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pieds-noirs (histoire)

Publié le 05/04/2013

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histoire

1   PRÉSENTATION

pieds-noirs (histoire), nom donné aux Français d'origine européenne, installés en Afrique du Nord, et plus précisément en Algérie, avant l'indépendance en 1962.

2   L'EXIL

L'origine du terme « pieds-noirs « est incertaine. Pour les uns il est lié à la couleur des chaussures des soldats français lors de la conquête de l’Algérie. Pour d'autres il proviendrait du surnom qui désignait au début du siècle les chauffeurs de bateau, le plus souvent des Algériens de souche, qui se tenaient pieds nus dans la soute à charbon. Tenu pendant longtemps pour péjoratif, le terme est adopté par les Français d'Algérie eux-mêmes, à partir de 1955, comme pour manifester un sentiment communautaire que les événements de la guerre d'Algérie ne cessent de renforcer.

Venus s'installer en Algérie, au cours des cent trente années de présence française (depuis 1830), pour la plupart originaires du pourtour occidental du Bassin méditerranéen, notamment d'Espagne ou d'Italie, les pieds-noirs sont 1 030 000 en 1953, à la veille de la guerre. Ils forment une communauté originale, de culture latine, expansive et entreprenante qui demeure à l'écart de la population musulmane et est souvent animée par la peur de « l'Arabe «, en raison de la situation démographique, sociale et politique. Dans leur ensemble opposés à l'idée d'indépendance de l'Algérie, ils se voient contraints d'accepter leur rapatriement en France au lendemain de la signature des accords d'Évian en mars 1962. De fait, malgré les assurances du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), les massacres qui suivent le référendum d'autodétermination, à Alger, mais aussi à Oran jusqu'alors préservé, poussent les pieds-noirs à partir pour la métropole, en dépit des attentats de l'Organisation armée secrète (OAS) qui tente d'empêcher leur fuite. Entre avril et juillet, ils sont 500 000 à être rapatriés, puis 350 000 de juillet à la fin de l'année 1962. Leur départ s'effectue le plus souvent dans des conditions dramatiques et dans la plus extrême précipitation. Surtout, l'accueil qui leur est réservé en France n'est guère chaleureux, alors même que les dispositions prévues à leur égard par les accords d'Évian ne sont pas respectées. Ainsi l'expropriation ou la nationalisation de leurs biens ne seront que rarement indemnisées.

3   LA « NOSTALGÉRIE «

Contrairement aux vues du ministère des Rapatriés, dirigé par Robert Boulin, les pieds-noirs s'installent très majoritairement dans les départements méridionaux. Cependant, excepté en Corse, où des affrontements avec la population autochtone ont lieu, ils s'intègrent sans trop de difficultés. De plus, grâce à de nombreuses associations, telles que le Recours-France, ils bénéficient de dédommagements à la suite du vote de trois lois d'indemnisation, sous Pompidou (1970), Giscard d'Estaing (1974) et Mitterrand (1987). À partir des années quatre-vingt, le sens de la mémoire s'affirme très fortement au sein de la communauté pieds-noirs, auprès de la deuxième génération. Il se manifeste par un regain pour la vie associative et par de grands rassemblements — tels que celui de Nîmes en 1987 pour célébrer les vingt-cinq ans du rapatriement — et également à travers de nombreux ouvrages et des films, notamment ceux d'Alexandre Arcady.

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