périclès — surnommé l'Olympien — veut offrir à la déesse Athéna des édifices religieux dignes de sa grandeur.

Le transfert du trésor de la ligue de Délos à Athènes, constitué en principe pour la défense des cités, finance une vaste politique de travaux. D'après Plutarque (« Vie de Périclès «) qui énumère tous les corps de métier intervenant dans cette entreprise, toute la cité est alors mise à contribution.

Périclès confie l'exécution du programme de reconstruction de l'Acropole, détruite lors de la deuxième guerre médique, aux artistes attiques qu'il fréquente. Le sculpteur Phidias coordonne l'ensemble des travaux. En collaboration avec l'architecte Ictinos, il en conçoit la pièce majeure : le temple du Parthénon dédié à Athéna. Phidias exécute avec ses élèves le décor sculpté de l'édifice dont la frise ionique des panathénées. Pour accueillir dignement cette procession annuelle, l'architecte Mnésiclès élève les Propylées, portes séparant le monde profane de la colline sacrée. Le temple d'Athéna Niké et l'Érechthéion complètent l'aménagement de l'Acropole.

Athènes, qui suscite admiration et imitation, attire à cette époque tous les penseurs et écrivains du monde grec. Dans le domaine théâtral, Eschyle y achève ses dernières pièces tandis que Sophocle et Euripide y entament leur carrière de tragédiens. Le « père de l'histoire «, Hérodote, écrit ses Histoires durant cette période. Les sophistes, pour leur part, dominent la pensée philosophique.