Toulon, sabordage de la flotte de

Toulon, sabordage de la flotte de, sabordage d’une soixantaine de navires de la marine française mouillés dans la rade de Toulon, le 27 novembre 1942, afin d’empêcher l’armée allemande de s’en emparer.

Le débarquement d’Afrique du Nord anglo-américain, le 8 novembre 1942, modifie sensiblement la situation militaire en Méditerranée. La présence des Alliés à moins de 2 000 kilomètres des côtes françaises et le ralliement d’une partie de l’armée française d’Afrique du Nord amènent les Allemands à envahir la zone libre le 11 novembre. Rompant ainsi la convention d’armistice signée en 1940, l’état-major de la Wehrmacht espère, en occupant le littoral français, prévenir un éventuel débarquement allié. Très vite, la flotte française basée à Toulon devient l’objet des convoitises des deux camps.

À Alger, ayant rejoint les Alliés, l’amiral Darlan, chef de la flotte française, donne l’ordre aux navires mouillés à Toulon de rejoindre Alger, suscitant l’inquiétude des Allemands. Un accord est cependant conclu entre l’amiral Laborde, le nouveau commandant de la flotte de haute mer, et la Wehrmacht : la rade de Toulon ne sera pas occupée ; en contrepartie la marine française s’engage à défendre les côtes contre une possible invasion alliée.

Les Allemands, préférant s’assurer le contrôle des navires français, lancent le 27 novembre l’opération « Lila «. Soutenues par des bombardiers et des stukas, la division SS « Das Reich « et une division de panzers font route vers l’arsenal pour neutraliser la marine et prévenir toute fuite vers l’Afrique du Nord. L’amiral Laborde donne alors, à 5 h 30, l’ordre à la flotte française de se saborder. Trois cuirassés, quatorze torpilleurs, sept croiseurs, quinze contre-torpilleurs, quatre avisos, douze sous-marins, un transport d’avions et une trentaine de petites unités coulent ainsi en quelques heures. Seuls trois sous-marins, le Casabianca, le Glorieux et le Marsouin, parviennent à prendre le large et à gagner l’Afrique du Nord.

Après l’invasion de la zone libre, le gouvernement de Vichy a perdu avec le sabordage de la flotte de Toulon son dernier atout face aux Allemands.