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Les missions Voyager (Sciences & Techniques)

Publié le 22/02/2012

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Les missions spatiales Voyager ont exploré, de 1979 à 1989, les planètes géantes Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune. Deux sondes automatiques, sur leur lancée, vont désormais quitter le système solaire pour dériver à tout jamais dans l'espace intersidéral. Après les premières sondes interplanétaires lancées vers Mars et Vénus au cours des années 1960, les responsables des programmes spatiaux s'intéressèrent aux planètes plus éloignées : Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune et Pluton. Situées à des années-lumière du Soleil, ces dernières ne pouvaient être atteintes qu'au prix de fortes dépenses en propergol et sur des trajectoires favorables qu'en de rares occasions. Or, une occasion exceptionnelle s'offrit pour un lancement en 1976 : en effet, l'alignement des planètes lointaines appartenant au même secteur du système solaire permettait à une sonde de les survoler l'une après l'autre - une telle opportunité survenant moins d'une fois par siècle. Dès 1969, les ingénieurs de la NASA, l'agence spatiale américaine, ne voulurent pas manquer ce rendez-vous, et lancèrent le programme "Grand Tour". Le programme initial prévoyait la mise en oeuvre de quatre sondes toutes lancées en direction de Jupiter. Après avoir survolé ce premier objectif, les deux premières bifurqueraient vers Saturne et Pluton alors que les deux autres s'en iraient croiser Uranus et Neptune. Mais ce projet ambitieux fut remis en cause dès le début des années 1970, lorsque le gouvernement imposa à la NASA un programme de restrictions budgétaires de grande ampleur.

« Conçues pour fonctionner loin de la Terre, les sondes Voyager étaient dotées d'un système d'ordinateurs pour prendre en tempsréel les décisions nécessaires à l'accomplissement de la mission. À la distance de Jupiter - près d'un milliard de kilomètres -, il était en effet hors de question pour les ingénieurs de "dialoguer"avec les sondes et de les télécommander en direct, le temps d'une liaison radio dans un sens - même à la vitesse de la lumière de300000 km/s - étant voisine d'environ 40 minutes.

Entre la signalisation d'un événement par la sonde vers la Terre et lacommunication en retour d'un ordre vers celle-ci, pas moins de 80 minutes s'écouleraient - un délai considéré commeinacceptable.

Au niveau d'Uranus, planète bien plus distante, cette même liaison radio aller-retour ne durerait pas moins de cinqheures.

Les manoeuvres à exécuter par les sondes étaient donc définies au préalable par les responsables et inscrites dans lesordinateurs de bord avant le lancement : au fil de la mission, ces séquences d'ordres pouvaient être mises à jour périodiquementlors des liaisons radio. Les sondes étaient ainsi dotées de trois ordinateurs de bord, tant pour le contrôle de la trajectoire et de l'attitude que pour lagestion des instruments scientifiques.

Sur la Terre, de puissants ordinateurs auxiliaires se chargeaient de préparer des séquencesd'ordres pour parer à toute situation, stockées sur bande et prêtes à être retransmises aux ordinateurs des sondes en cas debesoin. Première étape : Jupiter Les deux sondes Voyager 1 et 2 furent lancées de cap Canaveral par de puissantes fusées Titan III-E/Centaur, respectivement le5 septembre et le 20 août 1977 (pour des raisons de trajectoires, Voyager 2 fut lancée avant Voyager 1). Voyager 2 connut une brève panne de l'un de ses gyroscopes, peu après le lancement, ainsi qu'un problème d'ordinateur qui futrapidement résolu.

Quant à Voyager 1, son lancement se déroula à la perfection : placée sur une trajectoire plus courte versJupiter, elle eut tôt fait de rattraper sa compagne de route et de prendre alors la tête des opérations. Six mois plus tard, le 5 mars 1979, Voyager 1 passait à 286000 km de Jupiter et retransmettait de remarquables et trèsnombreux clichés de ses principaux satellites : Io, Ganymède, Callisto et Europa.

Ces prises de vue, en couleurs de hautedéfinition et de bonne qualité, montraient en particulier les cyclones et les perturbations nuageuses de l'atmosphère de cessatellites ainsi que de Jupiter et, en particulier, sa "grande tache rouge" bien connue des astronomes. Des images étonnantes Plus étonnantes encore furent les images des satellites de Jupiter croisés par la sonde : la petite lune Io, notamment, se révéla êtreun monde intensément volcanique, des éruptions de gaz sulfureux étant identifiées sous la forme de fines ombrelles de particulesau-dessus de l'horizon, tranchant sur le ciel sombre. Voyager 1 identifia huit éruptions lors de son passage, les colonnes s'élevant de 75 à 250 km en moyenne au-dessus du sol, àl'exception de la vigoureuse Pele - nommée en hommage à la déesse hawaiienne des volcans - dont l'ombrelle culminait à quelque1000 km d'altitude (de telles hauteurs sont atteintes en raison de la faible pesanteur de la petite lune et surtout de l'absenced'atmosphère, permettant une décompression totale des gaz magmatiques aussi appelés éruptifs). Quatre nouvelles lunes pour Jupiter Lors du passage de Voyager 2 quatre mois plus tard - le 9 juillet 1979 -, sept des huits éruptions étaient encore en cours : seulePele avait cessé son activité.

Se tournant vers la planète Jupiter elle-même, la deuxième sonde permit également de noter deschangements survenus dans ses formations nuageuses.

L'analyse des images des deux sondes permit en outre de découvrir quatrenouvelles lunes, portant le cortège jovien de 12 à 16 membres, ainsi qu'un très fin anneau de particules de glace en orbite autourde la planète géante, quoique beaucoup moins spectaculaire que les anneaux de Saturne - prochain objectif des missionsVoyager. Voyager 1 survola Saturne en novembre 1980, suivi neuf mois plus tard par sa jumelle Voyager 2.

La structure des anneaux futrévélée dans le détail ainsi que l'existence de plusieurs petites lunes sur leurs marges (en plus des neuf lunes déjà recensées),invisibles depuis la Terre et qui servaient apparemment de "bergers" pour focaliser le flux de particules glacées et de poussièresdont les anneaux sont constitués.

Après ce second rendez-vous planétaire, la mission de Voyager 1 était achevée : depuis lors, lasonde se trouve sur une trajectoire qui la conduit à quitter le système solaire.. »

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