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Révolution belge de 1830 (histoire)

Publié le 11/02/2013

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histoire

1   PRÉSENTATION

Révolution belge de 1830, mouvement révolutionnaire qui s’est déclenché en 1830 et a scellé la naissance d'un État belge indépendant.

2   LES ORIGINES DE LA RÉVOLUTION
2.1   Une Belgique sous domination étrangère

Après l'expérience napoléonienne, l'Angleterre est soucieuse de museler une France toujours menaçante. C'est la raison pour laquelle elle obtient, lors du congrès de Vienne de 1815, la constitution d'un bloc protecteur, au nord de la France, sous le nom de royaume des Pays-Bas, dirigé par le roi Guillaume Ier d’Orange-Nassau. Non dénuée de fondement géostratégique, l'unité de deux entités géographiques, la Hollande et la Belgique, ne peut satisfaire les populations du Sud, qui aspirent à la fondation d'un État belge indépendant.

2.2   Les causes de l'insurrection

L'insurrection belge naît d'un sentiment national, qui se cristallise contre la personne de Guillaume Ier. Malgré la volonté de développement économique dont fait preuve le roi, les Belges s’insurgent contre sa politique discriminatoire : prise en charge par les Belges d’une partie de la dette hollandaise, minoration de la langue française au profit du néerlandais, réduction de l'influence de l'Église dans l'enseignement (ce qui froisse les catholiques flamands). De surcroît, une opposition libérale se construit avec l'espoir de faire progresser la liberté de la presse, le droit de vote et, d'une façon générale, toutes les libertés.

En 1828, les catholiques flamands et les libéraux bourgeois créent une « Union « de l'opposition et réclament un régime parlementaire. Puis, deux ans plus tard, à l’annonce de la Révolution de juillet 1830 en France, la région s’enflamme.

3   LA CONQUÊTE DE L'INDÉPENDANCE

Le 25 août 1830, lors de la représentation de la Muette de Portici de Daniel Auber — au théâtre de la Monnaie — éclate une émeute à Bruxelles ; le rapprochement entre la situation belge et le sujet de la pièce (lutte des Napolitains contre l’Espagne) est évident et les Bruxellois écourtent la soirée en entonnant le couplet « Amour sacré de la patrie, rends-nous l'audace et la fierté «. Toute la ville s’enflamme alors.

Une commission de l'hôtel de ville, modérée, tente de limiter l'insurrection bruxelloise en proposant une séparation administrative d’avec le royaume des Pays-Bas. Alors que le débat traîne en longueur, l’insurrection se répand dans tout le pays et de nombreuses villes adoptent le drapeau tricolore brabançon (noir-jaune-rouge).

Le 23 septembre 1830, l'arrivée du prince Frédéric, à la tête de troupes marchant sur Bruxelles, attise le conflit. Bruxellois et Wallons dressent des barricades et, à l'issue de plusieurs jours de combats, parviennent à faire reculer les 12 000 Hollandais qui se sont implantés dans le parc de Bruxelles (27 septembre). Un gouvernement provisoire est formé et proclame l'indépendance de la Belgique le 4 octobre 1830.

4   UNE MONARCHIE LIBÉRALE QUI DOIT COMPTER AVEC LES GRANDS

Le nouvel État belge ne peut cependant se passer de la reconnaissance de ses voisins, lesquels décident d'intervenir : à partir du 4 novembre 1830, à Londres, une conférence révise les clauses du congrès de Vienne. Alors que la France est favorable à cette agonie de l'édifice de 1815, la Prusse et la Russie s’opposent à toute révision. Les Anglais, quant à eux, refusent une tutelle française de la Belgique mais souhaitent une solution négociée. Le 20 janvier 1830, les conférenciers reconnaissent l'indépendance belge ; en échange, le nouvel État doit renoncer à une partie de son territoire (Luxembourg, Flandre zélandaise et Limbourg hollandais) et prendre en charge une partie de la dette hollandaise.

Le Congrès national belge rejette à une écrasante majorité cette solution et, le 3 février 1831, se choisit un roi français, le duc de Nemours — fils de Louis-Philippe Ier. Adoptée le 7 février 1831, la nouvelle Constitution du pays est extrêmement libérale. La monarchie constitutionnelle accorde en effet au Parlement l'essentiel des pouvoirs (contrôle des ministres, vote des lois et du budget), impose un cens électoral modéré et accorde de nombreuses libertés, telles les libertés linguistique, de culte, de réunion et de la presse.

Toutefois, menacés dans leur intégrité territoriale, les Belges doivent finalement céder aux injonctions internationales et accepter un roi qui a l'aval des Anglais : Léopold de Saxe-Cobourg. Élu par le Congrès le 4 juin 1831, Léopold prête serment de fidélité à la Constitution le 21 juillet — cette date est, depuis, devenue le jour de la fête nationale belge.

La situation entre la Belgique et les Pays-Bas se stabilise après les interventions françaises qui limitent les offensives hollandaises en 1832. Puis, par le traité de Londres du 19 avril 1839, les Pays-Bas reconnaissent l’indépendance de la Belgique, laquelle doit céder Anvers et le Luxembourg.

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