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Ne désire-t-on que pour autrui ?

Publié le 11/04/2012

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On croit que l'on désire pour soi. Si je veux cet objet, il semble que c'est pour moi et moi seul. Or, si autrui n'était pas là, mon désir aurait-il encore un sens ? Robinson désire-t-il sans Vendredi ? L'autre n'est-il pas la clé de mon désir ?

« • Analyse des termes: expression «ce qui a du prix» doit être prise ici dans sa signification la plus large, compte tenu du contexte.

Il ne s'agit pas seule­ ment de la «valeur marchande», mais de la reconnaissance mutuelle qui, dans toute relation intersubjective (c'est-à-dire entre deux consciences), sous-tend le désir.

• Mise en place des objectifs de réflexion: on s'attachera dans un premier temps à définir rigoureusement le désir, pour saisir à quel moment une telle définition peut impliquer la référence à autrui.

Cette implication sera ensuite explicitée et développée.

Sa portée sera reconsidérée et problémati­ sée.

Enfin, une réflexion approfondie sur le rapport entre désir spontané et désir contrôlé s'efforcera de dégager les implications du sujet en ce qui concerne la genèse du désir et l'emprise plus ou moins grande que l'homme peut avoir sur ses propres désirs.

Deuxième partie : réalité du désir et de ses objets ·Tout être vivant est animé d'un instinct de conservation, qu'on peut aussi appeler« désir de persévérer dans l'être».

Quand ce désir prend conscience de lui-même, il s'appelle tout simplement désir ou désir d'être (cf Spinoza : «le désir se rapporte généralement aux hommes, en tant qu'ils ont conscience de leurs appétits et peut, pour cette raison, se définir ainsi : le Désir et l'Appétit avec conscience de lui-même», L:Éthique, livre III, propo­ sition 9, scolie).

• Différent du besoin (état de tension interne lié à une privation ressentie par le sujet), le désir implique, pour l'être humain, la représentation d'un objet ou d'une satisfaction, et ceci en liaison avec ce que Freud appelle une «trace mnésique» laissée par des expériences antérieures de satisfaction.

Le désir implique donc autrui dans la mesure où les expériences de satisfaction vécues et stratifiées mettent en jeu d'autres personnes.

• Il faut en outre préciser que pour l'homme en tant qu'être de culture, besoin et désir sont historiquement déterminés et peuvent varier dans leur contenu comme dans leur diversification.

Cf sur ce point, Marx: «La forme différente que prend la vie matérielle est chaque fois dépendante des besoins déjà développés, et la production des besoins, tout comme leur satisfaction, est elle-même un processus historique que nous ne trouvons jamais chez un mouton ou chez un chien» (L'Idéologie allemande, première partie).

• Synthèse : le désir, comme manifestation d'un manque, semble solidaire de la vie humaine dans le processus complexe qui est le sien sur le plan biologique, mais aussi et surtout sur le plan social.

La genèse des besoins et des désirs, la formation des premières représentations de satisfaction, mettent en jeu d'emblée la relation à autrui.

Il s'agit maintenant de savoir comment cette relation intervient et si elle détermine en fin de compte tout désir.. »

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