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LA Communication SANS FRONTIÈRES

Publié le 15/01/2019

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LA

Communication

 

SANS FRONTIÈRES

Depuis une vingtaine d'années, les médias traditionnels annoncent à intervalles réguliers la diffusion de « nouvelles technologies de la communication » ou de « nouveaux médias ». Le câble, à l'honneur dans les années soixante-dix et quatre-vingt, est aujourd’hui supplanté par les projets d'« autoroutes de l’information », ou « inforoutes », mais la presse se montre aussi attentive au développement du « multimédia » ou du « virtuel ». Ces trois termes se recoupent partiellement. Ensemble, ils désignent une transformation dont nul ne peut définir encore les contours précis : la possibilité d’accéder, par des produits édités (off line) ou par raccordement à des réseaux (on line), à de nouveaux (et d'anciens) types de services, disponibles sur un écran (de télévision ou de micro-ordinateur - ou sur toute autre machine encore à inventer).

 

Les « AUTOROUTES DE L’INFORMATION »

 

À supposer qu’elles se développent comme certains le prévoient, les « autoroutes de l’information » seront des réseaux de télécommunications à haut débit, capables d’apporter dans chaque foyer

 

des centaines de canaux offrant, outre des émissions de télévision classiques, toutes sortes de programmes interactifs, des bases de données visuelles et écrites, des services (téléachat, banque, etc.). Elles sont nées d'une convergence entre télécommunications, télévision et informatique, concevable grâce à la numérisation d’un nombre croissant d’informations. En effet, ce procédé de codage est à la source de la plupart des innovations en cours. Numérisés, les images, les sons et les informations écrites ne correspondent plus à des modulations d’un signal dit « analogique », mais à un codage rigoureux, exprimé dans un langage binaire (1 ou 0), ce qui facilite à la fois leur conservation, leur traitement et leur transport. La numérisation permet, en particulier, de démultiplier les capacités de transport (compression numérique). Cette technique, utilisée en informatique, a pénétré progressivement la télévision (production numérique, puis réception d’un signal analogique numérisé ensuite) et les télécommunications. À terme, la numérisation des données visuelles et audio autorisera le transport des différents types d’informations sur un réseau unique à haute capacité.

 

Cependant, les « autoroutes de l’information » ne sont encore qu'un projet, qui a bénéficié d’un formidable effet d’annonce. En 1993, le vice-président américain Al Gore déclare que son pays doit se lancer dans cette course. Se dessine alors l’image d’un citoyen qui. dans ses différentes activités, n’aurait plus besoin de sortir de chez lui. Un scénario d’anticipation déjà évoqué, dès le début des années quatre-vingt, à propos de la télévision par câble et, en France, au moment du lancement du «plan câble» (octobre 1982) par la Direction générale des télécommunications.

 

Les pouvoirs publics parlent beaucoup des innovations, mais ils ne maîtrisent pas leur développement. Néanmoins, depuis de longues années, une série de mesures juridiques, d’avancées technologiques et de rapprochements économiques prépare la mise en place de ces nouveaux réseaux. La déréglementation a commencé aux États-Unis. Nées en 1982 de l’éclatement du géant American Téléphonés and Telegraphs (ATT), les sociétés régionales de téléphone américaines (les « Baby Bells ») sont, aujourd’hui, pour les compagnies européennes, des alliées essentielles. En juin 1992, la Fédéral Commission of Télécommunications (FCT), l’instance de régulation américaine, les a autorisées à investir dans la télévision par câble. Cette décision a aussitôt entraîné des mouvements de capitaux, dont le plus spectaculaire fut la fusion, en octobre 1993, de TCI (premier opérateur mondial de télévision par câble) avec Bell Atlantic. Autre

« >, US West a massivement investi dans les réseaux câblés britanniques, effectuant un premier pas avant de se lancer sur Je mar­ ché américain.

En Europe, un plan de libéralisation du téléphone doit entrer en vigueur à partir de 1998.

Confrontés à la perspective de la concurrence, les grands monopoles se préoccupent d'offrir de nouveaux services et organisent des rapprochements -ainsi France Telecom et Je géant des P1T allemandes, la Bundespost, premier constructeur des réseaux câblés allemands.

Ces nouvelles sociétés de télécommunications et de télévision se lancent prudemment dans les premières expérimentations concernant les «autoroutes de l'infor­ mation>>.

Techniquement, cela suppose J'existence de serveurs (des ordinateurs hyperpuissants capables de gérer, à la demande, des cen­ taines de services), d'un décodeur individuel raccordé au téléviseur, et, enfin, d'un réseau.

L'élaboration du réseau est l'opération la moins difficile à réaliser : il faut accroître les capacités de transport, l'idéal étant d'utiliser au maximum la fibre optique par rapport au câble coaxial traditionnel des premières générations de réseaux câblés.

Bell Atlantic expérimente actuellement une technologie (dite ADSL, pour Asymmetrical Digital Subscriber Line), qui permet de transporter les signaux sur des lignes téléphoniques classiques, à condition, c�pendant, d'améliorer les performances du serveur et du décodeur.

A la fin de l'année 1994, le mensuel spécialisé Screen Digest recensait quatre-vingt -gix expériences en cours ou sur le point de démarrer, la majorité aux Etats-Unis, une minorité en Europe.

En décembre 1994, Time Warner, premier groupe mondial de communi­ cation, a engagé les premiers essais ...

avec cinq foyers raccordés, tant le coût initial est élevé.

En Europe, le coup d'envoi a été donné par Deutsche Telekom, à la fin de 1994, à Berlin.

Pour la fin 1995, on annonce 314 000 foyers concernés en Europe et 550 000 aux États­ Unis.

INTERNET: PRÉFIGURATION OU MIRAGE? Internet, le plus grand réseau international d'ordinateurs à l'heure actuelle, a bénéficié d'une promotion médiatique en France en 1994, sans rapport avec l'importance réelle du phénomène.

Son histoire commence dans les années soixante aux États-Unis, avec la mise en place de réseaux pour les militaires puis, dans les années soixante-dix, pour les chercheurs (soixante universités européennes et américaines sont interconnectées par la National Science Founda­ tioo).

Aujourd'hui, les estimations américaines les plus prudentes foot état de quatre millions d'ordinateurs reliés, dont les trois quarts aux États-Unis.

Pour quels services'! D'abord, le courrier électro­ nique (Electronic Mail, ou E-Mail), qui permet de se raccorder instantanément à n'importe quel correspondant et de transmettre n'importe quelle information écrite.

Ensuite, les bases de données, les revues électroniques, toutes les sources d'information possibles.

Enfin, les utilisateurs peuvent se rassembler en groupes de travail thématiques, sortes de forums électroniques.

Jusqu'en 1994, Internet a concerné d'abord des universitaires et des chercheurs peu soucieux de rentabilité.

Le rêve d'une communauté électronique internatio­ nale est né de cette pratique .

Mais la National Science Foundation vient de retirer son soutien à Internet, qui souffre, par ailleurs, d'encombrement et, donc, de lenteurs.

L'arrivée d'utilisateurs privés ou commerciaux va poser des problèmes de confidentialité, de codage, de tarification, et entraîner la multiplica­ tion soit des > (des paie­ ments spécifiques pour accéder à certaines informations), ou encore des , Je MILIA, qui a connu un succès plus grand encore en 1995, avec une domination américaine écrasante et une présence française modeste.

Comment sera utilisé le multimédia ? Les ouvrages de réfé­ rence destinés au grand public seront les premiers concernés.

Le sec­ teur culturel (musées) s'y intéresse de près, mais le marché visé, dit. »

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