L'État peut-il contribuer à l'établissement d'une société juste ?
Publié le 15/02/2004
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), et cela même si la faute ne peut en être imputée à personne. Comparons les deux conceptions de l'État face à l'accident du travail ou à la malchance. Dans la logique libérale en vigueur au XIXe siècle, c'était au salarié, s'il voulait obtenir une réparation, de prouver que son employeur avait commis une faute. Depuis un siècle environ, on considère que la société industrielle est elle-même source de risques : machines, énergies, transports sont désormais causes de dangers dont l'ampleur dépasse l'échelle individuelle. Ces risques sont des phénomènes sociaux et non l'effet imprévisible de l'action volontaire d'un individu. La statistique permet de mesurer leur probabilité. L'État va donc organiser la couverture de ces risques et en répartir la charge sur l'ensemble de la société. Aujourd'hui, les sociétés doivent faire face à de nouveaux risques qui souvent ne sont pas mesurables. Par exemple, les experts ne peuvent pas encore connaître l'impact éventuel des organismes génétiquement modifiés, ou de l'effet de serre. Seul l'État peut donc avoir la charge, non seulement de réparer les dommages une fois qu'ils ont été subis, mais d'obéir au principe de précaution afin d'éviter à la société des dommages irréparables.
«
aDès lors, si l'État peut être juste, ce n'est qu'en trouvant les moyens de justifier publiquement sa conception de la justice,
en fournissant à chacun les moyens rationnels de comprendre que le sens moral individuel du juste n'est qu'une vision
partielle,
b qui doit s'intégrer à une conception politique globale, quitte à se modifier, voire à se transformer radicalement, ce qui
oblige l'individu au dépassement de son sens moral subjectif.
c À cet égard, il convient de penser que l'État ne peut être juste qu'à la condition paradoxale d'apparaître injuste au yeux de
celui qui ne se fie qu'à sa propre justice, afin de l'obliger à transformer ses propres critères de justice..
»
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