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prêtres-ouvriers

Publié le 05/04/2013

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1   PRÉSENTATION

prêtres-ouvriers, terme désignant les prêtres qui, ayant pris conscience du détachement religieux des classes ouvrières et de la nécessité de renouveler les méthodes de l’apostolat, ont partagé les conditions de vie et de travail des ouvriers, menant ainsi une expérience qui a bouleversé la hiérarchie ecclésiastique au début des années cinquante.

2   LES DÉBUTS

Résultat de démarches isolées comme celles du père Loew, docker à Marseille dès 1941, le partage par les prêtres des conditions de vie et de travail des ouvriers devient plus systématique après la guerre. En 1949, on dénombre une centaine de prêtres-ouvriers travaillant en usine, dans des grands chantiers publics ou comme dockers. Cependant cette tentative soulève rapidement des difficultés dans la hiérarchie qui voit d’un mauvais œil ces prêtres se rapprocher de leurs compagnons de travail au point d’accepter parfois des responsabilités syndicales. Il leur est reproché de collaborer avec les communistes lors de certaines manifestations, d’être contaminés par la doctrine marxiste et en définitive de dénaturer leur ministère.

3   L’INTRANSIGEANCE DU VATICAN

Dès 1951, le Vatican s’oppose au recrutement de nouveaux prêtres-ouvriers. Durant l’été 1953, il demande le démantèlement du dispositif. En janvier 1954, l’expérience est officiellement close et les derniers prêtres-ouvriers sont rappelés au sein de leurs congrégations. Un dramatique cas de conscience se pose alors pour eux : entre obéir à leurs supérieurs et rester aux côtés de ceux dont ils ont choisi de partager la vie, le choix apparaît souvent douloureux. Une soixantaine de prêtres refusent de se soumettre. En février 1954, des sanctions sont même prises contre sept dominicains suspectés d’encourager cette résistance.

Les débats dans l’opinion sont à la mesure de la sympathie suscitée par cette expérience originale. Le journaliste C. Bourdet dénonce ainsi avec passion une « nouvelle Inquisition «. Même dans les milieux catholiques, l’intransigeance romaine fait naître des réserves. La gauche chrétienne se mobilise, comme en témoigne la déclaration d’une cinquantaine d’intellectuels catholiques publiée dans Le Monde (25 février 1954). Si l’avènement de Jean XXIII, réputé plus libéral, apparaît de bon augure aux défenseurs de la mission ouvrière, la démarche en ce sens du cardinal Feltin auprès du Saint-Siège en 1959 reste vaine. Cependant le concile de Vatican II a des répercussions : en 1965, quelques prêtres sont autorisés à reprendre le travail dans le cadre de la Mission ouvrière créée en 1957.

Ce résultat étant jugé insuffisant par certains prêtres-ouvriers, quelques-uns décident, en 1968, de s’assumer de manière autonome en dehors de la hiérarchie catholique. L’expérience ouvrière devient désormais prépondérante sur leur sacerdoce. Il y a aujourd’hui près d’un millier de prêtres-ouvriers en France.

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