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Semaine sanglante (La)

Publié le 26/06/2012

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                France, 1871

C'est le dimanche 21 mai 1871 que les troupes versaillaises entrèrent dans Paris, alors aux mains de la Commune, au Point-du-Jour, près de la porte de Saint-Cloud. Le même jour, les portes d'Auteuil, de Passy, de Sèvres, de Versailles furent prises par les versaillais, qui occupèrent les hauteurs de Chaillot et l'Étoile. Le 22 mai, des barricades s'élevèrent, mais les versaillais s'avancèrent, non sans combats meurtriers, jusqu'à la Concorde et à la gare Montparnasse ; leurs forces dans Paris s'élevaient alors à 130 000 hommes. Le mardi 23 mai, les versaillais enlèvent les Batignolles, la butte Montmartre, le faubourg Montmartre, l'Opéra. Au cours de la nuit, les combattants de la Commune doivent évacuer les Tuileries, et se replient sur l'Hôtel de Ville. Le 23 au soir éclatent les grands incendies qui détruiront les Tuileries, la Cour des comptes, le Conseil d'État, le palais de la Légion d'honneur, le ministère des Finances : certains sont dus aux combattants de la Commune, d'autres aux obus versaillais. Le mercredi 24 mai, la poudrière du Luxembourg saute les versaillais prennent le Palais-Royal, le Louvre, la Bourse, la Banque de France, et enlèvent les barricades de la rue Gay-Lussac, de la rue Royer-Collard, de la rue Soufflot ; vers quatre heures, la montagne Sainte-Geneviève tombe ; à sept heures du soir, des otages sont exécutés à la Roquette, sous la pression de la foule, pour répliquer aux fusillades des versaillais. Le jeudi 25 mai, la barricade du Château-d'Eau, où tombent Delescluze et Vermorel, est prise. Le vendredi 26, le faubourg Saint-Antoine est attaqué : il faut six heures pour enlever les barricades de la rue Crozatier, de la rue d'Aligre, de la rue de Charenton ; la place de la Bastille tombe ; les docks de la Villette brûlent ; la résistance se concentre vers Belleville ; des otages sont exécutés rue Haxo. Le samedi 27 mai, le faubourg du Temple, les Buttes-Chaumont, le Père-Lachaise sont attaqués ; les Buttes-Chaumont tombent à dix heures du soir ; au Père-Lachaise, on se bat à l'arme blanche au milieu des tombes, et les derniers défenseurs sont fusillés le long du Mur des Fédérés. Le dimanche 29, le dernier îlot de résistance, entre la rue de la Folie-Méricourt et le boulevard de Belleville, tombe. A quatorze heures, le dernier coup de feu est tiré par un fédéré isolé, qui tient seul, pendant un quart d'heure, la barricade située à l'angle de la rue Ramponneau et de la rue de Tourtille.

Au cours de la reconquête de Paris, l'armée avait eu 873 tués, 624 blessés, 183 disparus. Il est impossible de chiffrer avec exactitude les pertes des insurgés : les évaluations varient entre 17 000 et 35 000 morts, tués au combat ou fusillés sans jugement. Il y eut 38 578 arrestations. La justice militaire prononça 270 condamnation à mort, dont 26 furent exécutées ; 13 440 « communards « furent condamnés à des peines diverses : parmi eux, 7 050 furent déportés en Nouvelle-Calédonie. L'amnistie ne fut votée qu'en 1879.

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