Devoir de Philosophie

LE DROIT

Publié le 07/06/2012

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droit

 

Le moraliste ne saurait se contenter de fournir la théorie du devoir sans donner aussitùt la notion corrélative du droit. Droit et devoir constituent les deux aspects d'un seul problème; aussi nous paraît-il indispensahle de ne pas les séparer. Et, en effet, si l'homme a des devoirs, il a aussi le droit d'accomplir ses devoirs et d'exiger de ne pas en être empêché. Il y a donc -autant de droits que de devoirs...

Le droit fondé sur la liberté. - D'après d'autres philosophes, c'est la liberté qui est le principe du droit et du devoir. Le devoir et le droit sont frères, dit Cousin, leur mère commune est la liberté. L'homme est libre et sa liberté fait de lui une personne sacrée et inviolable : elle a donc le droit de s'exercer, de se manifester au dehors. La contrarier ou la violenter, c'est détruire l'essence de l'homme et transformer la personne en chose.
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« 286 MORALE THÉORIQUE qui existe entre le droit et le devoir; ils ont tous deux même source, la loi, et même condition, la liberté.

En réalité, ils ne sont l'un et l'autre que la loi elle-même considérée sous deux aspects différents.

Le devoir, c'est la loi en tant qu'elle oblige l'agent moral, qu'elle he 'la liberté, qu'elle lui prescrit ce qu'il doit.

Le droit, c'e'>t h loi er: tant qu'elle protège la li­ berté de l'agent moral, q11'elle lui dicte ce qui lui est dû.

Mais une question se po;;;r : lequel des deux dépend logique­ ment de l'autre, et, comme tel, doit lui être subordonné? 2) Priorité du devoir.

On a qne!rJurfois :mpposé que le droit est le fondement du devoir (Proudhon); et il existe.

en effet, toute une classe de devoirs qui consistent dans le respect du droit d'autrui et dont la notion est par conséquent postérieure à celle de droit : ce sont les devoirs de justice.

Mais alors un'~ autre question se pose : d'où dérive ce droit lui-mê'me? Qu'est­ ce qui rend la personne respectable, inv1olable et ~acrée? -­ C'est qu'elle conçoit un idéal moral qu'elle a le dmr·ir de rén­ liser; elle doit donc en avoir le droit.

Le devoir est donc logi­ quemen·t antérieur au droit, dont il est la raison et la règle.

Objection.

- Mais alors, dira-t-on, si le droit n'est que le pouvoir de faire son devoir, il ne saurait avoir plus d'étendue que le devoir lui­ même: lorsqu'on agit en dehors du devoir, on n'est plus couvert par le droit.

Or, il est certain que le droit déborde beaucoup le devoir : il nous est loisible de faire une foule de choses auxquelles nou5 no sommes nullement tenus.

R.

- [ faut remarquer que le devoir doit être entendu ici non p••s au sens étroit d'action actuellement obligatoire, mais au sens large de loi nous ordonnant de tendre à notre jin.

Or, en nous imposant une fin il atteindre, la loi nous donne le droit non seulement de faire ce c u'elle commande strictement, mais encore tout ce que l'on juge néces­ sdre ou utile à la fin qu'elle propose.

C'est ainsi que le droit se trouve en fait toujours plus étendu que le devoir strict, car il s'étend à tout ce qui n'est pas actuellement défendu, à tout exercice de l'actiYité suscep­ tible de contribuer à notre progrès moral.

Il n'a pour limite, dans le permis, que le droit de la personnalité voisine.

On voit dès lors dans quel sens il faut entendre cette formule d'A.

Comte : " L'homme n'a d'autre tkoit que de faire son devoir "· III.

Corrélation du droit et du devoir.- La question à résoudre est celle-ci : A tout devoir correspond-il 1.m droit? et à tout droit correspond-il un devoir? 1) Si l'on considère le droit et le devoir dans la même per­ sonne, il est clair qu'à tout devoir correspond le droit de l'ac-. »

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