Stendhal

Né dans la bourgeoisie aisée de Grenoble, Henri Beyle développa après la mort de sa mère (1790) une profonde aversion pour sa famille et son milieu. Éduqué chez son père royaliste par un abbé, il se déclara athée et républicain. En 1796, il entra à l'École centrale, où il se révélera un étudiant brillant en mathématiques, passionné de théâtre. Après avoir échoué à l'examen de l'École polytechnique, il travailla au ministère de la Guerre. En 1800, engagé dans l'armée de Napoléon, il découvrit émerveillé l'Italie et débuta la rédaction de son Journal. De retour à Paris, il mena une vie mondaine de dandy, fréquentant assidûment les théâtres et les salons littéraires, en compagnie de Mérimée. Nommé au service de l'Intendance, il parcourut l'Europe avec les troupes impériales, tirant d'une ville d'Allemagne son pseudonyme de Stendhal. Après la chute de l'empereur, il s'installa à Milan (1814-21), où il publia un premier essai. De retour à Paris en 1822, il renoua avec la vie mondaine et fit paraître sans succès trois romans : De l'amour, Armance  et le célèbre Le rouge et le noir  qui dressait un portrait sans fard de la société. Appauvri et déçu par l'accueil fade réservé à ses livres, il retourna vivre en Italie. Consul désœuvré, il écrivit La Chartreuse de Parme, des recueils de nouvelles et de récits autobiographiques. Victime d'une attaque d'apoplexie en 1841, il mourut l'année suivante à Paris, terrassé en pleine rue par une nouvelle crise. Sa gloire posthume sera immense.