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Philosophie : Doit-on apprendre à être libre ?

Publié le 22/07/2010

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A-t-on besoin d’apprendre à être libre ? Cette question pose un problème car on peut y apporter plusieurs réponses contradictoires en fonction du sens que l’on donne aux mots liberté et apprentissage : est-il question d’une liberté humaine ou naturelle ? De même, l’apprentissage est il considéré comme une contrainte ou comme un outil ? Dans une première partie on développera l’idée qu’il existe deux sortes de liberté et dans une seconde on s’attardera sur l’apprentissage.    Si l’on considère que le sens de la liberté est la possibilité d’avoir des réactions et des choix spontanés, c'est-à-dire qu’elle est commune à tout être capable de choix, qu’elle est instinctive, qu’elle s’oppose à toute contrainte, à tout emprisonnement, alors l’homme et l’animal sont tous deux concernés par cette forme de liberté. En effet, tout comme un animal en cage n’est pas libre, un homme n’est pas libre s’il est fait prisonnier puisqu’ils ne peuvent plus ni l’un ni l’autre exercer leur état premier. Il s’agit donc d’un état naturel qui domine sur toute autre forme de liberté. Dans ce cas on peut dire que l’homme nait libre «naturellement« : il n’est ni contraint physiquement ni moralement ; bien sûr celui-ci n’est pas capable dés la naissance d’exercer sa liberté mais si aucun individu n’intervient dans son éducation et qu’il devient « enfant sauvage « c’est cette liberté presque inconsciente et qui ne s’apprend pas qu’il exercera.  En revanche si l’on considère que la liberté est une liberté d’action raisonnée et responsable qui demande la maitrise de la raison, alors l’on peut dire que c’est en l’insérant dans leur «  monde « que ses parents vont lui apprendre une nouvelle forme de liberté . L’individu ne sera plus libre « naturellement « mais « humainement « . Cet apprentissage se compose de deux étapes : tout d’abord, l’individu assimilera ce que la sociologie appelle l’habitus, c’est- à- dire l’ensemble des dispositions qu’il a acquises lors de la socialisation, qui influent inconsciemment sur ses actions, réactions et choix. Par exemple, le musicien qui improvise ne le fait que parce qu’il a appris la manière dont certaines notes peuvent s’accorder, certaines mélodie de base qu’il peut réutiliser de manière différente. Ici les libertés dépendent donc de ce que l’individu a intériorisé antérieurement. Ensuite on lui enseignera des libertés (liberté d’expression, d’opinion) et les moyens de les exploiter. De fait l’apprentissage se révèlera l’un des facteurs principal à l’accomplissement de la liberté. Car comment puis-je être libre sans avoir les capacités morales et physiques pour ce faire. C’est en apprenant à écrire, lire, à maîtriser les genres, registres, formes d’écriture, en apprenant à maîtriser l’analyse de textes et des messages des auteurs que je pourrai me sentir libre en laissant libre cours à mon imagination dans l’écriture de livres . C’est en apprenant à parler, à avoir de l’éloquence, un esprit critique, des raisonnements cohérents, logiques que je pourrai user de ma liberté de penser, être crédible et entendu. C’est pourquoi l’on peut dire que l’apprentissage est un moyen d’exploiter pleinement sa liberté. On peut dire qu’il a pour but, ici, le bien être individuel, mais l’on va démontrer qu’il vise aussi le bien être collectif.    Ainsi, il est certain qu’il n’y aucun bonheur sans liberté, ni aucune liberté sans bonheur et si l’on entrave la liberté de quelqu’un, on n’en est pas plus heureux et donc pas plus libre. C’est pourquoi dans une société où chacun revendiquerait sa liberté sans se préoccuper de l’autre, tous verraient leur liberté bafouée. « Ne fais pas aux autres ce que tu n’aimerais pas que l’on te fasse «, c’est sûrement l’une des règles que l’on aurait le plus besoin d’apprendre afin d’être libre. Même un égoïste aurait intérêt à la respecter pour jouir entièrement de sa liberté. Être libre c’est donc, non seulement une question individuelle mais aussi une question de société : les hommes, vivants en société, voient leurs actes dépendre de ceux des autres individus, il est donc indispensable pour eux d’apprendre à être libres tout en respectant la liberté des autres, à être libre en communauté. Apprendre à être libre est un besoin du fait que l’apprentissage de certaines règles permet de respecter à la fois la liberté des autres et indirectement, la sienne.  Cependant, l’apprentissage en soi est en opposition avec la liberté : en effet, il s’agit d’une contrainte. Contrainte morale tout d’abord, comme l’obligation de se soumettre à des conseils, des ordres, affirmations dont on ne comprend pas toujours les motivations. Contrainte intellectuelle ensuite, une sorte de torture l’esprit, auquel on impose de comprendre des choses nouvelles, de se transformer, de se développer en permanence. Cet apprentissage est accompagné de règles, d’une discipline parfois exigeante, il faut parfois se plier à un mode de vie qui ne correspond pas toujours avec ce à quoi l’on aspire. Ainsi, on en revient au premier sens de la liberté : la liberté naturelle et on peut dire qu’« Apprendre à être libre « devient alors bien paradoxal et signifie que l’on n’est pas libre lorsque l’on apprend à l’être, que l’on se détourne de la liberté première, de sa liberté de naissance dans le but de retrouver sa liberté.  On apprend donc à être libre autrement que librement. Par l’assimilation de libertés qui n’en sont pas vraiment, qui seraient plutôt des droits ou des devoirs? Et qui dit droit, dit interdiction et restriction. Ainsi, la liberté humaine qui s’apprend ne serait qu’une façon de compenser la liberté naturelle que la vie en société nous empêche d’atteindre ?    Pour conclure, on peut dire qu’il n’y a pas de réponse exacte tant que l’on ne précise pas de quel point de vue l’on se place . On à besoin d’apprendre à être libre pour être autonome et pour pouvoir jouir pleinement des libertés HUMAINES ; du fait que l’homme vit en société d’interaction, l’apprentissage de la liberté devient alors indispensable pour que la liberté de chacun soit respectée par l’autre. Mais, si l’on considère que la seule et vraie liberté est une liberté naturelle, sans contraintes et qui s’oppose donc à la vie en société des hommes, à l’apprentissage et aux contrainte qu’il demande, alors l’homme n’est plus libre, et on lui donne à se contenter d’une liberté factice.

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