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Grand oral du bac : LE TRAITEMENT DES DÉCHETS

Publié le 01/02/2019

Extrait du document

Les déchets nucléaires : une urgence écologique
 
Les déchets radioactifs constituent une catégorie particulière de déchets toxiques. Ils proviennent pour la plupart des centrales nucléaires et se présentent surtout sous la forme de barres d’uranium appauvri qui ont entretenu pendant longtemps des réactions de fission dans les centrales. Ces barres « usées » demeurent extrêmement radioactives et véritablement «truffées» de quelques sous-produits radioactifs, comme le plutonium. Ces sous-produits sont de surcroît extrêmement toxiques sur le plan chimique. D'autre part, ces matières sont recherchées par les trafi-cants et doivent donc être isolées.
 
Avec l’importance que prend l’industrie nucléaire, c’est aujourd’hui près d’un million de mètres cube de déchets nucléaires que la France traite chaque année. Les déchets nucléaires sont nocifs dans la mesure où leur radioactivité dure des dizaines de milliers, voire des millions d’années. Ils représentent donc un danger permanent
 
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Gremo/Greenpeace
pour les générations futures, et leur stockage exige des solutions à long terme.
 
La formule de traitement la plus courante consiste à chauffer les déchets à haute température pour les vitrifier, ce qui réduit leur réactivité chimique et leur perméabilité, puis à les enrober d’une matière étanche de bitume ou de béton. Les produits ainsi traités sont placés à l’intérieur de conteneurs métalliques composés de « ralentis-seurs» (cadmium) et les fûts entreposés en sous-sol dans des galeries que l’on prend soin de protéger de toute infiltration d’eau par des couches d’argile ou autres substances imperméables.
 
En France, la première zone d’entreposage opérationnelle a été le site de stockage de la Manche (SSM), près de l’usine de retraitement des déchets nucléaires de la Hague, dans la presqu’île du Cotentin. Mais le site a commencé à atteindre son seuil de saturation au début des années 1990. Aussi d’autres zones de stockage sont-elles aujourd’hui à l’étude.
 
Certains déchets ménagers putrescibles soigneusement triés sont transportés en mer par bateau puis immergés ; cette pratique est tolérée faute de mieux.
Tout aussi critique que le stockage, le transport des déchets toxiques attire doublement l’attention parce qu’il s’accompagne de risques d’accident inhérents à tout transport ainsi que le vol, et parce qu’il cristallise les mouvements de protestation populaires et les débats politiques - surtout lorsque des frontières sont traversées et que des litiges éclatent en raison des législations contradictoires entre pays voisins.
 
Le transport des produits toxiques s’effectue essentiellement par convois routiers ou maritimes. Pour des raisons de sécurité, le transport est entouré d’une très grande discrétion et a lieu de nuit, lorsque la circulation est la moins dense et la plus sûre. Les camions et les trains adoptent une vitesse de croisière relativement faible pour minimiser les dégâts et les risques de fuite en cas d’accident. À l’avenir, les péniches et le train seront privilégiés.
 
Un imbroglio international
 
L’absence d’harmonisation entre les pays concernant le transport et le stockage des déchets donne lieu à des situations complexes et souvent frauduleuses. De nombreux pays riches se débarrassent de leurs produits toxiques dans des pays en voie de développement, où la surveillance écologique
 
est moins stricte et où le stockage et la «disparition» des déchets sont bien souvent facilités par des pots-de-vin. De même que l’argent de la drogue est « blanchi » à travers une succession de sociétés fictives domiciliées dans des «paradis» fiscaux, les déchets toxiques se perdent en multipliant les étapes de transport entre différentes sociétés écrans et en changeant sur les formulaires la dénomination exacte des produits. Les agences chargées de contrôler les déchets doivent donc redoubler d’attention pour tenter de suivre les filières de transport et de traitement afin de déjouer les pratiques malhonnêtes.
 
L’affaire du Karin B
 
Un exemple spectaculaire de décharge illicite eut lieu en 1988, lorsque des solvants toxiques et autres déchets en provenance d’Italie furent déchargés de manière tout à fait illégale sur la côte nigériane, où un fermier se vit payer l’équivalent de 500 francs français par mois pour les stocker sur son terrain. Quelque temps plus tard, les villageois commencèrent à se plaindre de maux de tête et de vomissements. Cette nouvelle déclencha aussitôt un scandale diplomatique entre le Nigeria et l’Italie qui dut alors envoyer un navire-cargo, le Karin B, afin de récupérer les fûts devenus indésirables et dut reprendre le chemin de l’Italie. Le navire fut enfin autorisé à jeter l’ancre, et les déchets furent rendus à leurs entreprises d’origine, à charge pour elles de recommencer leur opération, cette fois dans la stricte légalité.
 
Les pays occidentaux ne peuvent plus aujourd’hui depuis le sommet de Rio et de New York se servir des pays en voie de développement comme lieux de décharge. Les solutions locales les plus fiables sont pour l’avenir la vitrification et l’enfouissement.
 
Le cargo allemand Karin B fit la une des journaux en 1988 lorsque l’entrée de nombreux ports lui fut refusée à cause de sa cargaison de produits toxiques. On le voit surveillé ici par un bateau de Greenpeace. Le navire dut retourner à son point de départ en Italie, et son équipage fut en proie à d’importants malaises.

Le stockage
La quatrième solution de traitement des déchets, c’est leur stockage permanent dans des fûts -dont l’étanchéité doit être parfaite- entreposés notamment dans des galeries souterraines pour limiter les risques de fuite. Il s’agit de simples enfouissements dans des décharges industrielles près de la surface ou de stockages en profondeur dans des mines désaffectées. On prend toutefois la précaution de choisir des sites géologiquement stables -où un séisme ne risque pas de provoquer l’ouverture des fûts et d’éventrer les cloisons de protection- et de veiller aux possibles infiltrations d’eau.
 
Les mines de sel désaffectées sont particulièrement prisées car elles présentent le double avantage d’être hors d’atteinte des nappes phréatiques (sinon le dépôt de sel n’existerait pas) et également de se déformer plastiquement en cas

« Le traitement des déchets ! Le cribleur rotatif sert à trier A les déchets en vue de leur récupération.

Les matériaux lourds tels que les métaux seront recyclés.

Le reste fera du compost.

Le tri des déchets à recycler est également assez coûteux.

Les particuliers sont donc encouragés à ef fectuer en amont une partie de ce travail.

En France, les autorités locales demandent aux habi­ tants de réunir les vieux papiers dans des conte­ neurs prévus à cet effet.

Les déchetteries se sont multipliées, et l'on trouve aujourd'hui des collec­ teurs de verre usagé dans presque toutes les agglo­ mérations.

Le verre est récupéré, nettoyé et refon­ du dans des usines spécialisées pour fabriquer de nouveaux emballages dans la même matière.

Les bouteilles consignées Certaines boissons sont encore vendues dans des bouteilles en verre; souvent, une consigne ' Une décharge contrôlée comblant une excavation.

Les déchets sont recouverts de terre, qui aide à la décomposition.

! Dans un camion destiné au ramassage a des ordures, les déchets récupérés sont compactés et stockés dans un compartiment à volume variable, où ils sont maintenus constamment sous pression.

est perçue et ce supplément est restitué à l'ache­ teur si celui-ci les rapporte une fois vides.

Ainsi, l!' les bouteilles seront récupérées dans les maga- � sins par les fabricants qui les réutiliseront.

Une � partie du coût en manutention est ainsi écono- 8 misée, mais la co llecte, le nettoyage et la stérili- � sation des récipients usagés restent onéreux.

:z: C'est pourquoi ce procédé de consigne a été abandonné au profit de bouteilles en matière plastique.

La collecte Si les systèmes d'égouts pour les eaux usées exis­ tent depuis plus de 5000 ans, la collecte organi­ sée des déchets, quant à elle, est une invention ' Sacs d'amiante ensevelis dans une décharge.

Employé en construction, l'amiante, sous certaines formes, s'est révélée dangereuse pour la santé.

relativement récente.

Les sociétés humaines pri­ mitives se contentaient de changer de lieu de vie � lorsque l'odeur émanant de leurs ordures deve-3 nait insupportable.

Plus tard, les groupes sédenta- � risés durent brûler tout ce qu'ils pouvaient et � transporter le reste des détritus pour les enterrer.

i Dans les véhicules à ordures modernes, les � déchets sont compressés dans la benne.

Les élé- ·� ments volumineux, tels que les vieilles cuisinières, � les réfrigérateurs hors service ou les pièces de � mobili er, ne sont donc pas pris en charge et doi- � vent être déposés par le propriétaire dans un t2 0 ! Déchargement d'une benne à ordures A dans une usine d'incinération.

autre point de récupération, ou être ramassés séparément lors des collectes organisées par la voirie, qui facturent parfois ce service.

On peut faire enlever gratuitement les gros objets métal­ liques par un ferrailleur, lequel peut même ache­ ter certains matériaux de vale ur, comme les anciennes tuyauteries en plomb très toxiques.

Nombre d'industries, rejettent également des produits, résidus de leurs procédés de fabrication.

Ceux-ci peuvent être revendus directement à d'autres sociétés susceptibles de les utiliser ou de les transformer en matériaux exploitables.

Ainsi, les mines de charbon produisent des rebuts, appe­ lés scories, qui servent de matériau de construc­ tion pour les fondations dans l'industrie du bâti­ ment, et certains chiffons sont employés pour la fabrication de papiers de qualité grossière.

Les décharges Une fois les déchets collectés, ils sont déversés sur des parcelles de terrain sans valeur exploitable.

Mais les décharges, souvent sauvages, sont inesthé- ' Les déchets en décomposition sous la terre produisent du méthane, un gaz inflammable qu'il faut parfois brûler pour éviter les explosions.. »

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