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Salazar, Une révolution dans la paix

Publié le 04/04/2013

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Dans Une révolution dans la paix (1937), Salazar brosse le profil d’un Portugal pacifique, indépendant, devant assumer la révolution de l’Estado novo (« nouvel État «), plutôt que d’accepter un incommode engagement sur l’échiquier diplomatique européen (deux ans plus tard, il choisit en effet la neutralité lorsque débute la Seconde Guerre mondiale). Sous couvert de cette autonomie portugaise et prenant in fine position vis-à-vis du concert des régimes franquiste, mussolinien et hitlérien, le dictateur tente ensuite de faire croire à un autoritarisme vital, mais mesuré, qui ne serait pas totalitaire.

Une révolution dans la paix de António de Oliveira Salazar

 

Le nationalisme de l’État nouveau n’est pas et ne pourra jamais être une doctrine d’isolement agressif — idéologique ou politique — car il s’incorpore, comme d’ailleurs toute notre histoire, dans l’œuvre de coopération amicale, avec les autres peuples. Nous le considérons aussi éloigné du libéralisme individualiste, né à l’étranger, et de l’internationalisme de gauche que d’autres systèmes théoriques et pratiques, nés aussi à l’étranger, par réaction contre eux. L’État nouveau n’a pas seulement entrepris de supprimer les anciens partis en même temps que l’individualisme et le parlementarisme ; il offre aussi une résistance invincible à des courants qui en dérivent par la force de la logique révolutionnaire ou qui d’une façon ou d’une autre représentent un excès d’ordre politique ou juridique dans la réaction que ces courants provoquèrent… […] Un des plus hauts objectifs du 28 mai et de l’évolution qui suivit dans la politique et dans le droit est le rétablissement de l’État national et autoritaire… […] Cependant, il faut éloigner de nous la tendance à la formation de ce qu’on pourrait appeler l’État qui subordonnerait tout sans exception à l’idée de nation ou de race par lui représentée, en morale, en droit, en politique et en économie, se présenterait comme un être omnipotent, principe et fin de lui-même, auquel devraient être assujetties toutes les manifestations individuelles ou collectives, et pourrait donner naissance à un absolutisme pire que celui auquel les régimes libéraux avaient succédé. Un État pareil serait essentiellement païen, incompatible par sa nature avec le génie de notre civilisation chrétienne […]

 

 

Source : Salazar (António de Oliveira), Une révolution dans la paix, Paris, Flammarion, 1937.

 

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