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Le virus du sida

Publié le 01/03/2012

Extrait du document

Le médecin français de l'Institut Pasteur Luc Montagnier (né en 1923) a découvert avec son équipe le rétrovirus responsable du sida en 1983. D'abord baptisé LAV, ce rétrovirus a adopté l'appellation internationale HIV qui donne en français V.I.H. (virus d'immunodéficience humaine). Cette découverte a fait l'objet d'une longue polémique puisque, pratiquement au même moment, des chercheurs américains, avec le Pr Robert Gallo en tête, découvrent un virus identique (le HTLV3). Toutefois, en 1991, le Pr Montagnier et son équipe furent reconnus comme les découvreurs réels du virus. Ce V.I.H. 1 (ainsi nommé parce qu'il a été découvert en premier) sévit dans tous les pays touchés par cette maladie à l'exception de l'Afrique de l'Ouest qui est plutôt concernée par le V.I.H. 2 découvert par le Pr Montagnier en 1986. Le premier test de dépistage de la maladie a été mis au point en 1985 par la même équipe française. Il en existe actuellement plus de vingt.

« déficience du système immunitaire.

Les cancers les plus répandus chez les malades du sida sont le lymphome malin et le sarcome de Kaposi.

mais pouvant toucher toute la surface du corps.

Il dégénère régulièrement chez les sidéens en affections profondes, les tumeurs secondaires se fixant au niveau de l'appareil digestif (où elle entraînent la mort par hémorragie) ou au niveau des poumons (où elles provoquent une insuffisance respiratoire).

Le virus est présent dans tous les liquides biologiques des personnes atteintes, mais en quantité trop faible pour être contaminant, excepté dans le sang, le lait maternel et les sécrétions sexuelles (le sperme, le liquide séminal et les sécrétions vaginales).

Concrètement, la contamination ne peut avoir lieu que de trois manières : • au cours d'un rapport sexuel non protégé, quel qu'il soit ; • par échange de sang (c'est le cas des héroïnomanes qui partagent leurs aiguilles); • de la mère à l'enfant, au cours de la grossesse, de l'accouchement, ou de l'allaitement.

On ne peut pas attraper le sida par les larmes, les postillons, la sueur, ou la salive.

Il n'y a aucun risque à partager la vie quotidienne des séropositifs, ni à fréquenter les mêmes lieux publics (piscine, par exemple).

TRANSMISSION SEXUEW La contamination se fait lors de la mise en contact des muqueuses sexuelles ou rectales avec des sécrétions sexuelles.

Ces muqueuses sont peu résistantes à la pénétration du virus, d'autant qu'elles sont richement vascularisées.

En théorie, aucune forme de rapport sexuel n'est sans risque s'il n'est pas protégé, et tout échange de sécrétions sexuelles est potentiellement infectant.

Toutefois, aucune contamination par rapport bucco-génital ou bucco-anal n'a jamais pu être établie cliniquement.

lA CONTAMINAnON SANGUINE Comme la majeure partie des infections connues, le sida se transmet lors d'échanges sanguins directs.

Cela ne signifie pas que le contact du sang des séropositifs soit dangereux, sauf s'il entre en contact avec une plaie ouverte.

En outre, le virus ne résiste pas longtemps à l'oxygène de l'air, il n'y a donc pas de risque à partager une brosse il dents (c'est tout de même peu hygiénique !) ou à soigner un séropositif qui se serait coupé.

On évitera en revanche d'utiliser le même rasoir.

On recense trois cas de contamination Tronsfusion de Sllng ou de dérivés Sllnguins non cht1uffés Tous les dérivés du sang ne peuvent pas être soumis à stérilisation, mais les mesures de prévention mises en place depuis 1985, et en particulier le dépistage systématique des donneurs, ont permis de rendre quasiment nulle risque de contamination par transfusion dans les pays d'Europe.

Les mêmes précautions ne sont néanmoins pas suivies dans tous les pays du monde, et un scandale a éclaté en 2002 en Chine, où 100 000 paysans ont été contaminés en vendant leur sang.

Par ailleurs, la mise en place tardive du dépistage systématique et du chauffage des dérivés sanguins destinés aux hémophiles a provoqué en France la contamination de près de 2 000 personnes par transfusion.

Piqûre tlcddentelle Le risque concerne essentiellement le personnel hospit111/er.

Des protocoles rigoureux ont été mis en place pour réduire ce risque, qui est par ailleurs fonction de la profondeur de la piqûre, du type d'aiguille et du temps de désinfection.

La prise immédiate d'antiviraux permet en outre de réduire de beaucoup le risque de contamination.

La piqûre accidentelle avec une seringue oubliée, par exemple, n'est en revanche pas contaminante car le VIH ne peut survivre à l'air libre plus de quelques minutes.

Ptlrt11ge de seringue Avant de s'injecter de l'héroïne, les toxicomanes font refluer du sang dans la seringue.

Après injection, il en reste toujours des traces.

Si la seringue est réutilisée, elle va inoculer le virus.

Le seul moyen d'éviter la contamination est de ne jamais partager les seringues, ni les aiguilles.

(ONTAMINAnON DE LA MilE À L'ENFANT La transmission du virus de la mère à l'enfant n'est pas systématique, mais peut se produire au cours de la grossesse.

Il semble néanmoins que le placenta forme une barrière efficace car la majeure partie des contaminations ont lieu au cours de l'accouchement.

Dans les premières années de la recherche, le risque de contamination était d'environ 25 %, il est aujourd'hui de moins de 2 %.

Le virus est également présent dans le lait maternel.

Le risque de contamination par allaitement est estimé à 6 %, aussi déconseille-t-on aux mères séropositives d'allaiter .

Il n'existe à l'heure actuelle ni vaccin ni traitement curatif contre le sida .

Si les thérapies modernes offrent une meilleure survie aux malades, la prévention reste le seul moyen de lutter contre l'épidémie.

(ONTAMINAnON SANGUINE La meilleure protection contre la contamination, dans le cas d'usage de drogue par intraveineuse, est l'utilisation, pour chaque injection, d'une seringue et d'une aiguille neuves.

Elles sont aujourd'hui en vente libre dans toutes les pharmacies, et de nombreuses associations de prévention organisent des réseaux de distribution gratuite.

(ONTAMINAnON SEXUEW Selon les sources, 75 à 85 % des infections par le VIH ont été contractées au cours d'un rapport sexuel.

Le seul moyen d'éviter la contamination est l'utilisation d'un préservatif .

Le préservlllif miiSculin est à usage unique.

Il doit être mis avant toute pénétration pour protéger celui qui le porte du contact avec les sécrétions de sa (ou de son) partenaire, et retenir son sperme et son liquide séminal, qui s'écoulent de la verge dès le début du rapport, parfois de manière imperceptible, et qui sont potentiellement porteurs du virus.

Les préservatifs sont en latex et on recommande de ne jamais utiliser de lubrifiant gras sur un préservatif car celui-ci deviendrait poreux et ne ferait plus barrière contre le virus du sida.

Pour les personnes qui présentent une allergie au latex, il existe des préservatifs en « latex déprotéinisé » qui minimise les risques de réaction, et d'autres en polyuréthane, présentant la particularité d'être compatibles avec des lubrifiants gras.

Le préservatif féminin est une alternative.

Il s'agit d'une gaine souple munie d'un anneau souple à chaque extrémité .

Le premier sert à l'insertion dans le vagin, le second recouvre les organes génitaux externes.

DÉPISTAGE ET TRAITEMENT Le dépistage est un acte essentiel.

Il permet de libérer celui qui doute d'un poids psychologique et, si le résultat est positif, de prendre en charge le patient avant les premiers signes de la maladie.

Il doit s'agir d'un geste volontaire et personne ne devrait être dépisté à son insu.

Le dépistage peut être effectué dans les 4 semaines qui suivent le rapport présumé infectant mais, en cas de doute, il est vivement conseillé de se rendre aux urgences dans les 48 heures pour recevoir un traitement préventif qui pourra enrayer l'infection.

Il s'agit en fait d'administrer à la personne potentiellement exposée une trithérapie (c'est-à-dire la combinaison de trois molécules : une antiprotéase et deux inhibiteurs) dans le but de bloquer la multiplication du VIH et de renforcer le système immunitaire.

Aucune étude n'a encore permis de déterminer le taux de fiabilité de ce traitement, et son efficacité n'est optimale que dans les heures qui suivent l'infection : il ne saurait en aucun cas tenir lieu de protection.

Pour en bénéficier, il convient de se rendre aux urgences de l'hôpital le plus proche dans les premiers temps qui suivent le contact présumé infectant.

TEST DE DOIISTAGE Le test consiste à rechercher la présence d'antigènes du VIH dans le sang.

Ceux-ci y sont présents à partir de la quatrième semaine après la contamination.

Au début de l'épidémie, la sensibilité des tests ne permettait le dépistage que quatre mois après la contamination.

Aujourd'hui, le test normalisé est un test immuno-enzymatique en phase solide, dit ELISA (pour enzyme-linked immunosorbent assay).

Il est fiable à plus de 99,5% sur les virus VIH 1 et VIH 2.

D'autres tests existent pour les nouvelles variantes du virus.

La sensibilité du test ELISA est telle qu'il réagit parfois positivement en présence de virus de la grippe, d'antécédents de vaccination, de maladies du foie, ou de pathologie auto-immunes.

Un premier test positif doit toujours être confirmé avec une seconde méthode plus spécifique, comme le test de western Blot, ou par capture de l'antigène p24.

LIEUX DE DtPISTAGE • Les médecins généralistes peuvent prescrire le test, lequel est intégralement remboursé par la Sécurité sociale .

Sur présentation de l'ordonnance, la prise de sang peut être effectuée par n'importe quel laboratoire d'analyse .

Le résultat, confidentiel, est adressé au médecin.

• Chaque département compte au moins un centre de dépistage anonyme et gratuit.

La prise de Sllng est faite sans ordonnance et sans rendez-vous.

Le résultat est donné par un médecin au cours d'un second entretien, en général dans la semaine.

TRAITEMENT S'il n'existe pas encore de traitement qui permette de guérir du sida, on peut toutefois bloquer son évolution.

Mais le virus ne disparaît pas de l'organisme et reste contaminant.

Antiviraux et multithérapies Les antiviraux sont de deux types : les antiprotéases et les inhibiteurs de la transcriptase inverse (ITI).

Les ITI bloquent la transcription de I'ARN viral en ADN, donc empêchent le virus de parasiter l'ADN de son hôte .

Le plus connu est I'AZT (nom déposé).

Les antiprotéases perturbent quant à elles l'élaboration de l'enveloppe des nouveaux virus.

Ceux-ci sont alors incapables de pénétrer leurs cibles, et sont donc inactifs.

Le virus mutant très rapidement au sein de l'organisme, les antiviraux perdent peu à peu de leur efficacité.

À partir de 1996, l'efficacité de l'association de plusieurs traitements à été reconnue.

L'association d'Ill et d'une antiprotéase a donné lieu dans un premier temps à la bithérapie, puis à la trithérapie.

Aujourd'hui on parle de multithérapie, le nombre de molécules pouvant varier entre 2 et 5, en fonction de la (ou des) souche(s) de virus dont est atteint le patient et de sa résistance aux effets secondaires.

Grâce à la multithérapie, certains malades en phase de sida déclaré ont retrouvé un système immunitaire normal et une charge virale pratiquement indétectable.

Effets sec:ondaires La vie sous trithérapie ou multithérapie n'est toutefois pas sans difficulté.

Le traitement, lourd et contraignant, présente des effets secondaires parfois difficiles à supporter.

La lipodystrophie par exemple, qui entraîne la fonte des graisses du visage, donne au malade un visage très émacié et les techniques de comblement ne sont pas toujours satisfaisantes.

LE SIDA EN AFRIQUE L'Afrique sub saharienne est la région du monde la plus touchée par l'épidémie de sida .

En 2001, on y recensait 25 millions de personnes atteintes sur un total de 36 millions dans le monde.

4 millions de nouveaux cas et 2 millions de décès y sont constatés chaque année.

19 millions de personnes en sont déjà mortes depuis le début de l'épidémie .

12 millions d'enfants y ont perdu leurs parents à cause du sida (sur un total de 13,2 millions dans le monde).

Face à ce fléau, les firmes pharmaceutiques ont fini par accepter en 2001 (conférence de Doha, au Qatar) de baisser les prix des trithérapies et d'autoriser le recours aux médicaments génériques, avant de faire machine arrière en décembre 2002.

L'Organisation mondiale du commerce n'est pas parvenue à imposer un compromis entre les légitimes revendications des pays pauvres pour l'accès aux traitements et les intérêts des groupes pharmaceutiques.

Mais même avec le recours aux médicaments génériques, le prix du traitement le rend encore inaccessible à la majorité des malades.

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