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Autrui peut-il être un objet de désir?

Publié le 06/04/2005

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Le problème posé rencontre donc une autre difficulté majeure : y a-t-il un équilibre concevable entre mon désir sur autrui et la préservation d'autrui? II. Deuxième partie : L'autre comme l'être ou comme la chose Si l'on considère que le désir est la volonté de posséder une chose en particulier, il ne semble pas applicable dans une relation avec autrui. « Les gens que je vois... je les fige en objets, je suis par rapport à eux comme autrui par rapport à moi. En les regardant, je mesure ma puissance. » SARTRE, L'Être et le Néant. Autrui n'étant pas un objet, et autrui ayant sa propre volonté, annule ce désir de puissance et de possession. On ne peut pas vouloir posséder une conscience. D'abord parce que c'est impossible, et ensuite parce que c'est mettre l'autre en esclavage.

Désirer, c'est tendre consciemment vers ce que l'on aimerait posséder. Le désir est conscience d'un manque. Comme conscience, il est le propre de l'homme, dans la mesure où seul celui-ci est capable de représentations intellectuelles ("l'animal a des besoins"). « Le désir est l'idée d'un bien que l'on ne possède pas mais que l'on espère posséder « (Malebranche). Comme manque, il est aussi spécifiquement humain dans la mesure où ne manque jamais que ce qu'on a le souvenir d'avoir possédé et le regret d'avoir perdu. Le désir se définit donc paradoxalement comme nostalgie, en son essence insatisfait ; impossible espoir de retrouver ce qui appartient à un passé révolu. Ainsi pourquoi ce fantasme de voir entrer en sa possession quelque chose qui nous échappe, serait-il différent dans une relation avec autrui ?

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