réserve seigneuriale

réserve seigneuriale, au Moyen Âge, partie du domaine conservée par le seigneur, par opposition aux tenures concédées.

Au haut Moyen Âge, se constituent les premières seigneuries, laïques ou ecclésiastiques. Détenue en fief ou possédée personnellement, la seigneurie est toujours divisée en deux parties : avant toute distribution, le seigneur se réserve une portion de la seigneurie pour son usage personnel, d’où l’appellation de « réserve « ; puis, le reste du domaine est partagé en lot et distribué à des paysans tenanciers qui travaillent la terre contre redevances et corvées.

La jouissance des terres seigneuriales par un paysan a pour contrepartie des redevances et corvées qui permettent au seigneur de pourvoir à sa consommation (par le biais des redevances en argent et en nature) et d’avoir sa réserve exploitée gratuitement grâce au système des corvées (voir Droits seigneuriaux). Correspondant généralement au tiers de la seigneurie, la réserve comprend l’habitation du seigneur, les bâtiments d’exploitation collective — comme le moulin, le pressoir et le four (voir Banalités) —, des terres cultivables et les bois et les eaux, dont le monopole revient au seigneur. Avec le développement du commerce vers le bas Moyen Âge, la réserve tend à disparaître au profit des fermages et des métayages.