Devoir de Philosophie

révolutionnaire, culte

Publié le 12/02/2013

Extrait du document

1   PRÉSENTATION

révolutionnaire, culte, hommages rendus sous forme de cérémonies cultuelles aux principes de la Révolution française, entre 1793 et 1794.

2   UNE DÉCHRISTIANISATION DE LA SOCIÉTÉ

En septembre 1792 commence la déchristianisation de la France. Les révolutionnaires, hostiles à toute religion révélée, veulent abolir le catholicisme et prennent diverses mesures en ce sens : décret permettant le mariage des prêtres, adoption du calendrier républicain (24 octobre 1793) élaboré par Fabre d’Églantine aux dépens du traditionnel calendrier grégorien — distinguant les jours par des fêtes de saints. Ainsi une nouvelle ère de l’histoire de France commence le 22 septembre 1792, premier jour de l’ère républicaine.

Par le décret du 6 novembre 1793, les communes sont autorisées à supprimer les institutions religieuses. Les révolutionnaires s’attaquent aux églises, aux cimetières, et même aux prêtres « jureurs « — ceux qui ont prêté serment à la Constitution civile du clergé de 1790. À Paris, les prêtres révolutionnaires se démettent de leurs charges, tout comme l’évêque de Paris, Gobel, qui refuse la pratique de tout autre culte que celui de la liberté et de l’égalité.

Cette déchristianisation engagée provoque une rupture entre les hébertistes (révolutionnaires extrémistes) et le reste de la Convention que domine Maximilien de Robespierre. La lutte entre les deux factions aboutit à la célébration du culte de la Raison par les hébertistes (novembre 1793), puis à celle du culte de l’Être suprême par les « robespierristes « (mai 1794).

3   L’INSTAURATION D’UNE RELIGION RÉVOLUTIONNAIRE
3.1   Le culte de la Raison

Le 20 brumaire an II (10 novembre 1793), sur l’initiative de l’hébertiste Chaumette est organisée une fête à Notre-Dame de Paris, rebaptisée « temple de la Raison «. Une femme vêtue d’une robe blanche, d’un manteau bleu et coiffée d’un bonnet rouge est installée au milieu de l’ancienne cathédrale pendant que des chœurs entonnent l’Hymne à la liberté (1792) de François Joseph Gossec.

Ce culte se développe aussi en province. Georges Danton et Maximilien de Robespierre, hostiles à l’athéisme, tentent en vain de maintenir le principe de la liberté des cultes. Au début de l’année 1794, le culte catholique n’est plus célébré publiquement dans aucune ville. Les Conventionnels, disciples de Jean-Jacques Rousseau, mènent la réaction à l’instigation de Robespierre, et les hébertistes sont arrêtés et condamnés à mort en mars 1794. Le culte de la Raison disparaît ; en réaction apparaît le culte de l’Être suprême.

3.2   Le culte de l’Être suprême

Institué par le décret du 18 floréal an II (7 mai 1794), le culte de l’Être suprême est adopté par la Convention montagnarde sur la demande de Robespierre. Ce dernier, rousseauiste, veut imposer une république qui repose sur la Vertu et affirmer l’existence de l’Être suprême et l’immortalité de l’âme : c’est dans ce sens qu’il fixe une liste de quarante fêtes. La religion révolutionnaire de Robespierre lie le culte déiste et l’idée nationale. La première fête de l’Être suprême, réglée par le peintre Jacques Louis David, est célébrée le 20 prairial an II (8 juin 1794) au Champ-de-Mars. Des chœurs entament des hymnes à l’Éternel, Robespierre met le feu à des mannequins représentant la Discorde, l’Égoïsme, le Fanatisme et l’Athéisme. Si cette fête semble marquer l’apothéose de Robespierre, elle ne réussit pas à créer l’unité voulue entre les révolutionnaires et précipite Robespierre vers sa chute. Le culte révolutionnaire prend fin en même temps que l’expérience « robespierriste «.

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Liens utiles