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La gravure et l'estampe (Sciences & Techniques)

Publié le 22/02/2012

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La gravure au burin et à l'eau-forte a trouvé de nombreuses applications au fil des siècles, de la reproduction des toiles des grands maîtres à l'impression d'illustrations populaires et, plus récemment, à la confection des microprocesseurs. La gravure est un art qui consiste à tailler un motif - en lignes pleines ou en pointillé - dans un support de bois, de métal ou de pierre. En encrant la plaque, on peut alors imprimer le motif sur du papier.Le résultat obtenu, qui peut être dupliqué en de nombreux exemplaires, est appelé une estampe. La gravure fit son apparition au XIV e siècle, le motif étant sculpté à l'origine sur des plaquettes de bois : il s'agissait avant tout d'images pieuses que des marchands ambulants allaient vendre sur les lieux de pèlerinage. La gravure sur plaque de métal, inspirée des Arabes, fut introduite au siècle suivant par des artistes florentins. Ces premiers travaux étaient autant d'originaux, gravés un par un.L'idée de les encrer et de les dupliquer sur papier fut en fait une évolution ultérieure de la technique, introduite par l'orfèvre italien Maso Finiguerra (1426 - 1464). La gravure prit alors une autre dimension : celle de reproduire une oeuvre pour le public. Les grands artistes de la Renaissance et de l'ère baroque comprirent tout l'intérêt qu'offrait ce procédé de multiplication : Raphaël et Rubens, notamment, employèrent de nombreux graveurs pour copier et populariser leurs tableaux sous forme d'estampes. Avec l'amélioration des techniques, la gravure acquit ses propres lettres de noblesse.Elle se prêtait à merveille à la réalisation de portraits - Albrecht Dürer grava de célèbres sujets dès le début du XVI e siècle - et à celle de planches illustrées pour accompagner le texte des livres, des journaux et des encyclopédies au XVIII e siècle. Activité florissante, cette fonction d'illustration dans l'imprimerie perdit sa suprématie avec l'avènement de la technique photographique au milieu du XIX e siècle.Depuis, la gravure a retrouvé sa vocation première, celle d'un art noble, à mi-chemin entre le dessin et la sculpture, qui privilégie la qualité sur la quantité.

« Le burin de découpe consiste en une lame en acier résistant, épaisse d'environ 6 mm et dont la section est en forme de carré oude losange.

Le graveur la présente obliquement à la surface à travailler et la pousse en avant : plus l'angle d'attaque est proche dela verticale, plus l'incision est large et profonde.

Au cours de l'opération, un mince filet de métal est dégagé du sillon, alors que lesbords de ce dernier présentent un léger relief appelé "barbe".

Pour éliminer ce rebord indésirable, la surface travaillée estdélicatement raclée. Un burin ne peut creuser que des lignes ou des pointillés.Tout l'art de la gravure consiste donc à obtenir des différences de ton oude texture du motif en variant la longueur, la largeur, la profondeur ou encore la fréquence des entailles.

Des lignes courbes sontobtenues en faisant tourner la plaquette lors d'une incision : dans ce cas, l'ouvrage est monté sur un tour.

De même, des pointillésronds s'obtiennent en tenant le burin verticalement en place et en faisant tourner la plaque.

Pour graver des pointillés triangulaires,il suffit d'enfoncer la pointe du burin puis de la retirer prestement. La "pointe sèche" est un autre type de burin dont l'extrémité est effilée en une fine pointe ronde, comme un crayon.

Lors d'uneentaille, le métal n'est pas ôté de la plaquette mais retroussé en barbe et laissé sur les rebords du sillon.

Lors de l'encrage et de lamise sous presse, cette forme à la fois en relief et en creux donne un velouté à la ligne imprimée.

Toutefois, cette qualité se perdau fil des épreuves, du fait de l'usure rapide du métal en saillie. Parmi les principaux maîtres du burin, on peut citer Dürer (1471 - 1528), Andrea Mantegna (1434 - 1506) et Robert Nanteuil(v.

1623 - 1678).Ce dernier, par la variété de son travail, a considérablement enrichi la palette du graveur. Le mezzotinto Autre variante de la gravure, le procédé mezzo-tinto - dit aussi "manière noire" - fut inventé au milieu du XVII e siècle pour la reproduction des tableaux.Il implique une préparation extrêmement élaborée de la plaque au moyen d'un grattoir en acier au bordcourbe et finement dentelé (de 20 à 45 dents au centimètre). Le graveur appuie l'outil sur la plaque en lui imprimant un mouvement de balancier, répétant l'opération sur toute la surface dumétal et dans plusieurs directions croisées.

La plaque acquiert ainsi une texture finement hachurée, trame qui retient l'encre etdonnerait, dans cet état brut, une impression uniformément sombre. L'art consiste alors à travailler cette surface tramée à l'aide de grattoirs appelés "brunisseurs" pour en faire disparaître le relief -totalement ou en partie - selon le motif désiré.

Dans les zones où la surface est épargnée, l'impression reste sombre ; là où elle estentièrement aplanie, l'encre ne tiendra pas et la teinte sera pâle.Par ailleurs, tous les dégradés intermédiaires sont obtenus selonl'intensité du polissage. La gravure à l'eau-forte Les Arabes connaissaient, dès le Moyen Âge, l'action des sels de nitre sur les métaux et s'en servaient pour damasquiner leursarmes et leurs armures.

Vers la fin du XV e siècle, les graveurs européens pensèrent alors utiliser ce procédé à la fois pour simplifier et pour abréger leur travail.

Cette redécouverte est généralement attribuée à Maso Finiguerra. Dans les gravures en creux décrites précédemment, les sillons sont obtenus en creusant le métal à la main avec un burin effilé ouune lame.

Dans le procédé à l'eau-forte, on recouvre le métal vierge d'un enduit protecteur, généralement un mélange d'asphalte,de cire d'abeille et de résine qui est versé à l'état fondu sur la plaque.

Une fois l'enduit refroidi et solidifié, puis noirci à la bougiepour faire ressortir les futurs traits, l'artiste dessine son motif avec un stylet. Ce travail terminé, la plaque est plongée dans une solution d'acide nitrique (ou chlorhydrique) qui ronge le métal dans les zones oùl'enduit protecteur a été mis à nu par le stylet.

Plus la plaque est laissée dans le bain, plus le métal sera profondément attaqué parl'acide et plus le sillon encré donnera une ligne sombre lors de l'impression.

Le graveur obtient des sillons de différentesprofondeurs en opérant par étapes. Un premier bain creuse les traits jusqu'à un certain degré, puis la plaque est retirée et retravaillée.L'artiste recouvre les lignes qu'iljuge assez profondes - et donc déjà assez foncées - d'un vernis avec un fin pinceau et replonge l'ouvrage dans l'acide pour queles sillons non recouverts soient davantage creusés, et ainsi de suite.

En répétant à plusieurs reprises l'opération, le graveur obtientdes dégradés différents. Une autre technique consiste à ne dessiner au stylet, dans un premier temps, que les lignes que l'on désire les plus sombres, puis. »

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