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Bérénice de RACINE

Publié le 11/09/2006

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racine
Le XVIIè siècle est imprégné par le règne de Louis XIV et le retour après les excès du baroque à une rigueur et une sobriété classique. Dramaturge français du 17ème siècle, Racine (1639-1699) est l’auteur de nombreuses tragédies qui ont eu l’heurt de plaire au roi et à sa cour. Jusqu’en 1677, date de la représentation de Phèdre tout sourit à l’auteur mais à partir de cette date, l’homme de théâtre connaît quelques revers. Auteur également de nombreuses préfaces, Racine n’a eu de cesse de se soucier des possibilités du genre tragique. Ainsi en 1671 défend-il dans la préface de Bérénice « l’invention (qui) consiste à faire quelque chose de rien «. La pièce, en effet, met en scène les amours malheureuses de trois grands personnages : Bérénice, Titus et Antiochus entre lesquels va se jouer le cruel drame intérieur de la conscience et du cœur. A l’acte V la tension dramatique est à son comble, tous les personnages menacent de se suicider, c’est alors que Bérénice prend l’initiative de l’action et s’attache à dénouer les fils tissés depuis l’acte I. Ainsi il intéressant d’étudier comment Racine dans cette ultime scène permet à son personnage d’accéder à la grandeur héroïque et tragique. Après avoir démontré comment Bérénice devient l’exécutante du destin, il conviendra d’observer dans quelle mesure l’ultime sursaut héroïque que lui accorde le dramaturge fait d’elle une héroïne tragique.   I-Le metteur en scène du dénouement  1- Evocation de la situation passée  - v.1491-1495 : Bérénice rappelle les 5 ans écoulés (le passé) et souligne qu’elle n’a pas été guidée par l’ambition mais bien par l’amour : - (1492-1493) Ambition : "l'empire", "La grandeur des Romains, la pourpre des Césars". - (v.1495) Amour : répétition du vb "aimer" : 2 fois à la voix active, 1 fois à la voix passive. (cf aussi v. 1505 – 1506) comme sur l’ensemble de la pièce, elle aussi oppose la raison d’état à la force des sentiments - Bérénice insiste également sur la sincérité et la transparence de ses sentiments pour Titus : « Mon cœur vous est connu «, « vous le savez « : « mon cœur « = métonymie, sentiments de Bérénice.  L’évocation du passé par Bérénice comme pour rappeler les éléments de cette situation tragique se fait de manière apaisée et tranquille comme si le personnage s’était vidé de toute la violence de sa passion pour se résigner à l’implacable destin. D’ailleurs elle souligne d’autant plus cet amour inconditionnel pendant 5 ans qu’elle l’a cru perdu en une journée v.1496-1497. Mais la reine est maintenant calmée car elle sait qu’elle perd son amant mais pas son amour.  2- Evocation de la situation présente  L’évocation du passé est rendue nécessaire pour bien saisir l’ampleur de la tragédie dévastatrice qui se joue au présent sous nos yeux :  - v.1487-1490 : Alternative du v.1487 « soit que … soit que «, résumée par adv. « partout « + 2 négations restrictives « je ne vois que (…) je n’entends parler que… « + accumulation de termes appartenant au champ lexical de la souffrance : désespoir, pleurs, trouble, horreurs, sang «  En quelques vers Bérénice effectue un constant effrayant, tous les « ingrédients « sont là pour que cette histoire s’achève dans un bain de sang, n’oublions pas que les trois personnages menacent de « régler « le conflit par le suicide (Antiochus l’évoque dès l’acte I + v.1475, Bérénice à la fin de la scène 5 de l’acte IV et Titus au vers 1440 scène précédente).  La reine est donc acculée à une « extrémité « (v.1486) qu’elle se sent obligée de régler si elle ne veut pas que ces « princes généreux « périssent d’avoir trop aimé. C'est l'idée de leur mort à eux qui la fait renoncer elle-même au suicide. v. 1487 - 1490 (évoquent cette situation), elle s’adresse tout à tour à l’un et à l’autre.  v.1496-198 : mais c’est aussi parce qu’elle est rassurée quant aux sentiments qu’éprouve Titus pour elle qu’elle peut retirer ses violentes accusations « je me suis alarmée « et alors emplie d’une résignation sereine elle est en mesure de mettre en scène leur avenir. Bérénice d’une certaine façon devient l’exécutrice du destin, tout autant que sa victime.  3- Le sort des personnages (tension dramatique + pathétique)  Le règlement du conflit intervient alors que la tension dramatique est à son comble et ainsi enferme le sort des héros dans le pathétique.  - 1499-1504 : 1er élément du dénouement : Titus doit régner. Bérénice a compris qu’il n’était pas question d’amour (v.1499 : la faiblesse de l’empereur s’avère être une redoutable preuve de cet amour) dans le choix de Titus mais de quelque chose de bien plus vaste (« univers malheureux « = Rome dans un effet d’élargissement et d’agrandissement) qui dépasse la simple passion amoureuse cherche à convaincre Titus de renoncer au suicide (« Bérénice (…) ne vaut…que de vos vertus il goûte les prémices, se voie en un moment enlever ses délices «) et de régner, conformément à son devoir d'empereur. Allusion à la phrase de Suétone (préface) : Rome ne doit pas regretter l’empereur que lui impose la loi et Titus ne doit pas céder devant la puissance amoureuse. Bérénice s’efface (v.1500) devant l’Empire auquel désormais Titus doit se consacrer sans penser au passé. En cela, elle obéit et répond enfin aux injonctions de Titus, qui dans la scène 5 de l’acte IV v. 1045 - 1061 lui demande de se sacrifier et de l'aider dans la voie du renoncement.  - v. 1505 - 1510 : 2ème étape du dénouement : Bérénice renouvelle son amour inconditionnel pour Titus comme pour bien insister, il ne s’agit pas ici d’une décision liée à un désamour ou à une faiblesse de la reine. « En ce moment funeste «, l’adjectif ici prend tout sons sens, évidemment il ne s’agit pas de la mort physique des personnages mais peut-être bien pire encore. Bérénice annonce au futur sa décision de quitter Rome et de rester en vie. Le temps verbal du futur exclut toute autre alternative. Bérénice règle le sort des personnages en le rendant indiscutable : c’est le futur pour elle mais c’est l’impératif pour Titus (v.1510) et pour Antiochus.(1014-1015-1017-1021). Tragique certitude qui apparaît au vers 1507 « Je veux « : tout au long de la pièce Bérénice subit son destin, dans la dernière sc., elle l'accepte pleinement et l'assume même s'il ne lui apporte que souffrance et solitude (sort identique pour les 3 personnages). v. 1510 : 1ère occurrence du mot "adieu", qui sera répété 4 fois dans la scène (2 fois pour chacun des hommes) + verbe « voir « au futur : Bérénice renonce à avoir sous les yeux l'objet de son amour, et refuse v.1517 d'avoir sous les yeux l'objet de son indifférence !  -v.1511-1521 : 3ème étape du dénouement : Le ton est ici beaucoup plus injonctif, 5 impératifs, comme s’il s’agissait d’être plus dirigiste avec Antiochus ou davantage conseillère…  - v.1511-1513 : anéantissent les espoirs d’Antiochus…s’il en restait  - v.1514-1515 : Elle lui demande de renoncer au suicide et de prendre modèle sur les amants malheureux qui vont savoir être dignes de cette situation tragique. (exemplarité de leur histoire + v.1018). La césure elle-même au vers 1515 sépare Bérénice d'Antiochus, comme si l’écriture elle-même avait vocation à souligner l’impossible relation amoureuse entre la reine de Palestine et le roi de Comagène. Question ici : Antiochus amant à jamais éconduit ou Titus à jamais sans Bérénice ? lequel des deux destins est le plus « tragique « ?  - v.1517 et 1521 : deux fois la même idée + v.1521 sécheresse de la phrase, trois propositions courtes.  Dans un ultime adieu à Titus, le sort des trois personnages est réglé. Chacun d’entre eux est promis à un avenir douloureux et solitaire. Et la dimension pathétique du dénouement est soulignée par la dernière réplique d’Antiochus « Hélas ! « qui porte en elle l’impossible amour.  Transition : Ainsi, parce qu’elle ne peut envisager la mort de Titus et d’Antiochus, Bérénice devient le metteur en scène de la tragédie, celle par qui le tragique s’installe irrémédiablement. La reine de Palestine, ironiquement armée par le destin exécute les sentences du fatum. Mais c’est parce qu’elle est la voix de l’exécution tragique qu’elle accède à sa dignité d’héroïne.  II-Le sursaut héroïque  1- Le retournement de situation  Rappelons que le retournement était préparé par la sc. 6 de l'acte V où pour la 1ère fois, Bérénice ne remet pas en cause l'argumentation de Titus : un seul mot seul mot : « Hélas « v.1438, qui montre l’épuisement et le désespoir de la reine, mais aussi le point de départ de la réflexion qui amènera Bérénice au sacrifice et au renoncement.  Cette dernière tirade de Bérénice s’impose comme un retournement de situation, puisqu’on l’a vu c’est elle qui contre toute attente va régler le sort des personnages notamment en dictant à Titus et Antiochus leur conduite. Ainsi le sursaut héroïque de Bérénice se manifeste d’abord dans les gestes, avant même les mots.  Didascalies : peu nombreuses chez Racine en règle générale or, à la fin de la sc. 5 on trouve « Bérénice se laisse tomber sur un siège « et dans la sc. 7, « se levant « : postures qui expriment l'état d'esprit du personnage : effondrement, tentation du suicide (formulée dans la lettre qu'elle a laissée pour Titus et qu'il lit en sa présence), avant le sursaut héroïque du dénouement : Bérénice. s'effondre, puis se relève, physiquement et moralement et le manifeste aux vers 1507 - 1508. Il s’agit bien d’une ultime action pour laisser la tragédie se réaliser.  L’attitude finale de Bérénice, qui montre le chemin parcouru depuis ses premières réactions pleines de colère et de dépit jusqu’au renoncement et à la générosité, semble s’inspirer directement du modèle que représente Titus – modèle qui prépare progressivement la reine à le suivre sur la voie difficile que l’honneur leur impose. La dernière prise de parole de Bérénice montre en effet qu’elle a entendu les appels à l’héroïsme de Titus (IV, 5, v. 1045-1061) et qu’elle est à son tour capable de s’élever à la grandeur sublime du renoncement.  2- la dignité héroïque  Tout au long de la pièce, alors que l’empereur ne cesse d’alléguer la « gloire « et le « devoir «, Bérénice s’avère incapable de s’élever à une logique du sacrifice et du renoncement héroïque. Restant sourde aux exhortations que Titus lui adresse lors de la confrontation (IV, 5), elle cherche par tous les moyens à s’opposer à la séparation inéluctable. Si, lors de la scène du dénouement, Bérénice peut accéder à la grandeur tragique en acceptant à son tour le renoncement, c’est que les exemples de conduite héroïque offerts par Titus (qui explique à Bérénice ses motivations en IV, 5 et V, 6) et même par Antiochus, qui aime sans espoir mais toujours avec générosité et noblesse d’âme, l’ont aidée à entendre à son tour la voix du devoir et de l’honneur.  v.1485-1486 : La répétition de l’impératif semble suspendre l’action et la faire passer aux mains de l’héroïne qui acculée et accablée ne peut accepter ce qui est en train de se passer sous ses yeux. Plus la parole avance, plus Bérénice accède à sa grandeur tragique ainsi :  v.1486-1490 : prédominance de la 1ère personne, Bérénice maître de l’action et de la parole  v1491-1499 : c’est parce qu’elle reconnaît ses faiblesses : aimer Titus, craindre de n’être plus aimée, mais surtout parce qu’elle accepte de les vivre que Bérénice se couvre d’héroïsme.  v.1500 : Bérénice s’efface presque se diminue, s’isolant en début de vers. Elle se ramène à son rang de simple reine, parce que convaincue de l’amour de Titus elle sait qu’elle ne peut lutter contre la raison d’état. La raison l’emporte mais pas sur l’amour, sur la mort annoncée de tous les héros de cette tragédie à laquelle la plus grande d’entre eux ne peut se résoudre.  v. 1505+1510 : et Bérénice insiste, renouvelle son amour comme pour faire résonner davantage la force de son renoncement « je ne vous verrai plus « : futur, 2ème hémistiche, ponctuation forte. Elle renonce, elle plie mais elle reste digne et grande devant la fatalité tragique. Aucun apitoiement de sa part.  v1511-1513 : Bérénice poursuit sont ascension vers la grandeur : il n’est pas question pour elle de chercher réconfort ailleurs, elle ne saurait se satisfaire de « solution de rechange «, Bérénice a lutté pour l’amour partagé et non par crainte d’un avenir de solitude et d’oubli. Elle n’a pas lutté par orgueil ou par fierté. Antiochus ne peut espérer retrouver une reine quand cette histoire en a fait une héroïne tragique.  v. 1515 : ultime effort syntaxique pour unir les amants à jamais désunis (autre analyse possible ici qui permet de comprendre aussi sur Titus et sur moi, et pas seulement sur Titus et moi)  v.1516 : régularité rythmique du vers (tétramètre), qui exprime la communauté de destin entre Titus et Bérénice., ainsi que le caractère inexorable de ce destin. Répétition pronom sujet / pronom complément. Construction parallèle. La tragédie des amants malheureux résonne dans la funeste mélodie de ce vers.  v.1517 : même si elle semble insister sur le couple brisé, Bérénice n’est pas insensible à la douleur d’Antiochus, elle sait très bien que le roi de Comagène souffre également et la double métaphore de l’amour et de la prison amoureuse souligne encore la grandeur du personnage. Nul mépris chez Bérénice pour Antiochus mais au contraire beaucoup de compassion.  v.1522 : ultime adieu, ultime regard, ultime écho du tragique et Bérénice quitte la scène parée de la grandeur tragique qu’elle a acquis tout au long de la pièce.  3- Compassion et admiration  Ce sursaut héroïque que le dramaturge accorde à son personnage suscite la compassion et force l’admiration.  Le spectateur ne peut que s’émouvoir et partager la souffrance (v.1485-1490) de Bérénice qui fournit l’effort nécessaire pour faire accéder les trois personnages à la grandeur héroïque (v.1509-1510 ; 1514-1517)  Il admire également la grandeur d’âme dont fait preuve Bérénice en annonçant sa décision de partir tout en lui promettant de vivre – ce qui permet à Titus d’accomplir son propre destin impérial (v.1509-150) – et sa capacité à maîtriser sa passion et à faire taire ses sentiments, ainsi que sa volonté de mettre fin au désarroi qui règne autour d’elle.  Enfin, Bérénice ne prétend pas donner l’exemple du courage ou de l’héroïsme, mais simplement celui « de l’amour la plus tendre et la plus malheureuse « (v. 1503). En somme, les raisons du renoncement de Bérénice sont pleines d’humanité, de tendresse et de compassion et c’est ainsi qu’elle emporte l’adhésion du public.  Conclusion :  Scène qui répond aux attentes du dénouement (rappel : dans la scène d’expo : Antiochus amoureux de Bérénice mais Bérénice amoureuse de Titus et Titus de Bérénice + problème du mariage) puisque Bérénice résume la situation passée, présente et à venir et règle le sort des personnages. De plus elle accède à la grandeur héroïque et tragique par le renoncement et le sacrifice. Néanmoins la tirade ne prouve pas une conversion de Bérénice aux valeurs romaines, mais au contraire prouve une dernière fois son amour à Titus, malgré Rome  Ouverture : une autre pièce de Racine (Phèdre, Andromaque…). Mais aussi pourquoi une mise en relation sur la tragédie telle qu’elle apparaît dans Roméo et Juliette ou dans On ne badine pas avec l’amour, tout en soulignant bien sûr qu’on n’a pas du tout à faire aux mêmes types de pièces.



racine

« pathétique. - 1499-1504 : 1er élément du dénouement : Titus doit régner.

Bérénice a compris qu'il n'était pas question d'amour (v.1499 : lafaiblesse de l'empereur s'avère être une redoutable preuve de cet amour) dans le choix de Titus mais de quelque chose de bienplus vaste (« univers malheureux » = Rome dans un effet d'élargissement et d'agrandissement) qui dépasse la simple passionamoureuse cherche à convaincre Titus de renoncer au suicide (« Bérénice (…) ne vaut…que de vos vertus il goûte les prémices,se voie en un moment enlever ses délices ») et de régner, conformément à son devoir d'empereur.

Allusion à la phrase deSuétone (préface) : Rome ne doit pas regretter l'empereur que lui impose la loi et Titus ne doit pas céder devant la puissanceamoureuse.

Bérénice s'efface (v.1500) devant l'Empire auquel désormais Titus doit se consacrer sans penser au passé.

En cela,elle obéit et répond enfin aux injonctions de Titus, qui dans la scène 5 de l'acte IV v.

1045 - 1061 lui demande de se sacrifier etde l'aider dans la voie du renoncement. - v.

1505 - 1510 : 2ème étape du dénouement : Bérénice renouvelle son amour inconditionnel pour Titus comme pour bieninsister, il ne s'agit pas ici d'une décision liée à un désamour ou à une faiblesse de la reine.

« En ce moment funeste », l'adjectif iciprend tout sons sens, évidemment il ne s'agit pas de la mort physique des personnages mais peut-être bien pire encore.

Béréniceannonce au futur sa décision de quitter Rome et de rester en vie.

Le temps verbal du futur exclut toute autre alternative.

Bérénicerègle le sort des personnages en le rendant indiscutable : c'est le futur pour elle mais c'est l'impératif pour Titus (v.1510) et pourAntiochus.(1014-1015-1017-1021).Tragique certitude qui apparaît au vers 1507 « Je veux » : tout au long de la pièce Bérénice subit son destin, dans la dernière sc.,elle l'accepte pleinement et l'assume même s'il ne lui apporte que souffrance et solitude (sort identique pour les 3 personnages).v.

1510 : 1ère occurrence du mot "adieu", qui sera répété 4 fois dans la scène (2 fois pour chacun des hommes) + verbe « voir »au futur : Bérénice renonce à avoir sous les yeux l'objet de son amour, et refuse v.1517 d'avoir sous les yeux l'objet de sonindifférence ! -v.1511-1521 : 3ème étape du dénouement : Le ton est ici beaucoup plus injonctif, 5 impératifs, comme s'il s'agissait d'être plusdirigiste avec Antiochus ou davantage conseillère… - v.1511-1513 : anéantissent les espoirs d'Antiochus…s'il en restait - v.1514-1515 : Elle lui demande de renoncer au suicide et de prendre modèle sur les amants malheureux qui vont savoir êtredignes de cette situation tragique.

(exemplarité de leur histoire + v.1018).

La césure elle-même au vers 1515 sépare Béréniced'Antiochus, comme si l'écriture elle-même avait vocation à souligner l'impossible relation amoureuse entre la reine de Palestine etle roi de Comagène.

Question ici : Antiochus amant à jamais éconduit ou Titus à jamais sans Bérénice ? lequel des deux destinsest le plus « tragique » ? - v.1517 et 1521 : deux fois la même idée + v.1521 sécheresse de la phrase, trois propositions courtes. Dans un ultime adieu à Titus, le sort des trois personnages est réglé.

Chacun d'entre eux est promis à un avenir douloureux etsolitaire.

Et la dimension pathétique du dénouement est soulignée par la dernière réplique d'Antiochus « Hélas ! » qui porte en ellel'impossible amour. Transition : Ainsi, parce qu'elle ne peut envisager la mort de Titus et d'Antiochus, Bérénice devient le metteur en scène de latragédie, celle par qui le tragique s'installe irrémédiablement.

La reine de Palestine, ironiquement armée par le destin exécute lessentences du fatum.

Mais c'est parce qu'elle est la voix de l'exécution tragique qu'elle accède à sa dignité d'héroïne. II-Le sursaut héroïque 1- Le retournement de situation Rappelons que le retournement était préparé par la sc.

6 de l'acte V où pour la 1ère fois, Bérénice ne remet pas en causel'argumentation de Titus : un seul mot seul mot : « Hélas » v.1438, qui montre l'épuisement et le désespoir de la reine, mais aussile point de départ de la réflexion qui amènera Bérénice au sacrifice et au renoncement. Cette dernière tirade de Bérénice s'impose comme un retournement de situation, puisqu'on l'a vu c'est elle qui contre toute attenteva régler le sort des personnages notamment en dictant à Titus et Antiochus leur conduite.

Ainsi le sursaut héroïque de Bérénice. »

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