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ART DE PERSUADER (DE L’), Blaise Pascal (résumé)

Publié le 17/09/2018

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pascal

Comme le suggère son titre, cet opuscule est consacré à la recherche d’une méthode sûre pour persuader en toutes circonstances autrui des vérités qu’on souhaite lui faire admettre. Or, des deux moyens qui s’offrent

 

à nous — s’adresser au cœur ou convaincre l’esprit —, seul le second, bien connu des géomètres, se laisse exposer sous la forme de règles universellement valides:

P our les mêmes raisons, l'apologétique de P ascal n'aura rien de livresque ni d'intellectuel : des raisons pures seraient sans force contre une volonté rebelle. Est-ce aimer l'homme que de l'assiéger d'arguments tout extérieurs, impersonnels et passe-partout ? A lui la responsabilité et l'originalité même de sa conversion, car « on persuade mieux, pour l'ordinaire, par les raisons qu'on a soi-même trouvées, que par celles qui sont venues dans l'esprit des autres ». P our favoriser cet éveil de la vérité en autrui, l'apôtre s'intéressera au seul problème qui intéresse l'homme et qui est l'homme lui-même. C ette charité intelligente et aimable doit normalement aboutir, car le plaisir « est la monnaie pour laquelle nous donnons tout ce qu'on veut ». Si l'on songe par ailleurs que la vérité religieuse ne peut être reconnue sans être désirée et cherchée, une préparation psychologique affective, analogue à la « disposition » intellectuelle nécessaire au physicien pour comprendre un phénomène en l'organisant dans le champ de son expérience, s'impose pour convaincre l'incroyant de la nécessité préalable de purifier sa volonté de toute attache désordonnée. P ascal n'a aucunement le désir de déprécier l'intelligence et d'escamoter les raisons de croire ; ce serait peu loyal de détourner les yeux des difficultés par une sorte de coup d'État de la volonté. Le moment venu, il sortira l'arsenal de l'apologétique traditionnelle, se fiant désormais à la luminosité contraignante des arguments. Mais, sans avoir assez lu les mystiques sauf saint A ugustin, il retrouve spontanément leur psychologie. Il devine les échanges possibles entre le centre de l'âme, où Dieu fait en tout homme sa demeure, et les régions intellectuelles extérieures, moins maniables à l'action divine, orgueilleuses et critiques, qu'il s'agit de gagner. Pour dissiper l'obscurité conceptuelle, écarter les objections du scepticisme aux choses surnaturelles, il ira activer, au plus profond de l'être, le foyer assoupi de toute intelligence et de tout amour, il stimulera « le courant mystérieux qui va du centre à la surface de l'âme, qui réunit la connaissance mystique à la connaissance conceptuelle ».

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