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Vergniaud, Pierre Victurnien

Publié le 18/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Vergniaud, Pierre Victurnien (1753-1793), révolutionnaire et homme politique français.

Excellent représentant des contradictions politique de la Gironde — qui ont causé la perte de celle-ci —, le patriote Pierre Vergniaud est passé à la postérité comme étant l’un des plus talentueux orateurs dans l’histoire parlementaire.

2   L’« AIGLE DE LA GIRONDE «

Fils d'un marchand aisé de Limoges, Pierre Victurnien Vergniaud abandonne par manque de vocation sa première formation (religieuse) pour suivre des études de droit. En 1782, il s'établit comme avocat au parlement de Bordeaux. Lecteur de Locke, Montesquieu et Rousseau, il accueille favorablement la Révolution et entre dans l’armée patriote bordelaise dès juillet 1789. L’année suivante, il fonde avec Jean-François Ducos (1765-1793) l’antenne bordelaise du club des Jacobins.

Élu député à l’Assemblée législative en même temps que son ami Ducos, Pierre Vergniaud intègre le club des Jacobins de la capitale au cours de l’automne 1791. Il adapte la tradition des salons philosophiques en ouvrant ses appartements place Vendôme aux proches de Brissot de Warville, avec lequel il se lie. Orateur d’exception, le jeune « brissotin « se révèle à l’Assemblée dès le 25 octobre par un brillant discours contre l’émigration. Son art de l’éloquence — qui fait de lui l’un des plus grands orateurs de l’histoire parlementaire — lui vaut bientôt le surnom d’« aigle de la Gironde « et participe de l’appellation de « Girondins « pour désigner ses partisans. En janvier 1792, Pierre Vergniaud se prononce pour la guerre contre les monarchies européennes : « Citoyens, hommes libres, défendez votre liberté, assurez l’espoir de celle du genre humain ou bien vous ne mériterez pas même sa pitié dans vos malheurs. « Bien qu’il contribue à la formation du gouvernement girondin (constitué le 15 mars 1792), il n’y participe pas, préférant travailler à sa députation au sein de l’Assemblée. Ardent patriote, il prend position contre les prêtres réfractaires à la Constitution civile du clergé, se dresse contre le roi Louis XVI après sa tentative de fuite et son arrestation à Varennes (discours du 3 juillet 1792) et contre le marquis de La Fayette, provoquant la déclaration de « la patrie en danger «, le 11 juillet 1792. Puis curieusement, il se rapproche du roi lorsqu’il pressent une radicalisation possible de la Révolution.

3   UN REPRÉSENTANT DES CONTRADICTIONS GIRONDINES

Partisan de la monarchie constitutionnelle, Pierre Vergniaud conseille en secret le roi sur la marche à suivre pour éviter une révolution plus populaire. Lors de la journée insurrectionnelle du 10 août, c’est Vergniaud, en temps que président de la Législative, qui accueille le roi et sa famille venus se réfugier à l’Assemblée. Il ne peut toutefois se soustraire à la suspension de Louis XVI. Réélu à la Convention en septembre 1792, celui qui défendait quelques semaines plus tôt la monarchie constitutionnelle pousse à la proclamation de la République aux côtés de Jean-François Ducos et de Camille Desmoulins — sans doute afin de devancer et canaliser les élans radicaux de la rue. C’est en ce sens qu’il se dresse ensuite contre la Commune de Paris, trop engagée dans le mouvement sans-culottiste. En janvier 1793, Pierre Vergniaud vote la mort du roi sans sursis après avoir suggéré, en tant que président de la Convention, un appel au peuple pour le jugement. Opposé à la création du Tribunal révolutionnaire, il vote cependant pour la création du Comité de salut public dont il devient membre le 26 mars.

Troisième de liste lors de la mise en accusation des Girondins (2 juin), Pierre Vergniaud refuse de fuir et s’oppose au soulèvement des provinces à l’appel des chefs girondins (voir insurrections fédéralistes). Il est condamné à mort par le Tribunal révolutionnaire, en même temps que les principaux chefs girondins, et finit sur l’échafaud le 31 octobre 1793.

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