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Sciences LA RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Publié le 09/02/2019

Extrait du document

Les dislocations

 

Quand un métal est étiré, dans son domaine d’élasticité, il s’allonge du fait d’un léger déplacement de ses atomes. Libérés de la contrainte, les atomes retrouvent leurs places et, ce faisant, le métal reprend ses dimensions initiales. Au-delà de la limite d’élasticité, certains métaux conservent la forme qu’ils ont acquise, sous contrainte. Cela est dü à des imperfections de la structure cristalline (un atome en trop ou, au contraire, un atome manquant) : ce sont les dislocations, qui brisent la belle régularité du réseau cristallin. Ces dislocations apparaissent lors du refroidissement du métal fondu ou sous des contraintes mécaniques (coups de marteau par exemple). L’existence de dislocations fragilise la structure du métal. Au-delà de la limite d’élasticité, les atomes, organisés en feuillets, glissent les uns sur les autres. Plus il y a de dislocations, plus le métal est facile à travailler, plus on peut lui donner forme.

 

Quand un métal est déformé, les dislocations migrent le long des frontières entre les feuillets d’atomes. Empêcher ces mouvements rend le métal plus dur et plus résistant. Plusieurs techniques permettent d’obtenir ce résultat. Un moyen consiste à contrôler le processus de solidification de telle sorte que le bloc de métal soit fait d’un grand nombre de cristaux de petite taille. Ainsi, les frontières sont nombreuses et limitent au maximum la migration des dislocations. Une autre méthode consiste à introduire des atomes qui bloquent la progression des dislocations. C’est la raison pour laquelle les alliages sont plus résistants que chacun de leurs constituants. Enfin, une technique très ancienne, le tra-

 

Pour usiner les métaux, il faut f des matériaux très résistants. Ils sont & constitués de grains très durs, tels ceux i d’alumine, noyés dans un liant. i

Quatre barres de même taille, mais constituées de matériaux différents, nécessitent des poids différents pour obtenir la même flexion.

vail du métal au marteau, repose sur la création de nombreuses dislocations par action mécanique; les dislocations se bloquent les unes les autres et durcissent ainsi le métal. Il est évident que les premiers forgerons de l’âge de fer ne savaient pas qu’ils jouaient avec la structure cristalline des métaux qu’ils manipulaient!

 

Des matériaux, tels le verre ou les céramiques, ne disposent pas de dislocations susceptibles de se déplacer. Aussi, dès la limite d’élasticité dépassée, le matériau se brise : ce sont les matériaux « fragiles » que nous avons mentionnés plus haut.

 

La fatigue des métaux

 

La fatigue du métal est une défaillance qui peut toucher un métal soumis à une charge pendant longtemps ou à des variations fréquentes de contrainte. Les dislocations se déplacent dans la zone soumise à contrainte et se bloquent les unes les autres. Le métal devient cassant, des fractures se forment, qui peuvent se propager

jusqu’à la rupture de la pièce. Les avions sont soumis à de fortes vibrations pouvant créer une fatigue de certaines pièces. La fatigue d’une goupille a été récemment mise en cause dans plusieurs accidents où l’avion perdait un réacteur à l’atterrissage ou au décollage.

LE SAVIEZ-VOUS?

 

Le Concorde peut atteindre le double de la vitesse du son. À une telle vitesse, l'avion est soumis à de fortes contraintes. De plus, la friction de l'air sur les ailes cause une forte élévation de température sur certaines parties des ailes, alors que la température extérieure est très négative : cette différence de température est à l'origine de contraintes thermiques qui s'ajoutent aux contraintes mécaniques. Seule une parfaite maîtrise des matériaux a rendu possible la réalisation d’un tel appareil.

« La résistance des matériaux sur le même matériau avec des poids et des dia­ mètres de fils variables ont démontré que le para­ mètre permettant d'expliquer le comportement du matériau est la «contrainte»: c'est le rapp ort de la force qui s'exerce sur la section du fil et de la surfa­ ce de ladite section.

Tous les phénomènes étudiés, comme la limite de rupture d'un matériau ou sa déformation, le seront en fonction de la contrainte appliquée.

Le calcul des structures par les ingé­ nieurs comporte deux volets principaux: d'une part, connaître le comportement des matériaux uti­ lisés en fonction de la contrainte qui leur est appli­ quée, et d'autre part calculer en tous points de la structure étudiée les contraintes qui s'exercent.

Les types de contrainte Pour étudier le comportement des matériaux en laboratoire, on peut soumettre une «éprouvette», nom donné à un échantillon de forme allongée, à quatre types de sollicitations, sachant que, sur une construction réelle, les différents types de contraintes peuvent être présents simultanément.

L' effort de traction consiste à soumet tre l'éprouvette à une traction aux extrémités qui tend à l'allonger: c'est le type d'effort qui s'exer­ ce quand une charge est suspendue à un câble.

Dans l'effort de compression, la force exercée tend à écraser l'échantillon: c'est le type de contrainte qui s'exerce sur les briques formant un mur.

Dans l'effort de cisaillement, ou effort tran­ chant, la force s'exerce perpendiculairement à l'axe longitudinal de l'échantillon, avec pour effet de le faire fléchir: c'est ce type d'effort qu'exerce le poids d'un plongeur sur la planche souple du plongeoir.

Enfin, l'échantillon peut être soumis à un effort de torsion, quand on tord la barre de matériau: par exemple, c'est l'effort qui s'exerce dans une voiture sur la barre de direction quand le conducteur tourne le volant.

La déformation C'est ainsi que l'on appelle les changements de dimension imposés à un matériau du fait de l'application d'une contrainte.

Pour une même contrainte, l'allongement de l'échantillon est proportionnel à sa longueur: c'est pourquoi la déformation est mesurée en termes de taux d'allongement, autrement dit par un pourcen­ tage.

Si un câble de 40 rn s'allonge de 2 cm sous une certaine contrainte, la déformation est de 2 cm/4000 cm, soit 0,0005 ou 0,05% ou encore 0,5 %o.

Un câble de 1 km, soumis à une telle contrainte, s'allongera de 1000 rn multiplié par 0,0005, soit de 0,5 rn (50 cm).

Que se passe-t-il quand une éprouvette de laboratoire est soumise progressivement à une contrainte de plus en plus forte? Tant que la contrainte n'est pas trop forte, le matériau s'allon­ ge (se raccourcit, fléchit ou se tord) et retrouve son aspect initial lorsque la contrainte disparaît.

C'est ce que l'on appelle la déformation élas­ tique.

En tirant doucement sur un ress ort, celui-ci va s'allonger.

Si on le relâche, il va reprendre sa forme initiale.

Dans ce cas, la déformation est proportionnelle à la contrainte appliquée.

Une contrainte deux fois moindre créera un allonge­ ment deux fois moins important.

En revanche, si vous tirez trop fort sur le ressort, et même après l'avoir lâché, il ne retrouvera pas sa forme ini­ tiale: c'est le domaine des déformations plas­ tiques, c'est-à-dire des déformations irréversibles.

Enfin, si vous tirez vraiment trop fort, vous dépasserez le point de rupture du matériau: l'échantillon se rompt.

Suivant les cas, le point de rupture est précédé d'une longue plage de défor­ mation plastique (matériau ductile) ou, au contraire, le matériau se brise brusquement sans � Lescordes en matière synthétique supportent des efforts bien supérieurs à ceux que peuvent supporter les cordes en fibres naturelles.

' Photographie d'un cristal de dioxyde de manganèse prise en lumière polarisée.

Les dislocations au sein des plages j colorées trahissent � les contraintes créées .ê à l'Intérieur du cristal � par la force extérieure.

donner de signe avant-coureur (matériau fragile).

Ainsi, l'or, le matériau le plus ductile, peut être étiré sur des kilomètres pour constituer un fil avant de se rompre.

Avez-vous jamais imaginé que la fonte était «fragile» ? Elle l'est effective­ ment en ce sens que, soumis à une traction, un échantillon de fonte cédera brutalement sans s'être notoirement déformé.

Il n'est pas toujours aisé de déterminer à quel niveau se situera la rupture.

Mais, s'il existe un point où la contrainte est plus forte qu'ailleurs, c'est là que se produira probablement la rupture.

Béton précontraint et béton armé Les matériaux ne supportent pas les différents types de contrainte de manière égale.

Ainsi le béton est-il extrêmement résistant à la compres­ sion mais peu à la traction.

Une force limitée en traction suffit à rompre une colonne de béton.

C'est en raison de cette dissymétrie de résistance à l'effort que le béton n'est jamais utilisé en trac­ tion mais toujours en compression.

La technique du béton précontraint permet de garantir que, dans toutes les situations, le béton est bien utilisé en compression.

Cela est obtenu en coulant du béton autour d'armatures métalliques maintenues en tension.

Une fois le béton «pris», c'est-à-dire durci, la tension sur les tiges est relâchée: les tiges ne pouvant retrouver leur longueur initiale, elles exercent alors une force de pression considérable à laquelle le béton sait très bien résister .

L'intérêt de cette technique est que l'ensemble béton plus arma­ ture peut supporter des forces de traction à la différence du béton seul.

En effet, tant que la contrainte de traction appliquée est inférieure à la contrainte de pression due aux armatures métalliques, le béton demeure en compression et peut donc résister.

Une technique alternative -celle du béton armé- consiste à passer des armatures dans des trous ménagés dans le béton et à assurer la com­ pression du béton en tendant les câbles.

Les matériaux composites Comme le béton armé, les matériaux compo­ sites sont constitués de différents types de maté­ riaux élémentaires qui apportent chacun leurs caractéristiques propres: l'ensemble ainsi obte­ nu a des propriétés supérieures à chacun de ses constituants.

C'est souvent un degré de résis­ tance supérieur qui est, recherché par ces asso­ ciations de matériaux.

A une échelle beaucoup plus petite que le béton, les fibres de verre, comme les fils de soie de l'araignée, supportent de fortes contraintes en tension.

Malheureuse­ ment, une simple rayure réduit considérable­ ment la résistance de la fibre.

D'où l'idée de pro­ téger la fibre d'une gaine en résine.

Le matériau ainsi constitué a une capacité de résistance remarquable pour un poids limité.

D'autres associations à base de carbone (bonne résistance pour une masse faible) et de céramiques (résistance à la chaleur) sont utili­ sées, notamment en aviation où l'on recherche des matériaux solides et légers.

Enfin, il existe des matériaux composites natu­ rels, comme le bois, qui sont composés de fibres de cellulose, flexibles et résistantes, associées à � un liant plus dur et plus cassant, la lignine, don­ => nant la rigidité à l'ensemble.. »

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