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Pitt l'Ancien, William

Publié le 11/02/2013

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Pitt l'Ancien, William (1708-1778), homme politique anglais, l'un des plus populaires de son pays, qui assura la victoire anglaise dans la guerre de Sept Ans contre la France.

Né le 15 novembre 1708 à Westminster, William Pitt, comte de Chatham, était le petit-fils de Thomas Pitt, gouverneur de Madras. D'une santé précaire, il dut vite renoncer à une carrière militaire pour entrer aux Communes en 1735. Il rejoignit le groupe des « patriotes «, composé de whigs opposés à la politique pacifiste du Premier ministre Robert Walpole. Ses talents d'orateur, sa véhémence et son énergie lui assurèrent bientôt une position dominante dans le parti. Aux yeux de Pitt, fervent nationaliste, la grandeur de la Grande-Bretagne devait essentiellement s'appuyer sur le colonialisme et la puissance maritime : il ne put tolérer l'attentisme de Walpole face à la montée de la domination espagnole en Amérique du Sud et provoqua sa chute en 1742. Nommé vice-trésorier d'Irlande (1746), puis secrétaire d'État (1756), il fut démis de ses fonctions par le roi George II pour avoir violemment critiqué sa politique de défense des intérêts du Hanovre.

L'année suivante, les revers subis par la Grande-Bretagne dans les débuts de la guerre de Sept Ans obligèrent George II à rappeler William Pitt, immensément populaire. Le dynamisme de ce dernier, en charge de la conduite de la guerre, allié à la longue expérience politique du duc de Newcastle avec lequel il partageait le pouvoir, renversèrent spectaculairement la situation. Très audacieusement, Pitt concentra l'effort de guerre sur les colonies, à savoir l'Inde et l'Amérique, tout en soutenant la Prusse pour qu'elle retienne les troupes françaises sur le théâtre européen. Il confia les rênes du commandement à de jeunes officiers, compétents et ambitieux, et les Britanniques remportèrent une série de victoires éclatantes en Inde (conquête du Bengale en 1757) et au Canada : prises de Louisbourg (1758), de Québec (1759) et de Montréal (1760). La France, à bout de force, se décida à conclure la paix.

La même année, la mort de George II modifia la situation politique : son successeur, le jeune George III, affirmant sa volonté de régner seul, rejeta la proposition de William Pitt d'attaquer l'Espagne et poussa ce dernier à la démission en 1761. Les termes du traité de Paris (1763) apparurent pour beaucoup comme trop favorables à la France, et William Pitt cria à la trahison. Cette attitude acheva de le séparer des whigs, tout comme sa prise de position en faveur d'une certaine marge d'autonomie pour les colons d'Amérique du Nord. En 1766, George III l'appela pour former un gouvernement susceptible de mettre fin au ressentiment soulevé par son autoritarisme et aux troubles qui agitaient les colonies. Composé de personnalités hétéroclites, ce ministère fut médiocre et divisé, et William Pitt, meurtri par la maladie et par un cruel sentiment de frustration, dut se résoudre à démissionner en 1768, tout en gardant un œil sur les affaires en cours à la chambre des Lords. C'est là qu'il prononça son dernier discours, dans lequel il s'opposait à l'indépendance des territoires britanniques de l'Amérique du Nord.

William Pitt mourut à Hayes dans le Kent, le 11 mai 1778. Ses exhortations à la fierté nationale et les appels qu'il adressa à l'opinion publique en firent un modèle pour les futurs chefs de file démocrates tels que David Lloyd George et Winston Churchill.

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