protohistoire, art de la

protohistoire, art de la, production artistique développée au cours d’une période située à cheval entre la préhistoire et l’histoire.

Ce terme porte sur une période mal délimitée et évoque des civilisations ne possédant pas encore d’écriture propre, mais décrites dans des textes des peuples voisins ou dans des récits oraux fixés ultérieurement par l’écrit. La protohistoire peut également s’attacher à dépeindre des populations ayant un mode vie néolithique, voire paléolithique (chasseurs-collecteurs).

La protohistoire porte plus généralement sur l’âge des métaux (chalcolithique, bronze, fer) et sur une époque qui voit se mettre en place un commerce à longue distance avec des échanges de produits et des diffusions de techniques (haches de combat et céramique cordée en Europe, fin du III^e millénaire ; commerce de l’étain à la période du bronze pour la fabrication d’épées et de récipients divers, II^e millénaire). De nombreuses populations ne sont ainsi connues qu’à travers les récits parfois méprisants de leurs voisins : les Libyens et les Koushites par les Égyptiens, les Barbares par les Grecs et par les Romains ; l’Afrique subsaharienne par les chroniqueurs musulmans et ensuite par les voyageurs européens.

En Europe, les productions artistiques de ces peuples sont détaillées dans des monographies particulièrement riches (Celtes, Scythes, Vikings), grâce aux progrès de l’archéologie, aux méthodes de datation et aux techniques de reconstitution à des fins pédagogiques, mises notamment en valeur au Danemark entre les deux guerres. Elles concernent surtout des sépultures princières contenant un mobilier de prestige avec une notable proportion d’or (kourganes ou tombes à fosses des steppes russes, tumulus et tombes-bateaux de Scandinavie).

La valorisation des cultures indigènes a permis de mettre l’accent sur les vestiges artistiques des populations sans écriture d’Asie, d’Afrique, du Pacifique et d’Amérique. Considérés pendant longtemps par les voyageurs et explorateurs des peuples comme de simples « curiosités «, ils sont devenus des témoignages historiques de première importance (céramiques amérindiennes et africaines, bijoux, représentations rituelles).