piraterie (histoire)

piraterie (histoire), pillage des richesses d’un navire de commerce par des marins aventuriers. Contrairement aux corsaires, les pirates agissent pour leur propre compte et capturent les navires marchands de toutes nationalités.

La piraterie est aussi vieille que la navigation. Tous les peuples côtiers se sont livrés, à un moment de leur histoire, à ce type de banditisme. Durant l’Antiquité, les pirates sévissent dans toute la Méditerranée car aucune distinction n’est faite entre piraterie et commerce. Même les marchands phéniciens la pratiquent, en l’associant à des entreprises maritimes plus légitimes.

Ce n’est qu’au milieu du i^er siècle av. J.-C. que Rome s’attaque la première à ce mal endémique : le général Pompée reçoit l’imperium pour décimer les pirates de la Mare Nostrum (67 av. J.-C.).

Au haut Moyen Âge, les Vikings font acte de piraterie sur toutes les côtes de l’Europe septentrionale. La Ligue hanséatique, constituée au xiii^e siècle, à pour objectif d’assurer une défense mutuelle contre les pirates nordiques qui parcourent la mer du Nord et la Baltique.

À l’époque moderne, la cause immédiate du regain de piraterie en Méditerranée est l’exode des Maures de la péninsule Ibérique, après la chute de Grenade (1492). Les musulmans se réfugient alors sur la côte de l'Afrique du Nord, où ils font une allégeance nominale aux califats ou à l'Empire ottoman. Leur trésor repose principalement sur les butins saisis et les esclaves capturés lors d’actes de piraterie. À l’origine en représailles contre l’Espagne, les raids — principalement au départ d'Alger, de Tunis, de Tripoli et du port mauresque de Salé — se généralisent aux navires de toutes nationalités. Un tribut est bientôt imposé aux puissances maritimes ; lorsqu’il n'est pas versé, les pirates barbaresques pillent et rançonnent les navires et leurs occupants.

La piraterie connaît son apogée au xvii^e siècle, tant sur les côtes africaines qu'américaines. Les pirates des États barbaresques se livrent au commerce d’esclaves chrétiens des États du nord de l’Atlantique. Sous la pression de la police des mers — assurée par les marines des Couronnes de France et d'Angleterre —, la piraterie régresse au xviii^e siècle.

Mais au début du xix^e siècle, concurremment au monopole d'État, des pirates barbaresques mènent un trafic clandestin d'esclaves noirs ; plusieurs expéditions tentent de mettre fin à cette piraterie méditerranéenne : opération navale menée par les États-Unis en Tripolitaine de 1801 à 1805 (guerre tripolitaine) pour faire cesser le paiement de tributs aux pachas de Tripoli par les navires étrangers, puis contre Alger en 1815. L'année suivante, l'amiral britannique Édouard Pellew fait bombarder Alger. En 1830, les exactions des pirates servent de prétexte à l'occupation d'Alger par les Français, ce qui met définitivement un terme à leurs activités.

Les Boat People sont les dernières grandes victimes de la piraterie dans les années quatre-vingt, même si la piraterie maritime existe encore de nos jours, essentiellement en Asie du Sud-Est. Depuis les années soixante-dix, une nouvelle forme de piraterie sévit avec les détournements aériens.