Sartre, Jean Paul : Je ne suis pas prisonnier de mon oeuvre (Podcast)

1973 - Je pense qu'on est toujours victime de ses oeuvres, en ce sens que j'appelle intérêt idéologique. Les oeuvres vous créent un intérêt; pas un intérêt d'argent, un intérêt d'idée, un intérêt de chose écrite. Après, quand vous parlez ou faîtes n'importe quoi, les gens vous disent: " vous avez écrit ça, vous devez faire ceci ou cela "... Je pense que j'ai derrière moi un lourd intérêt idéologique, on ne peut pas y échapper. Cependant, je pense que je ne suis pas tellement opprimé par ça puisque, justement, j'ai un peu changé, chaque fois. Je ne récuse aucune de mes oeuvres, mais, je n'entre jamais dans certaines.. Par exemple, " l'Être Et le Néant ", je ne le récuse pas, loin de là, je lui fais une place dans " la critique de la raison de la dialectique ", mais je ne le vois plus de la même façon qu'avant. De sorte que, comme chaque fois, je me suis détaché de la chose pour la voir sur un plan un peu plus large, je ne pense pas être victime de ce que j'ai fait. En tout cas je pense l'être moins que certains.

• Lien de téléchargement: http://www.devoir-de-philosophie.com/mp3/142007.mp3