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Auvergne, Limousin et Marche (histoire)

Publié le 24/08/2013

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limousin

Louis XIV réunit en 1665 les Grands Jours d'Auvergne, un tribunal chargé de mettre au pas la noblesse de la province. Après trois mois d'assises, la juridiction rend un jugement dont l'effet moral devait se révéler considérable : si la peine de mort est prononcée à l'encontre du vicomte de La Mothe-Canillac et du sieur de Veyrac, bien d'autres sont condamnés par contumace au gibet, tandis que certains sont bannis et voient leurs châteaux démolis et leurs biens confisqués. Personne ne songe plus à contester l'autorité de l'intendant qui devient le détenteur réel de tous les pouvoirs, au nom du roi. Le calme règne dans une région qui peine à se développer. Ainsi, l'Auvergne demeure quelque peu à l'écart de l'évolution économique des ni' et WIII` siècles. L'enclavement de la région et les troubles consécutifs aux guerres de Religion et à la Fronde expliquent en partie un retard que l'action d'intendants pourtant de grande valeur, comme Trudaine, Ballainvilliers et Montyon, ne parvient pas à combler.

limousin

« En conséquence, les biens en litige sont mis sous séquestre en 1527.

• Cette décision pousse le connétable à chercher appui auprès de Charles Quint (un épisode connu sous le nom de «trahison du connétable»).

En 1531, les duchés d'Auvergne (y compris le Dauphiné d'Auvergne) et de Bourbon proprement dit (ou Bourbonnais) sont unis à la Couronne.

• Pour sa part, le comté épiscopal d'Auvergne connaît un destin semblable.

Catherine de Médicis, qui a hérité du comté par sa mère Madeleine de la Tour, réunit cette province à la Couronne en 1532.

• Durant les guerres de Religion (1562-1598}, l'Auvergne est ravagée .

Issoire, largement gagnée au protestantisme, tombe en 1575 aux mains des huguenots venus du languedoc.

Deux ans plus tard, les catholiques reprennent la ville et la mettent à sac.

Peu à peu, la monarchie parvient à rétablir son autorité sur la province .

Ainsi, en 1616, un intendant est installé en Auvergne e~ en 1649, les états ont tous disparus.

LA MISE AU PAS DE LA NOIWSE ·Mais durant la Fronde {1648-1653} , la noblesse auvergnate prend le parti de Condé et de M~ de longueville.

Afin de se débarrasser définitivement de cette noblesse ..;;;....

__ __, royale, louis XIV réunit en 1665 les Grands Jours d'Auvergne, un tribunal chargé de mettre au pas la noblesse de la province.

Après trois mois d'assises, la juridiction rend un jugement dont l'effet moral devait se révéler considérable : si la peine de mort est prononcée à l'encontre du vicomte de la Mothe­ Canillac et du sieur de Veyrac, bien d'autres sont condamnés par contumace au gibet tandis que certains sont bannis et voient leurs châteaux démolis et leurs biens confisqués.

Personne ne songe plus à contester l'autorité de l'Intendant qui devient le détenteur réel de tous les pouvoirs, au nom du roi.

le calme règne dans une région qui peine à se développer.

Ainsi, l'Auvergne demeure quelque peu à l'écart de l'évolution économique des XVII' et XVIII' siècles.

J:enclavement de la région et les troubles consécutifs aux guerres de Religion et à la Fronde expliquent en partie un retard que l'action d'Intendants pourtant de grande valeur, comme Trudaine, Ballainvilliers et Montyon, ne parvient pas à combler.

• la Révolution française passe sur l'Auvergne sans y susciter de troubles significatifs.

En 1790, la Constituante fait de la province deux départements : la Basse-Auvergne devient le Puy­ de-Dôme ; toutefois , le pays de Brioude s'en détache pour former, avec le Velay, le département de Haute-loire .

Quant à la Haute-Auvergne, elle donne naissance au Cantal.

UNE TEllE D'UIICRAnoN • Déjà sous l'Ancien Régime, l'Auvergne constituait une terre d'émigration, pourvoyeuse de marchands de toile et de colporteurs -une émigration qui conduit même de nombreux Auvergnats à franchir les Pyrénées.

le phénomène s'amplifie au lendemain de la Révolution.

J:exode rural s'accélère dans la première moitié du XIX' siècle et contribue à la croissance démographique de Paris.

les Auvergnats de Paris se spécialisent dans les métiers de la «limonade» et dans le commerce du charbon .

Entre le milieu du XIx' siècle et le milieu du Xx' siècle, les montagnes d'Auvergne perdent la moitié de leur population.

• Dans la Grande limagne, Clermont­ Ferrand concentre l'essentiel des activités commerciales , administratives et universitaires.

l'industrie y prend son essor dans les années 1890 avec la création par les frères Michelin d'une usine chargée de fabriquer des pneumatiques pour 11utomeblles.

Depuis, d'autres industries , notamment chimiques, métallurgiques et mécaniques, participent au rayonnement économique de l'Auvergne.

LE LIMOUSIN ET LA MARCHE I.E PAYS DES LUlOVlCES • les premiers signes de peuplement de l'actuel limousin sont attestés dès le paléolithique, comme en témoigne le squelette d'aspect néandertalien de l'homme dit «de la Chapelle-aux­ Saints».

Du néolithique et, surtou~ des âges du bronze et du fer, datent des enceintes fortifiées et de nombreux mégalithes (dolmens et menhirs).

Aux migrations des peuples néolithiques succèdent de nouveaux occupants , d 'abord des ligures, puis des Ibères, lesquels précèdent les Celtes, qui s'installent dans la région au IX' siècle av.

J.-C.les derniers venus, les lémovices, affichent très tôt une unité politique symbolisée par un sénat Au 111' siècle av.

J.-C., les lémovices tombent sous la domination des Arvernes aux côtés desquels ils luttent contre les légions de César.

Écrasés lors de la bataille d'Uxellodunum en 51 av.

J.-C., les lémovices se soumettent, comme le reste de la Gaule, à la paix romaine.

Celle-ci ouvre une période de grande prospérité .

Sous Dioclétien (284-305}, Augustoritum (limoges) devient un important carrefour de voies romaines.

le christianisme se diffuse dans la région au 111' siècle grâce à l'action de Sllint M11rlitll .

LE TEMPS DES flANCS • les IV' et v• siècles voient se succéder les invasions, celle des Alamans en 352, puis celle des Huns en 406.

Vers 419, les Wisigoths se fixent dans la région qu'ils dominent jusqu'à leur écrasement par le roi des Francs Clovis en 507lors de la bataille de Vouillé .

le limousin entre alors dans le royaume franc.

Au cœur des luttes fratricides des fils de Clovis, le limousin finit par connaître une courte période de calme et d'essor économique sous les règnes de aotlllrrll (584-629} et de Dagobert (629-638).

limousin d'origine, saint Éloi (588- 660} fonde le monastère de Solignac.

• En 673, le limousin est intégré au duché d'Aquitaine constitué par le duc lupus (ou loup).

Dans les années 760, Pépin le Bref reconquiert le duché d'Aquitaine en venant à bout du duc Waifre à l'issue de plusieurs combats.

• En 778, Charlemagne constitue le premier royaume d'Aquitaine dont il investit son fils louis.

Ce dernier, devenu empereur, le donne à son fils ainé Pépin 1" .

À la mort de ce dernier, le royaume d'Aquitaine revient à Charles, le fils cadet de louis.

Charles, qui parvient à se maintenir contre les ambitions de Pépin Il et de louis le Germanique, fait couronner son fils Charles à limoges en 855.

la région est alors le théâtre de nombreux combats entre Robertiens et Carolingiens auxquels le roi de France Raoul de Bourgogne ne mettra un terme définitif qu'en 919 lors de la bataille d 'Estresses, près de Beaulieu-sur-Dordogne.

·À partir de 877 et jusqu'en 918, les comtes de Toulouse dominent le pays, puis, à partir de 918, les comtes de Poitiers prennent le relais.

Ces derniers se font couronner ducs d'Aquitaine en la cathédrale de limoges .

Pour autant, l'autorité des comtes de Poitiers est impuissante à empêcher le morcellement du limousin en plusieurs fiefs de taille variable, dont les vicomtés de limoges, de Rochechouart (Haute­ Vienne), de Turenne , de Comborn et Ventadour (Corrèze), d'Aubusson ou encore le comté de la Marche (Creuse).

Sorte de «tampon» entre les possessions des comtes du Poitou, ducs d'Aquitaine, et celles du roi de France, le comté de la Marche s'Individualise vraisemblablement entre 955 et 958.

Placé sous l'autorité de Boson 1" , fils de Sulpice , seigneur de Charroux (l'antique Carrofum), il réunit deux territoires jusque-là distincts , l'un autour du Dorat (Basse-Marche), l'autre autour de Guéret (Haute-Marche), pour former une étroite entité étirée sur environ 80 kilomètres .

CAPtnENS ET PLANTAGENhs • Bien que les vicomtés se livrent à d'interminables guerres féodales tout au long du Xl' siècle, le limousin s'affirme cependant comme l'un des foyers de la civilisation occitane.

les émaux de limoges acquièrent une renommée qui gagne toute la Chrétienté, tandis qu'en limousin s'épanouit la poésie des troubadours, dont le plus célèbre est Bernard de Ventadour (v.

1125-v.

1200}.

• la lutte entre les seigneurs limousins est attisée par la rivalité qui oppose les Plantagenêts et les Capétiens .

En elfe~ les seigneurs méconnaissent l'autorité royale jusqu 'au moment du mariage de louis VIlle jeune avec Aliénor d'Aquitaine en 1137 .

En 1152, le concile de Beaugency ayant prononcé le divorce des deux époux, Aliénor, devenue libre, épouse quelque temps aprés Henri Plantagenê~ qui, en 1155, devient roi d'Angleterre.

• Quant au comté de la Marche, il est vendu en 1177 à Henri Plantagenê~ puis est cédé à la France en 1199 et passe alors à la famille poitevine des lusignan.

• En 1202, les barons du Poitou et d'Aquitaine se soulévent contre Jean sans Terre et sollicitent l'aide de Philippe Auguste, qui le chasse d 'Aquitaine en 1214.

le limousin revient à la France jusqu'au 12 mars 1259, époque à laquelle louis IX conclut avec Henri Ill d'Angleterre un traité par lequel il lui restitue le limousin, ainsi que le Quercy, I'Agénois et une partie de la Saintonge.

·À partir de Crécy (1346}, le limousin est ravagé par les chevauchées anglaises, puis, à partir de 1348, par la peste.

Avec le traité de Brétigny {1360}, qui termine la première partie de la guerre de Cent Ans, le limousin est perdu pour la France.

Toutefois, l'habile politique de Charles V permet de le récupérer.

Sous Chllrlts VIl (1422-1461), les seigneurs du limousin ne font pas défaut e~ la guerre se terminant à l'avantage de la France, le limousin ~ cette fois définitivemen~ réuni à la Couronne (1453).

LE RATTACHEMENT Il LA COURONNE • De son côté , le comté de la Marche, que Marie de lusignan a vendu à Philippe le Bel en 1308 (Gui de lusignan est mort sans descendance) , passe à la maison d'Armagnac en 1438 par mariage .

En 1477, louis Xl confisque la Marche et l'attribue à son gendre, Pierre de Beaujeu, futur duc de Bourbon .

En 1527, François 1" la confisque à son tour et la rattache à la Couronne (de même que les autres possessions du connétable de Bourbon).

Dés lors, la Marche , dont le centre de gravité se déporte vers le Nord, va connaître une évolution distincte de celle du limousin .

En témoigne en effet la progression de la langue d'o.ll aux dépens de la langue d'oc.

De même, alors que le limousin proprement dit reste de droit écri~ la Marche est régie par un droit coutumier.

• la Réforme ne pénètre guère en limousin et le pays est globalement épargné par les guerres de Religion (1562-1598}.11 faut attendre la conversion au protestantisme du vicomte Henri de Turenne en 1575 pour que le limousin connaisse à son tour des temps troublés .

• En 1593 et 1594, le pays est le théâtre de la révolte des croquants, des paysans hostiles à la fiscalité royale.

Cette révolte, à laquelle prennent part également des paysans de la Marche, est vite apaisée par Henri IV.

Mais la misère des paysans et l'aggravation des impôts provoquent en 1636-1637 de nouveaux soulèvements, cette fois contre l'administration de Richelieu.

Sous louis XIV, les tailleurs de pierre et les ouvriers limousins et marchais participent en grand nombre à la construction du château de Versailles.

• la centralisation administrative, d 'abord imposée brutalement par les premiers intendants , s'adoucit a prés la Fronde et porte tous ses fruits au XVIII' siècle avec Tourny et surtout 1ilrfot.

Ce dernier réforme les impôts, transforme la corvée, crée des routes, développe l'agricukure (introduction de la pomme de terre) et l'industrie (début de la porcelaine et essor de la tapisserie).

DEPUIS LA RtvoLUnON • Sous la Révolution, la Constituante divise le limousin et la Marche en trois départements : la Haute-Marche forme la Creuse, le Bas-limousin, la Corrèze.

Quant à l'ancienne vicomté de limoges et à la Basse-Marche, elles sont réunies dans la Haute-Vienne.

• Sur le plan économique et social, la première moitié du XIX' siècle est marquée par l'amplification de l'émigration saisonnière de fils de paysans pauvres qui reviennent passer l'hiver au pays.

J:émigration prend un tour permanent au début du xx• siècle.

Ainsi , en 1914, quelque 40 000 ouvriers du bâtimen~ originaires de la région, sont installés à Paris et d'autres grandes villes, dont lyon et Bordeaux.

Cet exode coïncide avec une baisse sensible de la natalité , puis contribue au vieillissement de la population, un phénomène appelé à durer.

• Sur le plan politique, le vote marqué à gauche du limousin, constant de la Ill ' République au xx• siècle, lui vaut la réputation d'être une «région rouge».

C'est à limoges que la CGT voit le jour en 1895.

le communisme, qui gagne le limousin dans l'entre-deux-guerres, explique la vitalité de la Résistance lors de la Seconde Guerre mondiale.

En juin 1944, les maquisards attaquent la division « Das Reich » en route vers la Normandie.

les représailles nazies marqueront la mémoire limousine : 99 pendus à Tulle le 9 juine~ le lendemain, 642 personnes massacrées ou brûlées vives à Ort~dour-sur­ Glllnt.

Pour le reste, l'histoire du limousin se confond avec celle de la République.. »

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