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Vous avez entendu l'une de vos amies affirmer que le secret du bonheur, c'est d'être riche, et développer ses rêves de luxe et de plaisirs coûteux en déplorant l'obligation où elle se trouve de se préparer à travailler pour vivre. Vous lui donnez votre avis.

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

Partons de l'analyse de l'idée du bonheur. Il y a évidemment mille manières d'être heureux. Mais elles se ramènent toutes à la possession de ce qu'on désire. en résulte qu'il vaut mieux désirer des biens : 1° qui sont plus faciles à obtenir ; 2° qui, line fois obtenus, ne vous conduisent pas très vite à la satiété, au désir d'acquérir autre chose. Cette simple analyse nous fournit tous les éléments de notre discussion. Désirer le luxe et les plaisirs coûteux quand on est pauvre ou relativement pauvre, c'est se proposer un bonheur très probablement inaccessible ou qu'on ne pourra atteindre qu'en sacrifiant d'autres conditions encore plus nécessaires au bonheur, par exemple en épousant un homme riche et que Fon n'aime pas. Même si l'on n'est pas pauvre ou si Fon a la chance de devenir relativement riche, on sera très vite rassasié de ce qui nous a semblé d'abord la condition suffisante du bonheur : si Fon a une petite automobile on désirera une automobile coûteuse; si l'on fait un voyage dans des conditions modestes on regrettera de ne pas connaître la vie des hôtels de luxe. Au contraire si l'on met son bonheur dans une vie assez proche de celle dans laquelle on est né : l'aisance, une famille unie, des enfants, une petite maison à soi, un intérieur ordonné et selon son goût, les chances moyennes de la vie nous permettent de l'atteindre — à plus forte raison si l'on met ce bonheur dans des choses qui ne dépendent que de nous : une tâche utile à remplir, tâche professionnelle ou tâche de mère de famille, la vie intérieure avec la lecture, la musique, la promenade, des fleurs, ou des vertus telles que la bienfaisance, l'entr'aide sociale. Par surcroît les biens modestes que nous aurons acquis lentement, par le travail, ne nous lasseront pas; les joies de la vie intérieure, du travail utile, à plus forte raison de la vertu sont de celles qui ne nous donnent jamais de satiété.

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