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Persuader et démontrer.

Publié le 20/08/2013

Extrait du document

 

DIRECTION DE RECHERCHE

Peut-on opposer persuader et démontrer selon les carac¬téristiques suivantes ?

Persuader relèverait de mise en oeuvre d'opérations qui ne s'adresseraient pas uniquement à la raison, mais aussi à la sensibilité, au désir, à des puissances personnelles.

Démontrer relèverait uniquement de la raison, provoquerait un assentiment nécessaire quelle que soit la personne à qui est adressée la démonstration (pourvu qu'elle la comprenne).

Démontrer relève-t-il effectivement de l'impersonnel ?

Les exigences de la démonstration s'imposent-elles néces¬sairement?

 

Peut-on démontrer la légitimité de la valeur de la démons¬tration elle-même?

(Cf. la problématique nietzschéenne)

Tenter de démontrer les principes mêmes de la démons¬tration ne serait-ce pas tomber dans la grave faute (préci¬sément logique!) de « la pétition de principe « (puisque l'on devrait mettre en oeuvre dans la démonstration ce qui est précisément à démontrer)?

Volonté de puissance, tome I, 1. I, § 114 :

« Est vrai, ce qui peut être démontré «... « C'est une définition arbi¬traire du mot « vrai «, elle ne peut pas se démontrer. C'est comme si on disait simplement : « Cela doit passer pour vrai, cela doit s'appeler le vrai... L'arrière-pensée, c'est que cette appréciation du concept du « vrai « est utile; car le démontrable fait appel à ce qu'il y a de plus commun dans les cerveaux, à la logique. Aussi n'est-ce naturellement rien de plus qu'une norme utilitaire dans l'intérêt du plus grand nombre. «

Voir le texte de Nietzsche donné à Strasbourg (Séries C et D).

— « Si le principe de contradiction est, selon Aristote, le plus sûr de tous les principes, s'il est le dernier et le plus fondamental, celui où se ramènent toutes les démonstrations, s'il porte en lui le principe de tous les autres axiomes, on devrait tenir un compte d'autant plus rigoureux de ce qu'il présuppose déjà d'affirmations, au fond. Ou bien il consiste à affirmer une autre chose au sujet de ce qui est véritable, de l'être, comme si l'on en avait d'autre part une connaissance préalable — je veux dire comme si l'on savait qu'on ne peut pas prêter à l'être des attributs contradictoires ou bien ce principe signifie qu'on ne doit pas lui prêter des attributs contradictoires. La logique, en ce cas, serait un impératif, destiné non à nous mener à la connaissance du vrai, mais à définir, à combiner un univers que nous avons le devoir de tenir pour vrai. «

Extrait de : La Volonté de puissance, tome I, 1. I, § 115.

Consulter La Généalogie de la morale de Nietzsche.

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