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Tekrour, royaume du

Publié le 13/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Tekrour, royaume du, ancien royaume africain qui s’est épanoui, entre les ixe et xiiie siècles, sur la rive gauche du fleuve Sénégal — dans la région connue aujourd’hui sous le nom de Fouta-Toro —, avant de tomber sous une domination relative d’empires voisins. Le royaume a donné son nom aux Toucouleur, des Peul agriculteurs qui se sont sédentarisés le long de la vallée du Niger jusqu’à Gao.

2   DE LA SOUVERAINETÉ À LA VASSALITÉ

L’origine du royaume du Tekrour est mal connue des historiens et tient essentiellement de la tradition orale locale et des mentions des chroniqueurs arabes. Pour certains, le royaume — dont le nom sert à désigner au Moyen Âge le Soudan occidental — est né vers le ixe siècle lorsque les Peul Dia Ogo venus du nord se sont installés sur la rive gauche du fleuve Sénégal ; après 130 ans de règne, ils ont été chassés par les Soninké venus de l’ouest. Pour d’autres, les premiers habitants du royaume sont les Soninké.

Vers l’an mil, les Manna (issus d’une famille soninké du sud-est) s’installent dans le royaume. Selon le chroniqueur arabe al-Bakri, le premier souverain du Tekrour à se convertir à l’islam, à la veille de la grande campagne d’islamisation des Almoravides (vers 1030), est le chef War Dyabi.

À la fin du xiiie siècle, le royaume du Tekrour tombe sous l’influence de l’empire du Mali mais une forte tradition orale (dans la culture comme dans la législation) permet le maintien au pouvoir du clan des Manna. Ces derniers sont néanmoins détrônées au début du xive siècle par les Tondyon, d’origine sérère et mandingue, qui administrent le royaume jusqu’en 1400 environ.

Au xve siècle, parallèlement à la montée en puissance de l’Empire songhaï voisin (xve-xvie siècle), une quatrième « dynastie « regroupe plusieurs familles peul, dont celle des Toro, originaires de la région. À la fin du xve siècle, un État peul, connu sous le nom de Fouta-Toro, se structure au détriment de l’empire du Mali ; il est dirigé par Koli Tengela, un personnage emblématique et légendaire que les traditions donnent pour un descendant de Soundiata Keita.

3   UN ROYAUME IMPRÉGNÉ DE RELIGIOSITÉ

Face à l’émergence au sud-ouest du royaume du Dyolof au xve siècle puis de celui de Cayor au siècle suivant, le Tekrour conserve la réputation de sainteté et d’érudition de ses « lettrés « (les chefs religieux), les Torodé, et surtout son identité régionale et clanique : la société reste structurée en nobles, hommes libres, artisans et captifs de guerre — avec une forte tendance théocratique — malgré le désenclavement du royaume grâce à la construction de la route transsaharienne du Sahara occidental puis les contacts, au xviie siècle, avec les Français installés à l’embouchure du fleuve (Saint-Louis-du-Sénégal).

Lorsque le royaume du Tekrour devient le Fouta-Toro, des réformes religieuses ont pour origine des Toucouleur appartenant au clan des Torobé ; dans le Soudan central (sud-ouest du Tchad), Ousman dan Fodio lance une guerre sainte contre le paganisme des Haoussa qui, depuis, forment avec les Peul du nord du Nigeria (les Fulani) une force religieuse et politique dominante. Quant au Soudan occidental (vallées du Sénégal et du Niger), les soulèvements politiques et religieux du milieu du xixe siècle ont pour origine les campagnes réformatrices d’el-Hadj Omar.

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