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La diversité des opinions est-elle un obstacle à la vérité ?

Publié le 16/02/2005

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Comment est-on sûr de déceler le vrai du faux et qui peut se permettre d'imposer aux autres la vérité ? N'y a-t-il rien à  tirer de la diversité des opinions ? 2) Les régimes dictatoriaux et surtout totalitaires, profite du principe de vérité universelle pour imposer leurs dogmes. Parce qu'ils décrètent leurs idéaux comme véridiques et universels, ils interdisent la diversité des opinions. A sa manière, Tocqueville dans De la démocratie en Amérique montre qu'un despotisme nouveau (rejeton de la démocratie) est possible au travers l'uniformisation des esprits. Uniformisation d'autant plus dangereuse qu'elle est douce et voulue par le peuple car il délaisse au pouvoir ses droits et ses devoirs. Un étatisme, un pouvoir paternaliste et bienveillant moule les esprits afin de mieux les contrôler et dépossède les citoyens de leur liberté de penser. Dans ces régimes, nul n'est enfermé pour leurs idées car on leur a ôté l'envie de débattre, de s'opposer ou de se révolter. Plus personne ne prend part à la vie politique et tous veulent la même chose : consommer sans se demander si tel est notre bonheur. Ainsi, la diversité des opinions peut légitimer l'autorité politique.

« extrême, celle d'un Protagoras qui prône un relativisme absolu.

En effet, la vérité universelle n'existe pas et « l'homme est la mesure de toute chose » , telle qu'elle lui apparaît à ses sens.

L'être, la vérité est multiple et est ce qui se donne aux sens selon les individus et les circonstances.

Aussi ne peut-on pas parler de LA vérité maisde vérités subjectives.

Chacun établit sa norme.

Ce qui montre, par la négative, que la diversité des opinions tournele dos à la vérité.

Seulement, s'il existe autant de vérités que d'avis, alors le dialogue n'est plus possible et tout estpermis au nom de sa vérité ; ceci est vrai ou légitime parce que je le pense.

C'est une thèse assez dangereuse qui autoriserait n'importe quel acte aussi intolérable soit-il. Le sophiste Protagoras , écrit Diogène Laerce « fut le premier qui déclara que sur toute chose on pouvait faire deux discours exactement contraires, et il usa de cette méthode ». Selon Protagoras , « l'homme est la mesure de toute chose : de celles qui sont en tant qu'elles sont, de celles qui ne sont pas en tant qu'elles ne sont pas » Comment doit-on comprendre cette affirmation ? Non pas, semble-t-il, par référence à un sujet humain universel, semblable en un sens au sujet cartésien ou kantien, mais dans le sensindividuel du mot homme, « ce qui revient à dire que ce qui paraît à chacun est la réalité même » ( Aristote , « Métaphysique », k,6) ou encore que « telles m'apparaissent à moi les choses en chaque cas, telles elles existent pour moi ; telles elles t'apparaissent à toi, telles pour toi elles existent » (Platon , « Théétète », 152,a). Peut-on soutenir une telle thèse, qui revient à dire que tout est vrai ? Affirmer l'égale vérité des opinionsindividuelles portant sur un même objet et ce malgré leur diversité, revient à poser que « la même chose peut, à la fois, être et n'être pas » ( Aristote ).

C'est donc contredire le fondement même de toute pensée logique : le principe de non-contradiction., selon lequel « il est impossible que le même attribut appartienne et n'appartienne pas en même temps, au même sujet et sous le même rapport ».

Or, un tel principe en ce qu'il est premier est inconditionné et donc non démontrable.

En effet, d'une part, s'il était démontrable, il dépendrait d'un autre principe, mais un telprincipe supposerait implicitement le rejet du principe contraire et se fonderait alors sur la conséquence qu'il étaitsensé démontrer ; on se livrerait donc à une pétition de principe ; et d'autre part, réclamer la démonstration detoute chose, et donc de ce principe aussi, c'est faire preuve d'une « grossière ignorance », puisqu'alors « on irait à l'infini, de telle sorte que, même ainsi, il n'y aurait pas démonstration ».

C'est dire qu' « il est absolument impossible de tout démontrer », et c ‘est dire aussi qu'on ne peut opposer, à ceux qui nient le principe de contradiction, une démonstration qui le fonderait, au sens fort du terme. Mais si une telle démonstration est exclue, on peut cependant « établir par réfutation l'impossibilité que la même chose soit et ne soit pas, pourvu que l'adversaire dise seulement quelque chose ».

Le point de départ, c'est donc le langage, en tant qu'il est porteur d'une signification déterminée pour celui qui parle et pour son interlocuteur.

Or,précisément, affirmer l'identique vérité de propositions contradictoires, c'est renoncer au langage.

Si dire « ceci est blanc », alors « blanc » ne signifie plus rien de déterminé.

Le négateur du principe de contradiction semble parler, mais e fait il « ne dit pas ce qu'il dit » et de ce fait ruine « tout échange de pensée entre les hommes, et, en vérité, avec soi-même ».

En niant ce principe, il nie corrélativement sa propre négation ; il rend identiques non pas seulement les opposés, mais toutes choses, et les sons qu'il émet, n'ayant plus de sens définis, ne sont que desbruits.

« Un tel homme, en tant que tel, est dès lors semblable à un végétal. " Si la négation du principe de contradiction ruine la possibilité de toute communication par le langage, elle détruitaussi corrélativement la stabilité des choses, des êtres singuliers.

Si le blanc est aussi non-blanc, l'homme non-homme, alors il n'existe plus aucune différence entre les êtres ; toutes choses sot confondues et « par suite rien n'existe réellement ».

Aucune chose n'est ce qu'elle est, puisque rien ne possède une nature définie, et « de toute façon, le mot être est à éliminer » ( Platon ). La réfutation des philosophes qui, comme Protagoras , nient le principe de contradiction a donc permis la mise en évidence du substrat requis par l'idée de vérité.

Celle-ci suppose qu'il existe des êtres possédant une naturedéfinie ; et c'est cette stabilité ontologique qui fonde en définitive le principe de contradiction dans la sphère de lapensée.

C'est donc l'être qui est mesure et condition du vrai, et non l'opinion singulière.

« Ce n'est pas parce que nous pensons d'une manière vraie que tu es blanc que tu es blanc, mais c'est parce que tu es blanc qu'en disantque tu l'es nous disons la vérité » (Aristote ). Puisque, s'il est vrai que tout est vrai, le contraire de cette affirmation ne saurait être faux, le relativisme trouve savérité dans le scepticisme.

Dire que tout est vrai, c'est dire tout aussi bien que tout est incertain et que rien nepeut être dit vrai. Il apparaît que le scepticisme comme le relativisme est une position intenable.

Dès qu'il se dit il se contredit. Ainsi, il s'agit de combattre cette diversité des opinions.

Car après tout, comme le souligne Platon en réponse àProtagoras, s'il y a bien du relativisme (ce plat peut me paraître, à moi, tout juste salé alors qu'il l'est énormémentpour un autre), la vérité universelle doit exister car 4 et 3 feront toujours 7 ; cela échappe au relativisme desphénomènes.

Il s'agit donc de trouver des critères de vérité, une méthode pour parvenir au vrai.

La philosophieclassique est riche de références et on peut citer en autres Descartes avec ses fameuses règles dans Le discours de la méthode. Transition : Seulement, un autre problème se pose : qui détient la vérité ? Comment est-on sûr de déceler le vrai du faux et qui peut se permettre d'imposer aux autres la vérité ? N'y a-t-il rien à tirer de la diversité des opinions ?. »

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