ultras (histoire)
Publié le 12/02/2013
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ultras (histoire), partisans d'un retour intégral à la monarchie absolue de la France pendant la Restauration. Les ultras furent ceux qui affirmaient n'avoir « rien appris et rien oublié « pendant la Révolution française et le premier Empire. Ces tenants de l'ordre ancien, pour la plupart revenus d'émigration avec Louis XVIII, le nouveau roi, considérèrent la Charte de 1814 comme une concession redoutable à l'esprit révolutionnaire ; les élections d'Août 1815 portèrent à la Chambre nouvellement créée une majorité de ces monarchistes ultramontains. Les ultras étaient liés à un groupe de pression, les chevaliers de la foi, qui avait joué un rôle important dans les milieux liés à l'émigration.
Louis XVIII choisit alors le duc de Richelieu pour gouverner à la place de Talleyrand et Fouché, trop compromis dans les périodes précédentes. Outre Richelieu, l'aile politique des ultras était représentée par Charles d'Artois, frère de Louis XVIII : leur influence était donc considérable. Les lois contre les complices des Cent Jours, adoptées à l'été et à l'automne 1815, traduisaient cette réorientation politique. Decazes, qui succédait à Fouché à la tête de la police, sut cependant tempérer les ardeurs de la seconde Terreur blanche vis-à-vis de la justice et de l'administration. Louis XVIII fut amené à dissoudre la « Chambre introuvable « le 5 septembre 1816 sur le conseil de Decazes lui-même ; dès lors, les ultras entrèrent dans l'opposition.
Ils disposaient de moyens importants non seulement par leur représentation — qui s'affaiblit rapidement au cours des élections partielles — mais surtout par le relais des congrégations religieuses et par une presse que dominait le talent de Chateaubriand. Le Conservateur, principal et irrégulier périodique ultra, faisait aussi appel à Bonald, Lamennais, Villèle ; le Drapeau blanc était le second organe de cette mouvance ultra.
Les ultras connurent, avec l'accession de Charles d'Artois au trône en 1824, une seconde période faste ; mais leur audience rendait très limitée leur représentation à la Chambre et la presse constitutionnelle, puis réformiste, avait acquis une influence bien supérieure à la leur. Le mouvement ultra fut englouti par les Trois Glorieuses (voir Révolution de juillet 1830) ; il laissait dans le paysage politique français, avec les rêves du comte de Chambord, la très concrète question religieuse ouverte entre l'ultramontanisme et le gallicanisme. Les débuts du second Empire et la période de l'Ordre moral seraient les derniers feux de la pensée ultra.
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