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Typologie de la rature (2) Typologie génétique

Publié le 06/04/2024

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« Typologie de la rature (2) Typologie génétique I II Degré de Liberté/Contrainte À chaque moment de la genèse, la décision qui consiste à annuler, modifier ou déplacer un segment précédemment écrit, peut se trouver déterminée ou motivée de manières très contrastées . Toute rature n’est pas affectée du même coefficient de liberté : de la stricte autonomie à l’effet de censure, la rature peut décliner tous les degrés qui conduisent de l’exercice du libre-arbitre à l’aliénation et il est clair que le sens et la portée d’une correction dépendent pour beaucoup de son degré d’indépendance.

Il convient donc, lorsque c’est possible, de déterminer ce degré. Du point de vue historique, la plus ou moins grande liberté de l’écriture et le recours plus ou moins contraint à la rature dépendent évidemment du contexte réel et symbolique qui définit (en termes éthique, religieux, juridique et politique) l’espace et les limites de la liberté de penser, de s’exprimer, de publier, etc.

et qui peut être assorti de moyens bien réels de coercition. Relation : Détermination /Effet La rature affecte un segment écrit qui, on l’a vu, peut être identifié par sa localisation dans l’espace de la ligne et des différentes zones de la page. Mais, à une échelle plus large, cette page qui contient la rature occupe elle-même une certaine place dans l’espace des mouvements, chapitres, parties ou sections qui composent l’ensemble du déjà-écrit. Par contiguïté immédiate, proche ou lointaine, la rature se trouve donc en relation plus ou moins directe avec tout ou partie de l’avant-texte. Cette relation synchronique à l’environnement contextuel peut s’avérer très éclairante pour analyser les causes de la rature (en quoi le contexte détermine-t-il la rature?) et ses effets (en quoi la rature agit-elle sur son contexte, par exemple en devenant la cause d’autres ratures?). Toute rature, même la plus modeste, participe nécessairement de cette double relation, dans la mesure où elle transforme un segment qui, en général, appartient à une concaténation écrite de l’avanttexte.

Mais cette relation peut dans certains cas être extrêmement réduite. Carte heuristique sources: III Contexte génétique L’acte de corriger n’a pas le même sens s’il intervient dans une note informelle de projet, dans un plan, dans une annotation documentaire, dans un brouillon ou dans une épreuve typographique : il est fondamental d’identifier le contexte génétique de la rature en précisant, autant qu’il est possible, son appartenance à une phase déterminée de la genèse. « La rature visible doit donc être interprétée, pour une large part, comme l’indice d’un processus qui s’est joué sur une autre scène :celle des mécanismes fondamentaux de la pensée consciente et inconsciente, des praxies et des représentations verbales, que les V neurosciences et l’étude des structures cognitives cherchent IV à élucider.

Or, de l’action qui a eu lieu en cet espace de pures virtualités, aucune empreinte ni aucun vestige, en principe, n’est perceptible dans les manuscrits.

»🖋 Moment Le contexte génétique constitue, une variable essentielle pour comprendre la rature : la correction scénarique qui affecte un plan initial n’a pas le même statut qu’une rature de textualisation qui intervient dans un brouillon et toutes deux différent souvent profondément des modifications qui s’observent dans la phase terminale de l’écriture au moment des épreuves corrigées. On distingue 9 grands types de contextes génétiques.* L’espace épistolaire. Les notes de projet à vocation provisionnelle, et celles de réflexions et de recherche libre. Les écrits et notes de recherche libre non finalisée. L’écriture privée à vocation non éditoriale (correspondance, journal, souvenirs, notes de voyage). La rature se.... »

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