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Un crotale en position de défense replie l'avant de son corps tout en se soulevant, mais le bruiteur est bien dégagé au sommet des anneaux, prêt à vibrer

Publié le 17/01/2022

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Chez les serpents, dans l'ordre des moyens de protection et de défense, il convient de retenir les moyens de protection passifs, l'homochromie et l'homotypie et les moyens dits actifs qui sont assez nombreux. Nous ne retiendrons, ici, parmi les réactions audibles que le seul bruiteur. La présence de cette sonnette, placée à l'extrémité de la queue, caractérise les genres Crotalus et Sistrurus d'Amérique. Ce bruiteur, formé d'un certain nombre de segments cornés qui sont emboîtés les uns dans les autres, et dont le nombre varie avec l'âge et le sexe, fait encore objet de culte indien. Le jeune serpent à sonnette n'a pas de bruiteur à la naissance; c'est lors de la première mue, après un certain nombre de jours, qu'il est doté d'un premier segment. Un segment s'ajoute à chaque mue, aussi si l'on compte six mues annuelles (d'autres spécialistes disent trois), le bruiteur devient de toute manière assez vite conséquent. En général, il est possible de rencontrer des adultes avec 7 ou 8 segments, en nature du moins, car un nombre supérieur est souvent brisé; une douzaine est un bon nombre, sauf en captivité où c'est davantage. Chaque segment est constitué de trois lobes qui s'ajustent avec ceux du segment suivant en un système qui permet un tout articulé; chaque segment est libre tout en étant bien maintenu. Le bruiteur n'est pas rejeté avec la mue, car il y a un moyen clé qui se forme à l'intérieur, c'est une nouvelle écaille caudale terminale, plus forte en diamètre, qui maintiendra celle qui l'a précédée; d'où ce bruiteur en forme de coiffes successives. Rappelons qu'il est bon de dire «à sonnette» au singulier; on n'a pas été attacher une série de grelots au bout de la queue du serpent. C'est d'ailleurs un son qui est donné et cela en signe d'avertissement. Ce son a été comparé au souffle d'un petit jet de vapeur. Ce n'est pas un cliquetis, c'est une sorte de sifflement assez pénétrant. On a dit que, par le passé, ce bruiteur servait surtout de sauvegarde pour le serpent lui-même; cela lui évitait d'être écrasé par les bovidés beaucoup plus nombreux qu'aujourd'hui et surtout évoluant en toute liberté. De toute manière, l'usage du bruiteur est fort controversé. D'autre part, ces reptiles sont virtuellement sourds, l'entente entre eux serait, par le moyen du bruiteur, assez problématique. Le moyen d'alarme indique donc davantage un «ne m'écrasez pas» que tout autre chose. Il arrive qu'un serpent de ce genre frappe et ne siffle qu'ensuite. La portée du son est de 20 m pour les Crotalus et de 3 m pour les Sistrurus. La qualité du son dépend également de la température ambiante et de l'endroit que le serpent vient de quitter, qui était humide.., puis il y a aussi l'excitation et la longueur du bruiteur. Ajoutons que l'extrémité de la queue contient le «trembleur», organe osseux dont l'extrémité antérieure s'articule avec la dernière vertèbre normale ainsi qu'avec les muscles qui feront vibrer le bruiteur.

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