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Voyage au bout de la nuit, de Louis -Ferdinand Céline. Comment Céline évoque t-il la supériorité de l'européen et la relation qu'il entretient avec les Africains ?

Publié le 22/02/2012

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Ce passage se déroule dans une petite boutique où la majorité des clients sont des indigènes et le tenancier est un européen. On peut remarquer que la supériorité du tenancier est marquée par la ponctuation : les phrases exclamatives et interrogatives destinées aux africains sont très agressives. Les indigènes sont dans le flou, ils sont troublés par le comportement du patron. Ce texte est écrit en langage parlé et même en argot, le niveau de langue employé est très familier, il s'adresse au père de famille qui ne parle même pas ainsi que tous les autres africains. Ils assument se qu'on leur donne et ne montrent pas leur opinion. Le texte est marqué par des répétitions avec le mot « autorité » dit 3 fois qui montre que le dirigeant de la boutique donne des ordres à l‘homme et donc qu‘il est supérieur à lui, en effet l‘emploie de point d‘exclamation rend les phrases impératives : « Viens bougnoule ! Viens voir ici ! », « Va t-en ! ». On voit bien que la communication est impossible car soit les européens dominent les africains ou soit ils sont hypocrites, cela provoque le lecteur. Le «corocoro» donne une image pitoyable de l'humanité. Ce texte a une porté satirique, mais Céline ne critique pas que les africains, l'emploi du mot tenancier pour le dirigeant du magasin est très péjoratif. C'est en fait une critique violente du colonialisme, des européens ignobles et abrutis. Comment Céline arrive t-il à écrire une scène comique qui provoque en même temps l'indignation et la compassion du lecteur ? Céline a écrit un texte en supprimant la frontière entre l'écrit et l'oral. Cette autre forme recrée l'intensité de l'émotion à travers l'énergie et le dynamisme du langage parlé, ce qui permet de mieux faire passer la présence familière de la voix du narrateur. C'est un monde de comédie satirique totalement illusoire. Il attaque par le rire les européens. Les personnages fuient la vision réelle et insupportable de la vie. Céline a écrit une scène qui évoque le rire et en même temps la pitié car il fait des personnages une caricature du noir inculte à la valeur de l'argent et compatissant et le colonisateur blanc, bête et cruel, il les rend ridicule. Les répétitions, le flux incessant des mots agressifs bouleversent la forme traditionnelle du récit.

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