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Wolfowitz, Paul

Publié le 10/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Wolfowitz, Paul (1943- ), homme d’État américain, président de la Banque mondiale (2005-2007).

2 UN PILIER DU PENTAGONE

Né à Brooklyn (New York), Paul Wolfowitz est issue d’une famille juive d’origine polonaise. Son père enseigne les mathématiques, et Paul Wolfowitz étudie à son tour cette discipline à la Cornell University avant de s’orienter vers les sciences politiques et l’économie. Titulaire d’un doctorat en sciences politiques de l’université de Chicago, il enseigne à Yale au début des années 1970, puis à l’université Johns Hopkins en 1981.

Parallèlement à sa carrière universitaire, il travaille de 1973 à 1977 à l’Agence pour le contrôle des armements et le désarmement, où il se spécialise dans la non-prolifération et dans les négociations sur la limitation des armes stratégiques (SALT) entre Américains et Soviétiques. C’est en 1977, en pleine guerre froide, qu’il fait réellement son entrée au Pentagone en tant que délégué du secrétaire adjoint à la Défense chargé des programmes régionaux. En 1980, il travaille à la redéfinition du dispositif naval américain en Méditerranée, qui aboutit à la création du CentCom (Commandement central), aujourd’hui pièce cruciale du dispositif militaire américain au Moyen-Orient. En 1981-1982, il dirige le service politique du département d’État. Il y exerce pour la première fois une influence certaine sur la stratégie politique américaine. Nommé par la suite secrétaire d’État adjoint aux affaires du Pacifique et de l’Est asiatique, il contribue à la conservation de relations diplomatiques avec la Chine et à la préservation d’une alliance stratégique avec le Japon dans la prévision de l’après-guerre froide.

En 1986, il est nommé ambassadeur des États-Unis en Indonésie par le président Ronald Reagan. De retour à Washington, en 1989, il occupe sous la présidence de George Bush le poste de sous-secrétaire d’État à la Défense et organise le financement de la guerre du Golfe par les alliés des États-Unis. Après l’élection de Bill Clinton, il quitte temporairement l’administration en 1994 et est nommé recteur de la prestigieuse School for Advanced International Studies de l’université Johns Hopkins. En février 2001, George W. Bush fait de lui son secrétaire adjoint à la Défense, sous la direction de Donald Rumsfeld. Intellectuel brillant et expert militaire, démocrate devenu républicain, il aura participé en trente ans à presque tous les cabinets civils du Pentagone.

3 UN THÉORICIEN NÉO-CONSERVATEUR

Spécialiste de la prospective, habitué aux rôles de premier plan, Paul Wolfowitz se consacre dès les années 1980 à définir les objectifs immédiats et futurs des États-Unis, notamment dans le Golfe. La fin de la guerre froide et la disparition de « l’ennemi « soviétique lui donnent l’occasion d’influer sur l’avenir politique des États-Unis en participant à la redéfinition de la politique militaire et de sécurité américaine. Sous le gouvernement de George W. Bush, la position particulière de Paul Wolfowitz dans l’espace public américain, aux frontières des champs politique et universitaire, lui permet d’être à la fois l’un des théoriciens majeurs du gouvernement et d’occuper des fonctions exécutives au sein du département de la Défense. Appartenant au camp des néo-conservateurs très présents dans l’équipe de George W. Bush, il insiste sur la permanence du danger et considère que la priorité doit être une politique étrangère de fermeté soutenue par un outil militaire puissant. L’attaque terroriste du 11 septembre 2001 et la guerre contre le terrorisme menée par Washington sont l’occasion de voir ses théories mises en œuvre. Inlassable défenseur d’une guerre préventive pour renverser le dictateur Saddam Hussein, il est considéré comme le véritable stratège de l’intervention américaine en Irak au printemps 2003.

En 2005, sous le second mandat de George W. Bush, Paul Wolfowitz est nommé président de la Banque mondiale ; sa nomination à ce poste est interprétée comme le signe du regain d’intérêt de Washington pour les questions de développement. Il est contraint de démissionner en 2007 à la suite de son implication dans une affaire de conflit d’intérêts.

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