Comment décider de ce qui est juste ?
Publié le 05/01/2004
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Plusieurs, mais non pas tous, et le caractère flagrant de certaines injustices nous le rappelle. Par exemple, le droit du sang et le droit du sol, qui sont les deux grandes manières de fixer la nationalité - soit l'on prend la nationalité de son père, soit celle du pays où l'on est né - paraissent tous deux admissibles. Mais, d'une part, une loi qui déciderait de mettre à mort tous les enfants nés de parents étrangers ne le serait pas, fût-elle considérée comme avantageuse par une majorité. Et, d'autre part, le choix n'est pas indifférent, si bien que le débat peut avoir lieu. Car si la justice est l'objet de discussions, c'est parce que nous avons à la rechercher, et non parce qu'elle n'existerait pas.
« Ni rire, ni pleurer, ni haïr, mais comprendre » rappelait Spinoza dans son Éthique. La majorité des gens est d'accord sur le fait que les sentiments gênent, obscurcissent plus qu'ils ne fournissent un soutien aux raisonnements de toutes sortes et en particulier aux questions d'éthique. Agir de manière juste en tout, porter sur les actions d'autrui un regard assez pertinent pour avoir le sentiment de savoir à coup sûr si son action est juste et nécessaire est considéré tout d'abord comme une chose facile et qui va de soi — les êtres humains ayant besoin de porter des jugements rapides pour pouvoir adopter une attitude — puis ensuite comme une difficulté insurmontable : le temps passe et ils sont envahis par le remords et se rendent compte de leurs erreurs. Beaucoup alors se conforment à la loi, à la coutume, solution de facilité tandis que d'autres à l'aide de leur raison objective élèvent leurs propres tables de lois. Or est-on libre de voir le juste et de décider ce qu'est une action juste, est-ce en accord avec le tempérament humain ?
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