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Un temple vieux de 3 000 ans cède la place au barrage d’Assouan

Publié le 28/03/2019

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Lorsque Gamal Abdel Nasser, président égyptien, se met à concrétiser son idée d'un gigantesque barrage sur le Nil, les temples d'Abou-Simbel doivent céder la place. Il faut donc les reculer de 180 m à l'intérieur des terres pour leur éviter d'être recouverts par les eaux.

Des milliers d'ouvriers sont recrutés pour le déplacement du temple d'Abou Simbel en Haute-Égypte.

 

Il y a cent ans encore, le niveau du Nil près du Caire subissait des crues annuelles d'environ sept mètres, qui inondaient de grandes étendues de terre habitées. Par la construction de plusieurs petites digues, l'on tenta au xix' siècle et au début du xx', de maîtriser l'eau du fleuve, sans grand succès.

 

Au début des années 50, beaucoup d'Égyptiens espèrent pouvoir, par la construction d'un barrage gigantesque, réguler enfin le cours du fleuve. Les premières études, faites avec l'aide d'ingénieurs allemands, datent de 1953. Lorsqu'en 1956, le président Nasser bloque le canal de Suez, les puissances occidentales refusent de lui accorder d'autres crédits. Pour financer son projet, Nasser prend alors contact avec l'URSS qui lui promet une aide généreuse. Le 13 mai 1965, la première tranche des travaux du barrage d'Assouan est achevée. Mais la lente montée des eaux menace de nombreux monuments inestimables, en particulier les célèbres temples d'Abou-Simbel.

 

C'est alors que les États occidentaux entreprennent une opération de sauvetage extraordinaire sous le patronage de l'UNESCO. L'importance de l'effort financier envisagé vient de l'étendue des sites à sauver et de la brièveté du temps dont on dispose. De plus, la plupart de ces monuments se trouvent loin des bases logistiques indispensables à de telles opérations et ne disposent pas d'un réseau de transport favorable. Les temples monumentaux d'Abou-Simbel que le roi Ramsès II (1290-1224 avant notre ère) a fait tailler dans les parois presque verticales des rives du Nil, se trouvent ainsi à 1 500 km au sud du port d'Alexandrie. La façade du grand temple dédié au dieu de l'empire Amon et au roi en tant que « fils du soleil », est dominée par des colosses d'environ 20 m de haut. Les salles s'enfoncent dans la pierre sur environ 55 m de profondeur. Le second temple,

un peu plus modeste, est dédié à Hathor, la déesse de l'amour ainsi qu'à Néfertari, la « grande épouse du roi ».

 

Entre 1964 et 1968, il faut commencer par excaver les rochers environnants, puis scier les deux temples en plus de 1 036 blocs numérotés et stockés, certains pesants jusqu'à 30 tonnes et enfin les transporter 64 m plus haut et 180 m plus loin. Entre-temps, la montée de l'eau dans le lac artificiel nécessite la construction en hâte d'un barrage pour protéger le chantier.

1968

« Des milliers d'ou­ vriers sont recrutés pour le déplacement du temple d'Abou Simbel en Haute-Égyp­ te.

Un temple vieux de 3 000 ans cède la place au barrage d'Assouan Lorsque Gamal Abdel Nasser, président égyptien, se met à concrétiser son idée d'un gigantesque barrage sur le Nil, les temples d'Abou-Simbel doivent céder la place.

Il faut donc les reculer de 180 m à l'intérieur des terres pour leur éviter d'être recouverts par les eaux.

1 1 y a cent ans encore, le niveau du Nil près du Caire subissait des crues annuelles d'environ sept mètres, qui inondaient de grandes étendues de terre habitées.

Par la construction de plusieurs petites digues, l'on tenta au XIX' siècle et au début du xx•, de maîtriser l'eau du fleuve, sans grand succès.

Au début des années 50, beaucoup d'Égyptiens espèrent pouvoir, par la construction d'un barrage gigan­ tesque, réguler enfin le cours du fleuve.

Les premières études, faites avec l'aide d'ingénieurs allemands, datent de 1953.

Lorsqu'en 1956, le président Nasser bloque le canal de Suez, les puissances occidentales refusent de lui accorder d'autres crédits.

Pour financer son projet, Nasser prend alors contact avec l'URSS qui lui pro­ met une aide généreuse.

Le 13 mai 1965, la première tranche des tra­ vaux du barrage d'Assouan est ache­ vée.

Mais la lente montée des eaux menace de nombreux monuments inestimables, en particulier les célèbres temples d'Abou-Simbel.

C'est alors que les États occiden­ taux entreprennent une opération de sauvetage extraordinaire sous le patronage de l'UNESCO.

L'importance de l'effort financier envisagé vient de l'étendue des sites à sauver et de la brièveté du temps dont on dispose.

De plus, la plupart de ces monuments se trouvent loin des bases logistiques indispensables à de telles opérations et ne disposent pas d'un réseau de transport favorable.

Les temples monumentaux d'Abou-Simbel que le roi Ramsès Il (1290-1224 avant notre ère) a fait tailler dans les parois presque verticales des rives du Nil, se trouvent ainsi à 1 500 km au sud du port d'Alexandrie.

La façade du grand temple dédié au dieu de l'empire Amon et au roi en tant que « fils du soleil », est dominée par des colosses d'environ 20 m de haut.

Les salles s'en­ foncent dans la pierre sur environ 55 m de profondeur.

Le second temple, un peu plus modeste, est dédié à Hathor, la déesse de l'amour ainsi qu'à Néfertari, la« grande épouse du roi».

Entre 1964 et 1968, il faut com­ mencer par excaver les rochers envi­ ronnants, puis scier les deux temples en plus de 1 036 blocs numérotés et stockés, certains pesants jusqu'à 30 tonnes et enfin les transporter 64 m plus haut et 180 m plus loin.

Entre-temps, la montée de l'eau dans le lac artificiel nécessite la construc­ tion en hâte d'un barrage pour pro­ téger le chantier.

le temple d'Abou-Simbel avant le commen­ cement des travaux, en 1963 Durant toute la durée de la construction du barrage, pas moins de 21 sites où s'élèvent des temples sont déplacés de cette manière.

Grâce au projet de Nasser, l'Égypte a pu récupérer 4 000 km' de terre agri­ cole, mais la vase fertile du Nil qui, à chaque crue, venait se déposer sur les rives du fleuve, est maintenant pri­ sonnière du barrage dans le bassin de retenue.

Le pays se voit donc obligé aujourd'hui d'interdire l'emploi d'une trop grande quantité d'engrais.

Si donc le barrage a réussi à réguler le cours du fleuve et à diminuer les conséquences des inondations, il a soulevé des problèmes dont on n'avait pas mesuré toutes les retombées.

Construction des barrages importants en Égypte 1892-1902 Barrage d'Assiout Près d'Assiout, en Haute-Égypte, on construit une digue longue de 830 rn et haute de 12,5 m.

Le barrage, qui comporte 111 vannes, alimente le canal de Joseph que la faille de Fayoum approvisionne en eau; il est agrandi en 1938.

1898-1902 Premier barrage d'Assouan L'administration coloniale bri­ tannique entreprend la cons­ truct ion d'un barrage de 1 960 m de long et de 30,5 m de haut.

Il possède une capacité d'environ un milliard de mètres cubes.

Pendant les crues, le Nil peut s'écouler en passant par 180 vannes et apporter ainsi dans la vallée une vase fertile.

1907-1934 Deuxième barrage d'Assouan En 1907, le premier barrage est surélevé une première fois de 5 m, sa hauteur étant portée à 35,5 m.

En 1933, il est de nou­ veau surélevé et mesure alors 41 m de haut.

Sa retenue est portée de 1 à 5 milliards de m'.

1930 Nag Hammadi La digue de Nag Hammadi, d'une hauteur de 5 m au-dessus des basses eaux, entre en fonc­ tionnement.

Longue de 800 m, elle sert à alimenter les canaux d'irrigation de la province de Qena.

1939 le barrage de Méhémet Ali Le barrage qui se trouve à 25 km au nord du Caire rem­ place une digue du xtX' siècle construite par le khalife Méhé­ met Ali, gouverneur turc d'Égypte.

La digue de 500 m de long retient l'eau du Nil à 4,5 m au-dessus des plus basses eaux.

1948 Le barrage d'lsna Situé au sud de Louxor, avec sa digue de 10 m de haut et de 1 km de long, il améliore l'ali­ mentation des canaux d'irri­ gation au moment des crues.

1971 le nouveau barrage d'Assouan Long de plus de 3,6 km et haut de 111 m, il retient les eaux du lac Nasser sur 500 km (super­ ficie du bassin : 5 000 km').

Deuxième lac de retenue du monde, il peut contenir 157 mil ­ liards de m' d'eau.

1968 Vue des piliers du bar­ rage d'Assouan Surélévation du barra­ ge d'Assouan, en 1932 Le barrage de Méhé­ met Ali, construit dans le delta du Nil, au nord du Caire Inauguration du barra­ ge d'Assouan, en 1971. »

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