Question 88: Apparue récemment dans le vocabulaire diplomatique, l'expression (et concept idéologique) "axe Nord-Sud" traduit une stratégie essentiellement: A.

Question 88: Apparue récemment dans le vocabulaire diplomatique, l'expression (et concept idéologique) "axe Nord-Sud" traduit une stratégie essentiellement: A. militaire? B. politique? C. économique? Réponse 88 C. Economique, le Nord désignant les pays industrialisés, le Sud les nations du Tiers-Monde, productrices de matières premières. L'axe Nord-Sud doit, dans le nouvel ordre économique mondial préconisé par l'ONU, corriger la seule prise en compte des relations Est-Ouest (provisoirement moins tendues en raison des accords d'Helsinki). La nouveauté est la place faite et reconnue désormais aux pays pauvres dans l'organisation mondiale. La stratégie n'est pas sans arrière-pensée. Il s'agit sans doute d'assurer aux pays du Sud la stabilité de leur économie (gage de stabilité politique) par l'accroissement et la stabilisation des recettes de leurs exportations, mais encore (et surtout?) de relancer la production des pays industrialisés, puisque la hausse des revenus des pays du Tiers-Monde leur ouvrirait l'accès au marché des biens de consommation. Ce rééquilibrage du " partenariat " Nord-Sud, outre qu'il permettrait la régulation du marché international, livré trop souvent à l'anarchie des prix des matières premières, fournirait ainsi, par la relance, le moyen de sortir de la crise mondiale. On voit dès lors se multiplier les conférences internationales. Celle, par exemple, du "sommet de Rambouillet" (novembre 1975) qui réunit les Six Grands de l'économie mondiale, celles encore, appelées d'ailleurs " Conférences Nord-Sud", qui font se rencontrer, à Paris et par trois fois, les pays industrialisés et les nations du Tiers Monde. Quant à la CEE, elle signe avec 46 pays du Tiers-Monde les " a ccords de Lomé (Togo)" qui privilégient les relations entre ces pays et les Neuf, leur garantissant des ressources d'exportation fixes, tout en leur consentant des appuis financiers pour l'acquisition des biens d'équipement. Si l'activité diplomatique se poursuit tous azimuts, en 1975 et 1976, force est de reconnaître que la coopération NordSud n'ira pas beaucoup plus loin que des accords ponctuels et s'enlisera dans le marais des intentions idéologiques à mesure que s'intensifiera la concurrence entre les grandes entités économiques : les USA, la CEE et le Japon.