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Sénat romain

Publié le 01/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Sénat romain, assemblée des hauts magistrats de la monarchie, de la République, puis de l’Empire romain. Bien que le pouvoir qu’il exerça se trouvât modifié tout au long de l’histoire, le Sénat resta une constante dans le système politique romain.

2   SOUS LA MONARCHIE ET LA RÉPUBLIQUE

Selon la légende, le Sénat romain fut mis en place par Romulus, le mythique fondateur de Rome. La première information certaine indique que, dès la période de la monarchie, il s’agissait d’un corps consultatif de trois cents patriciens et qu’à cette époque il jouissait d’un grand pouvoir. Lorsque le système monarchique prit fin en 510 av. J.-C., le Sénat devint le conseil consultatif des deux consuls. Placé sous l’autorité de ces derniers, il exerçait une influence considérable et ses avis suscitaient un grand respect. Le Sénat se réunissait dans la curie située sur le Forum, au cœur même de la ville. Son autorité religieuse était régulièrement confirmée par les augures qu’il faisait consulter à chacune de ses sessions. Dès le IIIe siècle av. J.-C., les armées romaines avaient gravé sur leurs insignes la devise SPQR, Senatus Populus Que Romanus, qui attestait sa fonction symbolique pour tout l’État romain. En même temps, les IVe et IIIe siècles av. J.-C. virent la prépondérance des sénateurs, contrariée par l’émergence de nouveaux pouvoirs, issus de la plèbe, les patres, de plus en plus constitués en une caste fermée, identifiée par la fortune et par un certain nombre de privilèges honorifiques comme le port de la toge laticlave à large bande de pourpre.

Par la suite, au cours des deux derniers siècles de la République romaine, la fonction du Sénat connut des modifications importantes. Durant toute cette période, la lutte politique, souvent dramatique, sévit entre les partisans d’un renforcement des pouvoirs des assemblées du peuple, les comices tributes et centuriates, qui choisissaient en particulier les magistrats et les tribuns de la plèbe, et les partisans d’un renforcement des pouvoirs du Sénat.

N’étant plus soumis à l’autorité des consuls à la fin du IIe siècle, le Sénat acquit des pouvoirs nouveaux à la fois en matière législative (procédure du senatusconsulte, proposition et vote de lois), et religieuse. En 81 av. J.-C., à la suite de réformes imposées par le dictateur Sylla qui lui était très favorable, il était devenu la source principale du pouvoir à Rome, se prononçant sur tous les aspects du gouvernement.

Cependant, cette influence n’était pas du goût des tribuns ni de certains généraux comme Jules César et Octave (futur Auguste). Ceux-ci marquèrent, à la fin de la République, une déférence polie pour le prestige du Sénat et lui ôtèrent une partie de ses attributions politiques.

3   SOUS L’EMPIRE

Le Sénat impérial était l’assemblée qui permettait d’accéder aux gouvernements des provinces, c’est-à-dire à la fortune et au pouvoir à l’échelon provincial. Ses fonctions furent redéfinies par Auguste qui en fit une cour de justice et l’instance de légitimation des pouvoirs impériaux, disposant d’un pouvoir consultatif auquel, jusqu’au IIe siècle, les empereurs firent appel avec un souci variable. Son prestige fut rehaussé : le cens sénatorial fut augmenté de 400 000 à 1 million de sesterces et le nombre des sénateurs fit l’objet de savantes manipulations tout au long de l’Empire.

Le recrutement des sénateurs connut de profonds bouleversements : alors qu’au Ier siècle av. J.-C., l’arrivée au Sénat de Cicéron, qui n’était pas natif de Rome, l’avait fait considérer avec mépris, dès le IIe siècle de l’Empire, les provinciaux (Espagnols comme Sénèque, Gaulois ou Orientaux) y furent majoritaires.

Défenseur de la tradition héritée de la République, le mos majorum, incarnant à la fois l’aristocratie romaine et une certaine idée de l’idéal républicain, le Sénat dura, comme certaines magistratures, bien au-delà de la fin de l’Empire romain d’Occident puisqu’il ne cessa d’exister qu’après le VIe siècle apr. J.-C.

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