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Temple, ordre du

Publié le 07/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Temple, ordre du, ordre de moines combattants, fondé en 1119 à Jérusalem et dissous en 1311 par Philippe IV le Bel.

L’ordre du Temple est créé par quelques chevaliers (dont Hugues de Payns) croisés en Terre sainte (Palestine). Le roi de Jérusalem, Baudoin II, les installe près de l’église du Temple après qu’ils ont fait vœu de chasteté, de pauvreté et d’obéissance. Avec l’appui de saint Bernard de Clairvaux, la règle est bientôt approuvée et publiée par le concile de Troyes (1128). Du fait de l’alliance prônée entre idéal chevaleresque et idéal monastique, le succès du Temple est rapide ; de nombreuses donations — dont le legs, volonté inappliquée, d’une partie du royaume d’Aragon par le roi Alphonse le Batailleur — viennent remplir ses caisses et lui permettent une politique systématique d’acquisition de terres et de défrichements.

2   ORGANISATION DE L’ORDRE

La règle cistercienne des Templiers est très stricte. Les punitions imposent des jeûnes sévères pour des délits concernant toute entorse aux trois règles fondamentales de l’ordre. Le trousseau, réduit, marque la hiérarchie de l’ordre : si tous les manteaux sont frappés de la croix rouge — symbole de l’ordre depuis 1149 —, les manteaux des chevaliers sont blancs, tandis que ceux des sergents, des chapelains et des écuyers sont noirs.

Au sommet de l’ordre se trouve le maître, dont l’autorité est limitée par un chapitre composé des dignitaires de l’ordre : le sénéchal, le maréchal, le commandeur de la terre et du royaume de Jérusalem, le drapier, les commandeurs des autres provinces (dont la cité de Jérusalem, Antioche et Tripoli sont les trois principales). Les commandeurs des maisons, les chevaliers, les sergents, le commandeur du port d’Acre viennent ensuite dans l’ordre hiérarchique, puis les casaliers chargés des fermes, les turcoples (troupes auxiliaires), les chapelains et les frères de métiers.

3   UN RAYONNEMENT SUR TOUTE LA MÉDITERRANÉE

Cette hiérarchie suggère une réelle étendue des possessions de l’ordre : en 1257, elles s’élèvent à 3 468 châteaux, forteresses et maisons dépendantes, réparties dans dix-neuf provinces et sous-provinces. La maison de Jérusalem comprend deux couvents avec 350 chevaliers et 1 200 sergents. Les pays de combat sont ceux de la Reconquête : Palestine, péninsule Ibérique, Hongrie ; les activités militaires sont bien réelles : sur quatorze maîtres, cinq périssent au combat. Ces activités militaires sont largement financées par les revenus des pays de rapport : ces provinces, divisées et subdivisées en régions, bailliages et maisons, se trouvent dans toute l’Europe catholique. Le bailliage d’Arles comprend ainsi les commanderies avec juridiction d’Aix, Col de Cabres, Richerenches, Arles ; huit commanderies sans juridiction (dont Nice ou Avignon) ; vingt-trois commanderies dépendantes ; une vingtaine de maisons du Temple et une centaine de biens fonciers divers. Cette richesse, inégalée dans tout l’Occident chrétien, permet au Temple de subventionner largement les papes et les rois pour les entreprises de la croisade.

4   DU REPLI À LA DISSOLUTION

Les statuts de l’ordre du Temple sont réformés à cinq reprises ; Boniface VIII souhaite, au début du XIVe siècle, unir le Temple et les Hospitaliers (autre ordre combattant), mais Jacques de Molay, alors maître, refuse cette proposition. Or, à cette période, les données de la croisade ont profondément changé : l’Empire latin d’Orient, avec la chute de Saint-Jean-d’Acre en 1291, a cessé d’exister et les Templiers survivants se replient en France — d’où le roi, Philippe IV le Bel, s’est vu refoulé à l’entrée de l’ordre.

Malgré le passé glorieux de l’ordre (Damiette, Alep, Las Navas de Tolosa), Philippe le Bel, en manque de numéraire, fait emprisonner les Templiers, les fait torturer par l’Inquisition après avoir fait main basse sur leurs richesses et leurs livres de comptes ; les aveux de 137 templiers — qui reconnaissent tout ce que l’on veut pourvu que l’on cesse de les torturer — justifient la suppression de l’ordre au concile de Vienne en 1312 devant le pape Clément V, alors que les rois et princes d’Angleterre, d’Espagne, d’Écosse, d’Allemagne, entre autres, ont reconnu l’innocence du Temple. Le maître Jacques de Molay est brûlé en 1314. Les biens du Temple reviennent aux Hospitaliers ou aux ordres successeurs qui sont créés en Espagne : l’ordre de Notre-Dame-de-Montesa dans la région de Valence et l’ordre du Christ au Portugal.

Entré dans l’imaginaire collectif à cause de l’extraordinaire opération de propagande menée par Philippe le Bel et inlassablement reprise ensuite sous forme de légendes, l’ordre du Temple est, sans doute, l’une des créations les plus représentatives de l’époque des croisades.

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