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CONSCIENCE

Publié le 02/04/2015

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CONSCIENCE

Je perçois cet arbre, je sais immédiatement que je le perçois, c'est-à-dire que j'ai conscience de ma perception ; cette conscience accom­pagne mes représentations, et constitue en quelque sorte leur unité ; mais avoir conscience de ma perception, c'est avoir conscience de moi-même comme percevant. Avoir conscience, c'est donc toujours avoir conscience de soi, et être une conscience, c'est être capable de se poser soi-même parmi ses propres représentations. C'est pourquoi Hegel affirme que la «conscience constitue le degré de la réflexion ou du rapport de l'esprit avec lui-même comme phénomène «. Le concept de conscience semble correspondre à trois déterminations :

1 — qu'une représentation soit toujours immédiatement représen­tation de soi-même en même temps que d'autres choses ;

2 — que les représentations trouvent leur unité dans ce phénomène réflexif ;

3 — que la représentation du moi en naisse.

<> Tous les problèmes auxquels donne lieu le phénomène de conscience résident dans les difficultés qu'il y a à rendre compte de cette triple détermination en termes cohérents ; il n'y a dans le fond que trois problématiques possibles.

1 — La conscience absolue. L'intériorité est le point de départ et le fondement de la connaissance, la position qui individualise chaque être humain. On peut chercher à repré­senter cet absolu comme âme, esprit, cogito, sentiment moral, ou refuser d'aller au-delà des phénomènes, mais le point fondamental demeure que l'on accepte une hétéro­généité absolue dans l'Être. La philosophie traditionnelle, la psychologie introspective acceptent ce point de vue ; Sartre (Critique de la raison dialectique), le psychiatre Laing (Soi et les autres) ont tenté de nos jours de fonder l'étude du comportement humain sur une telle position, qui engage une certaine conception de l'homme et des sciences humaines.

2 — La conscience réduite. Les matérialistes excluent a priori la nécessité de poser l'irréductibilité de la conscience. Ainsi Marx et Engels refusent de concrétiser la conscience, et parlent seulement du fait « d'être conscient « ; par là, ils identifient les déterminations de la conscience à celle de son contenu représentatif. Certains psychologues mettant l'accent sur l'organisation biologique des affections et des représen­tations ne lui accordent qu'un rôle secondaire (épiphénomé­nisme) ; Watson (et les behaviouristes) ira jusqu'à nier l'existence de la conscience, puisqu'on ne peut la « montrer dans une éprouvette «.

 

3 — L'inconscient. Certains philosophes (Leibniz) ont admis depuis longtemps que toute representation n'est pas cons­ciente, mais ce faisant ils ne posaient pas l'existence de représentations ayant pour propriété de ne jamais pouvoir être conscientes, ce que fait Freud avec le concept d'in­conscient. Cette nouvelle problématique remet en question la liaison de la représentation du moi au phénomène de conscience : l'homme n'est pas un être immédiatement présent à lui-même, mais un etre qui comporte en lui une instance qui lui demeure étrangère.

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