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-- Et moi, dit le sergent de ville, comment vas-tu t'y prendre pour m'avoir ?

Publié le 30/10/2013

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-- Et moi, dit le sergent de ville, comment vas-tu t'y prendre pour m'avoir ? Zazie l'examina. -- Vous, qu'elle dit, j'ai déjà vu votre tête quelque part. -- Ça m'étonnerait, dit le flicmane. -- Et pourquoi ça ? Pourquoi que je vous aurais pas déjà vu quelque part ? -- En effet, dit la veuve. Elle a raison, cette petite. -- Je vous remercie, madame, dit Zazie. -- Il n'y a pas de quoi. -- Mais si mais si. -- Elles se foutent de moi, murmura le sergent de ville. -- Alors ? dit la veuve. C'est tout ce que vous savez faire ? Mais remuez-vous donc un peu. -- Moi, dit Zazie, je suis sûre de l'avoir vu quelque part. Mais la veuve avait brusquement reporté son admiration sur le flic. -- Montrez-nous vos talents, qu'elle lui dit en accompagnant ces mots d'une oeillade aphrodisiaque et vulcanisante. Un bel agent de police comme vous, ça doit en connaître des trucs Dans les limites de la légalité, bien sûr. -- C'est un veau, dit Zazie. -- Mais non, dit la dame. Faut l'encourager. Faut être compréhensive. Et de nouveau elle le regarda d'un oeil humide et thermogène. -- Attendez, dit le flicmane soudain mis en mouvement, vzallez voir ce que vzallez voir. Vzallez voir ce dont est capable Trouscaillon. -- Il s'appelle Trouscaillon ! s'écria Zazie enthousiasmée. -- Eh bien moi, dit la veuve en rougissant un tantinet, je m'appelle madame Mouaque. Comme tout le monde, qu'elle ajouta. X À cause de la grève des funiculaires et des métrolleybus, il roulait dans les rues une quantité accrue de véhicules divers, cependant que, le long des trottoirs, des piétons ou des piétonnes fatigués ou impatients faisaient de l'auto-stop, fondant le principe de leur réussite sur la solidarité inusuelle que devaient provoquer chez les possédants les difficultés de la situation. Trouscaillon se plaça lui aussi sur le bord de la chaussée et sortant un sifflet de sa poche, il en tira quelques sons déchirants. Les voitures qui passaient poursuivirent leur chemin. Des cyclistes poussèrent des cris joyeux et s'en allèrent, insouciants, vers leur destin. Les deux roues motorisées accrurent la décibélité de leur vacarme et ne s'arrêtèrent point. D'ailleurs ce n'était pas à eux que Trouscaillon s'adressait. Il y eut un blanc. Un encombrement radical devait sans doute geler quelque part toute circulation. Puis une conduite intérieure, isolée mais bien banale, fit son apparition. Trouscaillon roucoula. Cette fois, le véhicule freina. -- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda le chauffeur agressivement à Trouscaillon qui s'approchait. J'ai rien fait de mal. Je connais le code de la route, moi. Jamais de contredanses. Et j'ai mes papiers. Alors quoi ? Vous feriez mieux d'aller faire marcher le métro que de venir emmerder les bons citoyens. Vous êtes pas content avec ça ? Bin, qu'est-ce qu'il vous faut ! Il s'en va. -- Bravo Trouscaillon, crie de loin Zazie en prenant un air très sérieux. -- Faut pas l'humilier comme ça, dit la veuve Mouaque, ça va lui enlever ses moyens. -- Je l'avais bien deviné que c'était un veau. -- Vous ne trouvez pas qu'il est beau garçon ? -- Tout à l'heure, dit Zazie sévèrement, c'est mon oncle que vous trouviez à vott goût. Il vous les faut tous ? Une roulade de sons aigus attira de nouveau leur attention sur les exploits de Trouscaillon. Ils étaient minimes. L'encombrement avait dû se débouchonner quelque part, une dégoulinade de véhicules s'écoulait lentement devant le flicmane, mais son petit sifflet ne semblait impressionner qui que ce soit Puis de nouveau, le flot se raréfia, une coagulation ayant dû de nouveau se produire au lieu X. Une conduite intérieure bien banale fit son apparition. Trouscaillon roucoula. Le véhicule s'arrêta. -- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda le conducteur agressivement à Trouscaillon qui s'approchait. J'ai rien fait de mal. J'ai mon permis de conduire, moi. Jamais de contredanses. Et j'ai mes papiers. Alors quoi ? Vous feriez mieux d'aller faire marcher le métro que de venir emmerder les bons citoyens. Vous êtes pas content avec ça ? Eh bien, allez vous faire voir par les Marocains. -- Oh ! fit Trouscaillon choqué. Mais le type est parti. -- Bravo Trouscaillon, crie Zazie au comble de l'enthousiasme dedans lequel elle nage avec ravissement. -- Il me plaît de plus en plus, dit la veuve Mouaque à mi-voix. -- Elle est complètement dingue, dit Zazie de même. Trouscaillon, emmerdé, se mettait à douter de la vertu de l'uniforme et de son sifflet. Il était en train de secouer le dit objet pour l'assécher de toute la salive qu'il y avait déversée, lorsqu'une conduite intérieure bien banale vint d'elle-même se ranger devant lui. Une tête dépassa de la carrosserie et prononça les mots d'espoir suivants : -- Pardon, meussieu l'agent, vous ne pourriez pas m'indiquer le chemin le plus court pour me rendre à la Sainte-Chapelle, ce joyau de l'art gothique ? -- Eh bien, répondit automatiquement Trouscaillon, voilà. Faut d'abord prendre à

« X À cause delagrève desfuniculaires etdes métrolleybus, ilroulait danslesrues une quantité accruedevéhicules divers,cependant que,lelong destrottoirs, despiétons ou des piétonnes fatiguésouimpatients faisaientdel’auto-stop, fondantleprincipe deleur réussite surlasolidarité inusuellequedevaient provoquer chezlespossédants les difficultés delasituation. Trouscaillon seplaça luiaussi surlebord delachaussée etsortant unsifflet desa poche, ilen tira quelques sonsdéchirants. Les voitures quipassaient poursuivirent leurchemin.

Descyclistes poussèrent descris joyeux ets’en allèrent, insouciants, versleurdestin.

Lesdeux roues motorisées accrurent ladécibélité deleur vacarme etne s’arrêtèrent point.D’ailleurs cen’était pas à eux que Trouscaillon s’adressait. Il yeut unblanc.

Unencombrement radicaldevaitsansdoute gelerquelque parttoute circulation.

Puisuneconduite intérieure, isoléemaisbienbanale, fitson apparition. Trouscaillon roucoula.Cettefois,levéhicule freina. — Qu’est-ce qu’ilya ? demanda lechauffeur agressivement àTrouscaillon qui s’approchait.

J’airien faitdemal.

Jeconnais lecode delaroute, moi.Jamais de contredanses.

Etj’ai mes papiers.

Alorsquoi ? Vousferiez mieux d’aller fairemarcher le métro quedevenir emmerder lesbons citoyens.

Vousêtespascontent avecça ?Bin, qu’est-ce qu’ilvous faut ! Il s’en va. — Bravo Trouscaillon, criedeloin Zazie enprenant unairtrès sérieux. — Faut pasl’humilier commeça,ditlaveuve Mouaque, çavaluienlever sesmoyens. — Je l’avais biendeviné quec’était unveau. — Vous netrouvez pasqu’il estbeau garçon ? — Tout àl’heure, ditZazie sévèrement, c’estmononcle quevous trouviez àvott goût.

Il vous lesfaut tous ? Une roulade desons aigus attiradenouveau leurattention surlesexploits de Trouscaillon.

Ilsétaient minimes.

L’encombrement avaitdûsedébouchonner quelque part, unedégoulinade devéhicules s’écoulaitlentement devantleflicmane, maisson petit sifflet nesemblait impressionner quique cesoit Puis denouveau, leflot seraréfia, une coagulation ayantdûdenouveau seproduire aulieu X. Une conduite intérieure bienbanale fitson apparition.

Trouscaillon roucoula.Le véhicule s’arrêta. — Qu’est-ce qu’ilya ? demanda leconducteur agressivement àTrouscaillon qui s’approchait.

J’airien faitdemal.

J’aimon permis deconduire, moi.Jamais de contredanses.

Etj’ai mes papiers.

Alorsquoi ? Vousferiez mieux d’aller fairemarcher le métro quedevenir emmerder lesbons citoyens.

Vousêtespascontent avecça ?Eh bien, allezvous fairevoirparlesMarocains. — Oh ! fitTrouscaillon choqué. Mais letype estparti. — Bravo Trouscaillon, crieZazie aucomble del’enthousiasme dedanslequelellenage avec ravissement. — Il meplaît deplus enplus, ditlaveuve Mouaque àmi-voix. — Elle estcomplètement dingue,ditZazie demême. Trouscaillon, emmerdé,semettait àdouter delavertu del’uniforme etde son sifflet.

Il était entrain desecouer ledit objet pourl’assécher detoute lasalive qu’ilyavait déversée, lorsqu’une conduiteintérieure bienbanale vintd’elle-même seranger devant lui.

Une têtedépassa delacarrosserie etprononça lesmots d’espoir suivants : — Pardon, meussieul’agent,vousnepourriez pasm’indiquer lechemin leplus court pour merendre àla Sainte-Chapelle, cejoyau del’art gothique ? — Eh bien,répondit automatiquement Trouscaillon,voilà.Fautd’abord prendre à. »

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