Le retour des Pieds Noirs en France en 1961-62 (histoire)

« rapatriés par an, soit 120 000 personnes » mais pour le seul mois de juin 62 c'est 350 000 rapatriés qui débarquent sur les côtes françaises (dont 200 000 à Marseille!).

Finalement c'est près d'un million de Pieds-noirs qui reviendra en France.

Cette arrivée massive pose deux principaux problèmes :l'insertion professionnelle etrelogement.

Un tiers des rapatriés étaient anciennement fonctionnaires ils sont donc reclassés dans les administrations métropolitaines correspondantes.

Néanmoins,beaucoup d'entre eux « ne disposent d'aucune qualification professionnelle » selon le rapport du conseil et beaucoup sont des agriculteurs qui doivent donc sereconvertir.

Quand à la question du logement, ils sont d'abord très précaires mais on considère qu'en a peu près sept ans presque tous les rapatriés sont relogés defaçon convenable. 3°) Responsabilité de l'Etat« certains européens auraient avancé leurs vacances devant la tournure des évènements » déclare Alain Peyrefitte, ministre de l'époque.

Le gouvernement est dépassépar les événements : la guerre d'Algérie est un épisode douloureux pour la France et on tente d'estomper son importance « Il est permis de penser que, dans une largemesure, ce problème de retour massif est un phénomène irréversible et que le plus grands nombres de rapatriés resteront en France » il s'agit d'un bel euphémismepour qualifier la situation algérienne.

Le gouvernement se veut optimiste et peut-être cela l'aveugle-t-il, en effet, l'exode massif à l'indépendance de l'Algérie était plusque prévisible.

De plus ce retour de plusieurs centaines de milliers de personne est une preuve cuisante de la défaite de la France mais aussi le rappel d'actions peuglorieuses comme celles l'OAS. Pour conclure, il faut nuancer ces premières difficultés et prendre en compte les apports des Pieds-Noirs à la France.

Dans le rapport les Pieds-noirs sont aussienvisagés comme potentiel : « un apport considérable pour l'économie » « une grande chance pour l'expansion française ».

En effet le IVème plan du gouvernementprévoyait cent mille emplois pour les rapatriés, ils en créent 370 mille.

Un ministre déclare « les Pieds-Noirs sont une chance pour la France.

Une espérance de gainconsidérables, de gens qui produisent plus qu'ils ne consomment ».

De plus ils vont redynamiser des régions vieillissantes comme le Languedoc ou les Midi-Pyrénées.

Si le retour des rapatriés d'Algérie se fait dans le chaos et la précipitation, la conjoncture économique très favorable des Trente Glorieuses permet auxPieds-noirs de s'intégrer et de devenir une véritable force économique de la France.

Enfin, pour finir, il faut remarque que dans ces deux textes très différents et quitraitent tous deux des rapatriés d'Algérie il n'y a pas un mot sur les Harkis, ces Algériens qui ont combattu aux côtés de la France et qui à l'indépendance, abandonnépar la France, se sont fait massacrés, ou s'ils sont parvenus à rejoindre le territoire métropolitain ont été traité bien plus mal que les Pieds-noirs. Bibliographie :La guerre d'Algérie, Mohammed Harbi, Benjamin Stora, Robert Laffont, 2004, ParisFrance et Algérie : journal d'une passion, J.

Marseille, Larousse/Vief, 20021962: l'arrivée des Pieds-Noirs, Jean-Jacques Jordi, Editions Autrement- Série Monde/Français d'ailleurs, peuple d'ici, H.S.

N°81, 1995, Paris.Les Pieds-Noirs (Histoire et portrait d'une communauté), Daniel Leconte, Editions du Seuil, 1980, Paris.. »