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La place de la violence dans la vie politique européenne (années 1920 et années 1930)

Publié le 19/12/2023

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« DISSERTATION La place de la violence dans la vie politique européenne (années 1920 et années 1930) André Malraux, intellectuel et homme politique de la gauche française, écrivait dans son roman L’Espoir publié en 1937 au retour de ses voyages à Berlin et en Espagne: “Il y a des guerres justes.

Il n’y a pas d’armée juste”.

Cette opposition à la violence armée illustre bien le courant pacifiste qui traverse l’Europe dans les années 1920.

En effet, le vieux continent ressort de la Grande Guerre meurtri et traumatisée des atrocités commises ; c'est la “der des der”.

De nombreux mouvements artistiques en font état, avec une multiplication des écrits, témoignages et œuvres prenant parti pour la paix, et nourrissant le pacifisme dans l’opinion publique européenne. Paradoxalement, des auteurs comme Georges Mosse présentent cette période d’entre-deux-guerres comme sujette à une brutalisation de la société, avec un fort impact de la violence de la première guerre mondiale, cette dernière se retrouvant dans la vie politique des société européennes.

Cette hypothèse reste critiquée par d'autres historiens comme Prost ou Cabanes, considérant le terme de “brutalisation” trompeur et simplificateur, face à une réalité beaucoup plus complexe.

Il est vrai que dès 1920, c'est -à -dire au sortir de la première guerre mondiale, jusqu’à la fin des années 30, à l'aube du deuxième conflit mondial (nous utiliserons ainsi le terme d’entre deux guerres, en précisant la postériorité de ce terme, qui dans le période étudié n’a pas de réel sens), l’Europe se trouve face à une vague de violence dans la vie politique.

La violence peut être entendue dans sa forme physique, c’est à dire corporelle, ou morale, à savoir psychologique, plus indirecte (Y.Michaud).

Il est donc intéressant de se pencher sur la place qu’elle occupe, au sens de son importance, de son influence, et des ses effets sur la vie politique européenne des années 1920/30.

Il est important de noter que les années 30 sont marquées par la montée des autoritarismes, précédant la prise de pouvoir de nombreux dictateurs et une déferlante de violence inouïe dès les années 40.

Mais demeure ce mouvement pacifiste, et cette volonté internationale affichée de paix.

Ce qui nous amène à nous interroger sur comment la violence s’est-elle immiscée dans le jeu politique européen, jusqu’à en devenir un leitmotiv, alors que demeurait un mouvement pacifiste important au sortir de la WW1. Ainsi, ces volontés de pacifisme, traduites autant par des traités que la mise en place d'une institution dédiée (I), prennent place dans un contexte favorable à la violence, du en grande partie à la crise économique qui vient fragiliser les systèmes démocratiques et renforcer les antagonismes politiques (II).

Ainsi, l’Europe voit en son sein se développer une grande violence, au travers d’idéologies qui la véhiculent, de volontés d’accès au pouvoir et de répression intense, la menant à terme à son ap 7ogée (III). I- “Déclarer la guerre à la guerre” A) Des espoirs de paix ● Des volontés individuelles → tendances lourde de l’opinion publique (= trend) ○ Anciens combattants : Union fédérale des associations françaises d’anciens combattants → action anti-guerre fondée sur la notion que la sécurité collective primait sur la sécurité des États individuels. ○ Communistes → engagement international en faveur de la paix ○ Société allemande pour la paix (Deutsche Friedensgesellschaft, DFG) 1926, elle compte 30000 adhérents répartis en 300 filiales.// Ligue nouvelle patrie – Bund Neues Vaterland → luttent pour la paix en Allemagne, Forte manifestations à la date anniversaire de la guerre (1 août) ● Les démocraties comme “grandes gagnantes” de la paix : parlementarisme fort dans les démocraties ○ On n’élit plus les chefs de guerre : → Tous ceux qui avaient marqué la fin de la PGM sont critiqués ■ Clémenceau gagne les élections de 1919, mais échoue à devenir président et se retire en 1920. ■ Lloyd George gagne les élections de 1918 et perd celle de 1922. ■ Orlando à cause des traités de paix (« Victoire mutilée »). BRENANS Ninon Groupe 7B Rendu le 01/04/2021 B) Une paix "institutionnelle" ● La SDN (1919) par Conférence de Paris ○ Art 10 : désarmement, arbitrage international, Cour de justice… ○ Règlement du conflit gréco-bulgare ○ Fixation des frontières + plébiscites en prusse méridionale ● Traités de paix : Trianon en 1920, Neuilly en 1919, Sèvres en 1920 ● Pactes de non-agressions : ○ Esprit Locarno (Stresemann) → garantie des frontières française/all/belges, redonne vie à la sécurité collective, All entre dans la SDN en 1926 ○ Briand-Kellogg (1928) → condamne le recours à la guerre C) L’échec de ces tentatives pacifistes ● Les états désunis d’Europe ○ Opposition Angleterre/France au sujet de la Ruhr (volonté britannique de restreindre les ambitions françaises) ○ Influence Wilsonienne → 14 points, vision libérale, démocratique et universalisée des relations internationales = Pas d’unité d’action / division des opinions et des intérêts ● Condamnations lourdes / inadaptées → divisions artificielles de l’espace qui ignoraient ou ne tenaient pas réellement compte des zones ethniques/linguistiques ○ Ex : Hongrie : perd ⅔ de son territoire, avec + de magyarophones en dehors du territoire Ex : Yougoslavie, qui rassemblait des Croates, des Serbes et des Bosniens dont la langue, la religion et la politique étaient largement incompatibles entre elles ○ Allemagne, blessée → Condamnation morale = Alimentation des nationalismes et des rancoeurs Pas de structure économique et politique stable ○ SDN : faiblesse de l'organisation → unanimité requise, pas d’armée, pas de sanctions efficaces… + retrait des USA en 1920 ○ ● → Ainsi, malgré des réels espoirs de paix durable, et des tentatives politiques pour y parvenir, le pacifisme de l’époque se révèle être un “pacifisme de surface”.

Le manque de coordination des puissances, les cicatrices du système de Versailles, et l’incompétences de la SDN rendent la paix plus utopique qu’accessible.

Ces tentatives échouées seront définitivement enterrées par le krach boursier de 1929, et par la vague de violence politique qui s’abat sur l’Europe, dans un contexte de crise politique et économique. II - Un contexte favorable à la violence A) Banalisation de la violence dans la vie politique : radicalisation politique et montée des forces contestataires ● Radicalisation forte : ○ Exacerbation des antagonismes ■ → Affaire Salengro, ministre de l’intérieur socialiste sous Blum, victime d'une violente campagne de presse d’extrême droite l'accusant à tort d'avoir déserté pendant la Première Guerre mondiale → Suicide en 1936 ■ Affrontements de rue en Allemagne entre les SA, le Front Rouge (communistes) et la Reichsbanner (social-démocrates) ● Les Ligues/ organisation paramilitaire ○ France : Les Croix de feu en 1927, dirigée par le colonel François de La Rocque, qui combattent le parlementarisme (controverses quant à leur participation à l’expression du fascisme français, P.MILZA pense que non, Z.STERNHELL pense que oui), ○ Allemagne : Stahlhelm dès 1918 → message de haine “Nous haïssons de toute notre âme la structure de l’Etat, sa forme, son contenu… Parce qu’elle nous ôte tout espoir de jamais BRENANS Ninon Groupe 7B ● Rendu le 01/04/2021 libérer notre patrie enchaînée…” → Assassinat politiques : Erzberger en 1921, Ratheneau en 1922// La Sturmabteilung (SA) dès 1921, littéralement “section d'assaut" ○ Autriche : Heimwehr → “Marche sur Viennes”, tente un coup d’Etat ○ Italie : squadre → Objectif de contrôler la rue Contestations violentes des pouvoirs en place ○ La “Reichswehr noire” en sept/oct 1923, avec une tentative de coup d'Etat/marche.... »

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